jeudi 20 janvier 2011

Un dessert à mon goût

Je sors de mon canapé, devant la télévision. Ce soir, un petit délice: John Irving, à la Grande Librairie de François Busnel, depuis sa maison du Vermont. J'ai enfin compris pourquoi j'aime tant ce romancier américain malgré certains de ses livres que je trouve inaboutis et un peu lourds. Quelques points communs dans nos biographies respectives: il a été élevé par sa grand-mère jusqu'à l'âge de six ans (moi huit), il n'a jamais rencontré son père biologique et a vécu dans un entourage principalement féminin. Mais est-ce pour autant que l'on apprécie un auteur? Ce qu'il a dit sur ses goûts littéraires m'a beaucoup plus intéressé: il aime Flaubert et déteste Hemingway. Un homme qui a ces passions et ces détestations ne peut pas foncièrement être mauvais. Enfin un qui ne porte pas l'auteur du Vieil Homme et la mer au pinacle. Je me sens moins seul tout à coup.

Je me souviens encore lorsque, dans les années 80, j'ai découvert Le Monde selon Garp. C'est comme si l'on m'avait donné un coup de poing dans le ventre. Je n'avais jamais rien lu de tel, d'aussi profond et loufoque à la fois et certaines scènes, dont celle de la castration involontaire à l'entrée du garage, sont à jamais gravées dans mon esprit. Après, j'ai enchaîné. Je crois que c'est à ce jour le seul auteur dont j'ai lu absolument tous les livres. Comme je le disais plus haut, certains avec une joie immense, d'autres avec plus de réticence. Parmi mes préférés: L'Oeuvre de Dieu, la part du diable, bien sûr, probablement son meilleur roman, mais aussi L'Hôtel New-Hampshire, L'Amour poids moyen, La Veuve de papier, Un Enfant de la balle.

Le dernier que j'ai lu, Je te retrouverai, ne m'a pas accroché car trop long (voilà que je me mets à parler comme mes élèves!) pour ce qu'il avait à dire. Aussi suis-je ravi de la parution de Dernière nuit à Twisted River, que je vais m'empresser d'acheter.

3 commentaires:

Christine a dit…

Je ne suis pas aussi fanatique de lui que vous Callyste mais j'avoue que je garde un grand souvenir du Monde selon garp et de l'Hôtel New Hampshire. Cependant - et c'est un fait marquant pour moi- je n'ai jamais lu un auteur de A à Z! Je suis trop curieuse pour ne pas aller mettre mon nez dans d'autres livres.

J'ai un frère qui a dans sa bibliothèque -très impressionnante- l'intégrale de certains auteurs: j'ai découvert l'autre jour qu'il avait les 13 ou 14 premiers Modiano, qu'il avait tout ou presque de Zweig! Et itou pour des sujets qui le passionnent: nous lisons sa vie à travers ses livres: période "
américaine", période "Zweig", et c'est la même chose en musique! On lit à livre ouvert!

Cornus a dit…

De Flaubert, je ne connais que Madame Bovary que je n'avais pas détesté à l'époque (pour le style, pas pour l'histoire). D'Hemingway, je n'ai rien lu, mais ça reste un objectif. Et PPDA, tu crois qu'il l'a lu ? ;-)

Calyste a dit…

Christine: oui, le contenu des bibliothèques est bien souvent "parlant", en positif comme en négatif. Peut-être est-ce pour cela que je suis en train d'un peu vider les miennes!

Cornus: pour moi, le meilleur roman de Flaubert est Salammbô. En revanche, je n'ai jamais pu achever L'Education sentimentale.