mercredi 4 février 2015

Eclaircissements

Puisque certains me l'ont demandé, je voudrais un peu expliquer comment m'est venue l'idée de la fiction que j'ai terminée hier. L'élément déclencheur a été en fait double.

D'abord le gîte que nous avons loué cet été en Toscane avec quelques-amis. Un gîte extra-ordinaire qui ne correspondait à rien de ce que j'avais connu jusque là : de par son emplacement, isolé à flanc de collines au milieu d'une nature luxuriante évoquant davantage le Massif Central que l'Italie. Un  gîte dont une partie seulement (celle louée par les hollandais) était homologuée, la nôtre servant généralement de lieu de vacances à la propriétaire. Une ancienne maison de vignerons emplie de vieux meubles, de disques, de livres d'art et de partitions de musique. En un état de propreté très approximatif (voir l'épisode des scorpions mais pas seulement) qui nous en fit comprendre le prix relativement modique pour la région. Mais, après la première réaction digérée et une fois le ménage fait, un gîte qui nous séduisit tous, par son isolement d'une part dans un coin d'Italie que peu de touristes visitent sans doute, par son originalité d'autre part.

Ensuite la lecture d'un roman de Yoko Ogawa, Les tendres Plaintes, dont le titre un peu mièvre, cache une histoire extrêmement prenante d'isolement et de rencontres peu communes qu'il est donné de faire à la narratrice. Fuyant volontairement la ville, elle s'installe dans un "chalet" perdu dont les seuls voisins sont deux personnages formant un couple étrange : un facteur de clavecins et son aide. C'est en lisant cette histoire, cet automne, que j'ai repensé à notre gîte et décidé d'écrire quelque chose là-dessus.

Je suis parti totalement à l'aveugle, me contentant d'écrire soir après soir ce qui me passait par la tête, principalement préoccupé de rendre l'atmosphère étrange que j'avais retenue du gîte. Au départ, je n'avais pas l'intention d'accorder une part aussi importante au couple de hollandais qui, dans la réalité, sont loin de ressembler à ceux de ma fiction. Je sais que je souris toujours lorsque j'entends un écrivain dire que ses personnages, développant leur vie propre, se sont imposés à lui, presque contre son gré. C'est pourtant ce qui s'est passé pour moi.

Un soir, il fallut bien faire avancer les choses : il devait se passer quelque chose, qui me donne une ligne directrice. Là aussi, c'est tout naturellement que le thème de la paternité, ou de la maternité, s'est imposé à moi. Ceux qui me lisent depuis longtemps savent combien je suis sensible à cette réalité et, a posteriori, je n'ai pas été surpris d'avoir choisi de développer ma fiction dans ce sens.

Mais j'ai un défaut : je suis relativement fainéant, ou plutôt, comme le disait un de mes professeurs de lycée sur un bulletin trimestriel, nonchalant. Un de mes autres défauts est d'écrire vite et sans difficulté. Donc, je ne travaille pas vraiment mes textes et cède souvent, à mon avis, à la facilité. Je crois que, cette fois-ci, ça a encore été le cas.

J'aimerais maintenant étoffer un peu ce récit. En lui-même d'abord en le reprenant et en l'approfondissant là où il peut l'être. Pour moi, c'est un peu comme un scénario qui ne donnerait que les lignes directrices, une sorte de trame à enrichir. Ensuite en y intercalant une autre histoire (peut-être deux) sur le même thème de la paternité mais totalement différente dans son déroulement et, si j'en suis capable, surtout dans son style. Quelque chose qui reprendrait le thème sur un mode plus sombre ou plus violent.

Je ne suis sans doute pas très clair dans ce que j'écris là mais c'est que mes idées ne le sont pas non plus vraiment. Ce que j'aimerais, c'est que certains d'entre vous, qui ont lu cette fiction, me fassent part de leur avis, de leurs réactions, ici même en commentaires sur ce blog ou dans sa boîte mails (calystee@gmail.com). Il n'est pas nécessaire d'être laudatif, les critiques sincères m'aideront davantage à progresser. D'avance merci à ceux qui me rendront ce service.

2 commentaires:

plumequivole a dit…

Tu peux pas savoir combien je suis contente pour toi de ce projet.
C'est promis je t'envoie mes impressions (par mail je préfère). Mais d'abord je relis le tout. Ça sera du coup peut-être un peu long...

Calyste a dit…

Plume : merci beaucoup. Je saurai être patient.