dimanche 1 novembre 2020

Quand la réalité est plus belle que la peinture ou les rêves

J'ai eu la chance, dans ma vie, d'être quelquefois abasourdi par la beauté d'un paysage au point de me figer devant ce que je voyais. Je crois que cette sidération était toujours liée à la culture ou au rêve justement. Alors que la beauté d'un homme est détachée de tout et que le coup qu'elle donne ne peut être analysé. Elle mène aussi beaucoup plus rarement à la sidération (je crois que ça ne m'est arrivé qu'une fois). 

Ces paysages qui m'ont à ce point marqué, je peux encore les évoquer et, plus encore, les faire revivre, dans les moindres détails. Ils font partie de moi et aucune ablation n'y pourra rien faire, si ce n'est celle de la vie. 

Les ruines de colonnes antiques plongeant dans la mer en Sicile.

La nuit bleue sur la place de l'église du Tyn à Prague.

La brume des colonnades de la place Saint-Marc.

Les golfes de Naples et de Sorrente depuis la villa de Tibère à Capri.

Le mur étrusque parfumé de menthe d'où planait le son d'un violoncelle à Perugia. 

La colline de l'Acropole au-dessus des toits d'Athènes.

San Galgano que célébraient les hirondelles au soleil couchant.

Baalbek  dans sa plaine gardée par les militaires syriens.

Les toits du vieux Lyon rasés par le soleil levant.

Un catalogue sans doute stérile pour vous puisque vous n'avez pas tout ça devant les yeux. Moi si !

5 commentaires:

Pippo a dit…

Et si un homme est placé dans un paysage ?

Cornus a dit…

Je constate que tes paysages comporte toujours une partie de pierres assemblées / façonnées par l'Homme.
J'ai été maintes fois en admiration devant des paysages, mais je pense que je n'ai été qu'une seule fois sidéré par un paysage que l'Homme a peu imprimé : les landes du Cap de la Chèvre qui "tombent" dans la mer dans la presqu'île de Crozon.

Jérôme a dit…

Comme le dit Connus, ce ne sont pas beaucoup de paysages "naturels". Ce qui me frappe, C'est que toutes ces visions sont façonnées par la lumière, non ?

Calyste a dit…

Pippo : je lui demande de se pousser un peu ...

Cornus : c'est vrai. Je crois que c'est parce que les paysages naturels me sont familiers depuis mon enfance et que, sauf exception, j'y prête moins attention ou, en tout cas, qu'ils me "surprennent" moins.

Jér^me : tu as tout à fait raison, je suis très sensible aux lumières et à leurs vibrations. C'est même un élément constitutif de mon bonheur.

Isabelle Z a dit…

J'ai un souvenir, parmi beaucoup de paysages grandioses puisque j'ai la chance d'avoir beaucoup voyagé, qui reste présent comme je l'ai vécu, il y a looongtemps : l'arrivée en bateau océanographique, après 6 semaines sur des mers déchaînées, au petit matin, sur une mer calme, en baie de Rio. Fermez les yeux et imaginez : le jour se lève à peine, le bateau ne bouge presque plus (c'est une mer d'huile), il avance a petite vitesse, on sent donc qu'on arrive quelque part, alors, puisque la mer est calme, on va ouvrir le hublot, on sort la tête et là, que voit-on devant le bateau, le Pain de Sucre qui se découpe sur un ciel mauve.... Vous le voyez ? Moi oui !