dimanche 5 avril 2009

Dans le cadre.

Je consacre beaucoup de temps en ce moment au classement de mes photos sur mon compte Flickr. Je dois dire que cette activité me plaît beaucoup, d'une part justement pour son côté classement, mise en album, tagage (en espérant ne pas tomber dans l'excès, dans la névrose maternelle), d'autre part pour le retour sur les choses: non pas nostalgie, encore une fois, même si j'aime retrouver au détour d'une série de photos le bonheur ressenti au moment de la prise, l'atmosphère qui se dégageait de telle ou telle journée, mais plutôt réflexion sur les photos elles-mêmes, évolution de mes centres d'intérêt, de mes cadrages, de la recherche de lumières et du sentiment de nécessité à photographier. Je n'en parlerai pourtant pas ce soir, n'étant là-dessus pas encore très au clair avec moi-même.

Sans nostalgie aucune, ai-je dit un peu avant. Oui, je m'en méfie aujourd'hui: elle n'est pas constructive. Pourtant le regard en arrière est parfois instructif. Un seul exemple: l'an dernier, au printemps, j'ai photographié les magnolias en fleurs au parc de la Tête d'Or. Hier, heureux d'être enfin à nouveau libre, je leur ai consacré ma première longue promenade. Les mêmes magnolias au même endroit, un an plus tard. Ce ne sont les mêmes qu'en apparence et je ne suis plus le même , y compris en apparence. Aucun regret, aucune tristesse dans cette constatation. Une surprise, en revanche: que cette année soit passée à ce rythme. Ce n'est pas une simple remarque de Café du Commerce, du genre: "Comme le temps passe, ma bonne Ginette!".

Plutôt la confirmation que depuis quatre ans, le temps ne se déroule plus pour moi de la même manière, accélérant parfois, disparaissant totalement à d'autres périodes, toujours devant moi dans ce qu'il a de plus tendre, de plus chaleureux: le moment présent. J'ai découvert le moment présent. Je ne le connaissais pas. Et qu'il est doux d'en jouir sans arrière-pensée, ni d'avant ni d'après. Un petit instant fini qui se suffit à lui-même. Une sorte de photo, presque intemporelle et pourtant toujours datable, qui fait plaisir mais qui ne sort pas de son cadre.

2 commentaires:

Lancelot a dit…

Les magnolias, c'est magnifique mais ils me déçoivent toujours de par la brièveté de leur floraison. Voir une semaine après les jolis pétales roses-blancs éparpillés par terre , flétris, salis, me déprime....

Et moi, suis-je différent de ce que j'étais il y a un an, au fait...................?

Calyste a dit…

Oh ben non! Toi, tu te flétris moins vite que les magnolias! :-))