(...)
Trois mille six cents fois par heure, la Seconde
Chuchote : Souviens-toi ! – Rapide, avec sa voix
D’insecte, Maintenant dit : Je suis Autrefois,
Et j’ai pompé ta vie avec ma trompe immonde !
Remember ! Souviens-toi, prodigue ! Esto memor !
(Mon gosier de métal parle toutes les langues.)
Les minutes, mortel folâtre, sont des gangues
Qu’il ne faut pas lâcher sans en extraire l’or !
Souviens-toi que le Temps est un joueur avide
Qui gagne sans tricher, à tout coup ! c’est la loi.
Le jour décroît ; la nuit augmente, souviens-toi !
Le gouffre a toujours soif ; la clepsydre se vide.
Tantôt sonnera l’heure où le divin Hasard,
Où l’auguste Vertu, ton épouse encor vierge,
Où le repentir même (oh ! la dernière auberge !),
Où tout te dira : Meurs, vieux lâche ! il est trop tard ! »
Charles Baudelaire, Les fleurs du mal
6 commentaires:
Très beau. Merci Calyste.
On peut regretter que les horloges et montres à aiguilles perdent du terrain face à la montée des mêmes, munies simplement de chiffres, néanmoins pratiques pour qui veut savoir l'heure pendant la nuit si elles sont lumineuses.
J'ai été vacciné cet aprèm, sans souci.
A bientôt.
Bien ce chapitre du traité de botanique.
Pippo : j'ai coupé les deux premières strophes, un peu pompeuses à mon goût. Moi, je connais des montres sans chiffres mais sans aiguilles ?
Tu attends donc ta deuxième dose? Pour quand ?
Cornus : tu traites Les Fleurs du mal de traité de botanique ?
La seconde dose est prévue fin de ce mois. Il faudra attendre ensuite une dizaine de jours avant qu'elle ne fasse son effet. Cordialement..
Calyste> Oui, on ne t'a jamais fait la blague ?
Pippo : plus qu'à attendre donc !
Cornus : jamais, non.
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