jeudi 19 novembre 2020

Abéona et Adéona

En lisant le Coben dont j'ai parlé hier, j'ai découvert Abéona et Adéona. Le délire d'un américain, ai-je pensé in petto (eh oui, en confinement, on parle à l'intérieur !). J'ai tout de même corné la page en pensant vérifier plus tard (eh oui, en confinement, on a le temps !). Eh bien non, Coben n'avait pas fumé trop de substances illicites. Ces "dames" ne sont pas un effet de son imagination débridée ou enfumée ! 

Elles ont même l'honneur du Gaffiot. Honte à moi : elles y sont restées cachées jusqu'à hier ! Mais ça m'a permis, outre de m'instruire, de dépoussiérer un peu ce vieux compagnon d'études. Abéona est la déesse qui présidait aux départs, Adéona celle qui présidait aux arrivées. Et là, en lisant ça, lumière (bien avant le 8 décembre) dans la case "étymologie" de mon cerveau : Abéona, de "abeo" (s'en aller), Adéona, de "adeo" (aller vers).

Abéona et Adéona sont deux déesses romaines abstraites qui ne sont, dans les textes, citées qu'une fois : par saint Augustin, dans De civitate Dei (La Cité de Dieu), et ce pour ridiculiser le paganisme.

« Était-il besoin de recommander à la déesse Opis l’enfant qui naît, au dieu Vaticanus l’enfant qui vagit, à la déesse Cunina l’enfant au berceau, à la déesse Rumina l’enfant qui tète, au dieu Statilinus les gens qui sont debout, à la déesse Adéona ceux qui nous abordent, à la déesse Abéona ceux qui s’en vont ? Pourquoi fallait-il s’adresser à la déesse Mens pour être intelligent, au dieu Volumnus et à la déesse Volumna pour posséder le bon vouloir, aux dieux des noces pour se bien marier, aux dieux des champs et surtout à la déesse Fructesea pour avoir une bonne récolte, à Mars et à Bellone pour réussir à la guerre, à la déesse Victoire pour être victorieux, au dieu Honos pour avoir des honneurs, à la déesse Pécunia pour devenir riche, enfin au dieu Asculanus et à son fils Argentinus pour avoir force cuivre et force argent ? ».

Est-il besoin de préciser que beaucoup des dieux cités par le saint homme me sont totalement inconnus ! D'ailleurs Pierre Grimal,  dans son Dictionnaire de la mythologie grecque et romaine passe totalement sous silence les deux "dames" présidant aux  voyages. Même chose pour Pierre Lavedan (Dictionnaire illustré de la mythologie et des antiquités grecques et romaines). Alors, j'ai des excuses, non ? Surtout que je suis plutôt un visuel et que des concepts, ça ne se voit pas ! Bon, tout de même, qu'est-ce qu'on dit ? Merci, Coben !

4 commentaires:

Cornus a dit…

Je ne te contredirai pas !

Calyste a dit…

Cornus : essaie, tu vas voir ! Je te colle un aller-retour ! :-)

Cornus a dit…

Ah ben ça dépend alors... mais je vais mettre mon armure, on ne sait jamais !

Calyste a dit…

Cornus : et caparaçonne ton destrier également !