mardi 3 février 2009

Ma serre à moi

Dimanche dernier, au retour des puces, un de mes amis me dit, en observant l'arrière de ma voiture:
-Tu as vu, tu as un phare plein d'eau.
- Oui, je sais: de la condensation. Avec ce temps!
- Non, non, plein d'eau. Regarde, le niveau est monté presque jusqu'à l'ampoule.

Effectivement, il avait bien vu. Alors les autres aussitôt de plaisanter:
- Décidément, ce n'est pas n'importe quoi, ta voiture. Tu peux même y cultiver des orchidées! Ça doit faire chic de se promener avec un bouquet au cul.
(Je transcris de mémoire, pas infaillible, mais l'esprit y est.)

Redevenu sérieux, l'un d'entre eux me prévint:
- Fais tout de même attention, tu peux bousiller le circuit électrique avec un court-circuit.
Alors là, brouillard, blizzard et tempête tropicale dans mes neurones. Dès que l'on commence à me parler mécanique, je régresse, question QI, à l'état de paramécie dégénérée.

Je connaissais chacun des mots de la phrase mais l'ensemble, justement, ne constituait guère une phrase, avec un sens que je puisse appréhender. Bon, j'exagère un peu, mais à peine. Je compris en tous cas qu'il était important que je réagisse assez vite, d'autant qu'on n'allait pas vraiment vers l'été, question hygrométrie!

Lundi, il fallait bien que je prenne ma voiture pour aller au travail. Tout le long du trajet, à l'allée comme au retour, je pensais à ce niveau d'eau dans mon phare, espérant qu'il n'allait pas atteindre l'ampoule, surtout dans la pente de Choulans. L'après-midi, vite: un garage Renault. Et là, je vous le confie: Dieu existe, j'en ai la preuve!

Tout près de chez moi, un garage Renault. Devant ce garage, une place libre pour me stationner. Sous le porche de l'atelier, un des ouvriers qui me sourit. En m'approchant, je le reconnais: le fils d'une amie qui travaillait autrefois à la cantine du collège et que j'avais revue lors de mon après-midi photos au marché gare.

Pas besoin de rendez-vous, pas besoin d'explication encombrée de blancs et de silences, pas besoin de rougir intérieurement, et un peu extérieurement, de mon handicap profond en matière de mécanique. En rien de temps, le phare est démonté, vidé de son liquide, asséché, remonté, essayé. Adieu orchidées, mais bonjour sérénité. J'en ai même profité, oui je vous le dis en vérité, touché par la grâce divine, pour prendre un rendez-vous pour ma première vidange! J'ai même pensé à ça!

Il y a des jours, on embrasserait un pauvre!

4 commentaires:

Anonyme a dit…

Pourquoi ? Les autres jours, on trouverait qu'ils puent ?

Anonyme a dit…

Woody Allen se prenait à douter, lui, de l'existence de Dieu, à vouloir trouver un plombier le dimanche...

Anonyme a dit…

D'avoir fréquenté un bon ophtalmo cela aiguise la vision... toutefois si cela venait à se reproduire, tu pourrais y mettre un poisson rouge cela serait très ''up to date'' !!! (PS : moi j'aurais dit : QI d'huître ou de protozoaire voire pire : d'amibe !!!...Ciao bello)

Calyste a dit…

Simple expression, Olivier, employée en plus avec ironie.
Ou un guichet de gare sans queue devant, Christophe!
FD:Mais je suis "up to date" à moi tout seul, mon grand!