vendredi 20 décembre 2019

Garbo, son histoire

En savoir plus sur Greta Lovisa Gustafsson (1905-1990) me titillait depuis longtemps. Cet intérêt date de mon enfance, lorsque je n'avais pas le droit de voir les films dans leur intégralité parce qu'il fallait aller se coucher. J'emportais dans le lit le visage d'Anna Karénine émergeant de la fumée du train de Clarence Brown, visage que je n'ai jamais oublié.

Aussi me suis-je jeté sur la biographie d'Antoni Gronowicz (1990) lorsque je l'ai trouvée chez Emmaüs. Gronowicz rencontra Garbo en 1938 et en devint l'ami. Elle lui permit d'écrire un livre sur elle à condition qu'il ne soit pas publié de son vivant. Ce qu'il fit, reprenant à la première personne des propos qu'elle avait dû tenir devant lui.

Une biographie qui ne cache rien des origines modestes de la Divine, de ses attirances bisexuelles, de ses amis et amants, de ses hésitations, de ses terreurs (psychiques ou physiques), de son goût pour l'argent et la célébrité. Une part importante est accordée à juste titre à Mauritz Stiller, son découvreur en Suède et son mentor à Hollywood. On y découvre aussi le monde des grandes firmes cinématographiques américaines de l'époque et le personnage peu sympathique de Louis B. Mayer.

Garbo semble n'avoir fait confiance à personne (sauf à Stiller), ne s'être jamais livrée totalement, ni en amitié ni en amour, ce qu'elle justifie souvent au fil des pages par des analyses que l'on peut aussi souvent remettre en cause (c'est en tout cas ce que j'ai ressenti). En résumé, une femme compliquée qui ne connut sans doute jamais le bonheur.

Et, cerise sur le gâteau, de nombreuses pages de photos professionnelles ou privées, de ses débuts à sa "retraite".
(Antoni Gronowicz. Garbo, son histoire. Ed. Presses de la Renaissance. Trad. de Monique Abeillera, Eric Chédaille et Bernard Ferry.)

2 commentaires:

Jérôme a dit…

Parcours personnel intéressant mais pour une personne qui ne m'a pas laissé- au travers du livre - une image sympathique.

Calyste a dit…

Jérôme : c'est également le bilan que je ferais de ce livre. Au total, pour moi, la Divine est un peu descendue de son piédestal. Cette biographie est très ambigüe dans la mesure où elle est écrite par un de ses amis et laisse pourtant transparaître un certain nombre de noirceurs, de critiques sous-jacentes en tout cas.