mercredi 31 juillet 2013

Une seule chose vous manque et tout est dépeuplé

Il y a une dizaine de jours, dans le Jura, alors que nous étions lancés dans une belote vespérale, mon téléphone portable, au fond de ma poche, émet le petit bip caractéristique de la réception d'un sms. Un peu surpris, puisque, d'ordinaire, les ondes n'arrivent pas jusqu'à cette campagne profonde, je l'extirpe de contre ma cuisse et découvre sur l'écran un magnifique graphisme, du genre psychédélique. " Qu'est-ce que c'est que ça ? " me dis-je d'abord in petto puis sotto voce pour ne pas gêner la concentration de mes camarades de jeu.

L'idée me vient de manipuler un peu les touches pour essayer de comprendre. Et je me rends vite compte vite que plus rien de mon écran n'est accessible ? Ni le répertoire des numéros, ni la consultation des messages, rien ! Bigre ! Je décide d'éteindre l'appareil et de reporter au lendemain la résolution du mystère si mystère il y a toujours. Et le lendemain, je retrouve mon beau dessin, qui commence sérieusement à me casser les ... pieds. Après bilan approfondi, il s'avère que je peux composer des numéros si je les connais par cœur, que je peux recevoir des appels, bref, que tout fonctionne sauf l'écran.

 Que faire ? Changer mon téléphone ? Mais je refuse de me réengager pour deux ans chez mon opérateur actuel que je veux quitter pour celui qui m'approvisionne en internet. Oui mais le second n'a pas de boutiques, ce qui, entre autres, lui permet de proposer des prix beaucoup plus avantageux. Le faire réparer ? Mais où ? J'ai trouvé ce matin une petite boutique indépendante qui s'en est chargée très proprement et pour par cher. Seul bémol à mon contentement: les nombreux allers retours que j'ai dû subir avant que la réparation ne soit réellement effectuée.

Voilà : ce soir, je me sens moins nu . Je n'aurais pas cru m'être autant attaché à cette petite prothèse que j'ai refusée pendant plusieurs années. On vieillit...

6 commentaires:

plumequivole a dit…

Je suis bien contente de l'avoir ma petite prothèse qui me sert de montre, de réveil et rassure la famille quand je pars seule crapahuter sur la côte. Cela dit je fais très souvent semblant de l'avoir oublié, ou de ne pas l'entendre, ou qu'il est déglingué, pour avoir la paix !

Cornus a dit…

Mais c'est inquiétant cette histoire de graphisme : est-ce que tu avais réellement reçu un message, auquel cas, c'était sans doute un truc vérolé ou bien ce graphisme était un des symptômes du dysfonctionnement ?

Personnellement, cela fera bientôt 16 ans que j'ai un portable. Dans l'ensemble, je l'utilise assez peu (un peu plus en déplacement ou en vacances), mais il m'a sorti une fois d'un sacré embarras lorsque je suis tombé en panne de nuit en rase campagne. On m'appelle aussi assez peu, ce qui me convient bien. Je ne suis pas comme certains collègues ou connaissances qui n'arrêtent pas de recevoir des appels ou des messages et d'y répondre...

Georges a dit…

Sans mon téléphone, je suis mal.
C'est nul, donc j'essaie de l'éteindre le plus souvent possible, de m'en défaire, de l'oublier, parce que je ne me supporte pas quand je regarde toutes les 10 minutes si "qqun pense à moi".
un mal du siècle, parait-il.

RPH a dit…

Je suis aussi prothèsé avec un véritable couteau suisse: internet, géo localisation, itinéraires, flash codes, lampe pour s'éclairer, sudoku, photos, vidéos, radio, musique, lessive et repassage... Accessoirement je téléphone avec...

plumequivole a dit…

Ah tiens c'est marrant, le comm de RPH me fait penser que quand je cherche mon portable je ne dis jamais "où est mon tél" mais "où est mon réveil"

Calyste a dit…

Plume: moi, il m'arrive souvent de l'oublier quand je sors, preuve que je ne suis pas encore totalement addict.

Cornus: non, un choc sans doute et les cristaux de l'écran n'ont pas résisté.

Georges: mais ne pas avoir son téléphone n'empêche pas de nous demander si l'on pense à nous. J'en sais quelque chose. Autan l'avoir et savoir que non...

RPH: quand j'ai acheté celui-ci, j'ai demandé qu'il ne soit qu'un téléphone. On m'a répondu que cela n'existait pas.