lundi 26 août 2013

Touraine, quatrième jour (mardi)

Un gros morceau pour le mardi matin : Chambord, le château le plus éloigné de notre gîte.


J'avais déjà visité ce symbole de la démesure et n'y avais guère trouvé de plaisir. Ce fut également le cas pour Frédéric qui le découvrait ce jour-là. Hormis l'aspect extérieur et le grand escalier à double révolution dont on dit que les plans ont été réalisés par Léonard de Vinci, le reste me laisse froid. Des appartements à n'en plus finir, où l'on se perd facilement, des pièces meublées de choses et d'autres et représentant plusieurs siècles d'occupation, une chapelle bien décevante, beaucoup de touristes attirés par sa renommée qui déambulent à n'en plus finir. Ces lieux n'ont pas d'âme pour moi. D'ailleurs, François Ier lui-même qui en initia la construction en 1519 n'y séjourna que 72 jours en 32 ans de règne. Beaucoup d'orgueil pour ce qui voulait être au départ un simple relais de chasse. Heureusement, à quelques kilomètres de là, à Bracieux, nous découvrîmes un excellent restaurant à des prix tout à fait abordables dont l'abondance du buffet des entrées rivalisait avec celle des desserts à volonté.


Beaucoup plus intéressante, la visite de l'après-midi: Cheverny. Là aussi, j'étais déjà passé, il y a longtemps et ne me souvenais que de deux points: la meute de chiens de chasse, bien sûr, et le fait que sa façade ait servi de modèle à Hergé pour le dessin de Moulinsart dans ses albums de Tintin. Il nous fallut patienter un moment avant de pouvoir accéder aux étages tant la foule des visiteurs était nombreuse mais l'attente en valait la peine. Ce qui fait l'intérêt de ce château, c'est qu'il appartient à la même famille depuis plus de six siècles : les Hurault, dont les descendants, le Marquis et la Marquise de Vibraye, sont encore sur les lieux. Ainsi y a-t-il, contrairement à Chambord dont on a l'impression qu'il a été rempli d'un peu n'importe quoi, une véritable homogénéité dans les pièces visitées. A rappeler que Diane de Poitiers en fit l'acquisition lorsque, chassée de Chenonceau par Catherine de Médicis, elle décida de s'y installer pour superviser ses travaux d'aménagement à Chaumont sur Loire.



Sans entrer dans les détails de la visite (un pourtant : la présence, dans la salle d'armes, d'une très belle malle recouverte de cuir de Cordoue et ayant appartenu à Henri IV), j'eus le bonheur d'y apprendre deux choses que j'ignorais : d'abord que c'est Louis XV qui décida de tourner les dents des fourchettes côté table afin de ne plus risquer d'y abîmer la dentelle de ses manches. Ensuite que nous devons à Charles X de mettre les verres à boire directement sur la table afin de se débarrasser des serveurs postés derrière chaque convive et qui épiaient les conversations.

Petit détail aussi qui surprend chaque fois : la taille des lits, qui pourrait faire penser que les  humains, à l'époque, étaient beaucoup plus petits qu'aujourd'hui. En fait, il n'en est rien : cela vient simplement du fait que l'on dormait assis par peur d'avaler sa langue pendant son sommeil et aussi que la position couchée était réservée aux morts.

Quant aux chenils, ils étaient bien conformes à mon souvenir : fort odorants.

6 commentaires:

Kynseker a dit…

Ce qui est agréable à Chambord, c'est de faire du vélo dans l'immense domaine boisé. Sinon, je partage votre avis sur le château, bien glacial.

De Cheverny je garde aussi en tête l'odeur -insoutenable pour mon cas- des chenils. Elle empêche de profiter du jolie jardinet qui y est accolé.

Je porte plus haut dans mon coeur les châteaux d'Azay et de Chenonceau, au charme fou. Il ne faut pas négliger non plus Villandry et ses superbes jardins !

Calyste a dit…

Kynseker : je n'ai pas eu le temps, cette année, de retourner à Villandry.
Je crois que moi aussi, au final, c'est Chenonceau que je préfère.
Comment se passe votre vie à Lyon? J'espère que la capitale des Gaules vous a bien accueilli.

Cornus a dit…

Chambord, je l'ai visité 3 fois. La première fois gamin avec mes parents autour de 1980. J'avais trouvé le château grand et vide. J'y suis retourné seul, tôt au printemps 1997, alors qu'il y faisait froid (il y avait du feu dans quelques cheminées) et il y avait peu de monde. J'avais apprécié les explications détaillées qui avaient été données par la guide. Nous l'avons enfin visité en 2011 avec Fromfrom. Ce qui frappe, c'est la monumentalité extraordinaire de l'ouvrage, et certainement pas son âme humaine (il est inhumain ce château et paradoxalement, c'est là son intérêt presque unique). Je comprends qu'il puisse déplaire, si on le compare à Blois ou à Cheverny par exemple pour ne citer que deux des plus proches.

Cheverny, visité qu'une seule fois gamin le même jour que Chambord aussi il me semble. Je ne me souviens pas bien de l'intérieur à part des armures et la chaleur de la décoration qui tranchait avec la froideur blanche du tuffeau brut de Chambord. Et puis il y avait des voitures de collection dans les communs. Et puis la meute qui sentait mauvais, cela m'avait frappé aussi.

Calyste a dit…

Cornus : tu as une excellente mémoire. Les armures et les voitures sont toujours là.

Kynseker a dit…

Hélas, c'est en contrée stéphanoise que j'ai élu domicile et non à Lyon... Mais peut-être les stéphanois sont-ils encore plus accueillants ?! (ils me changent du snobisme aixois)

Mais dans un an je volerai encore vers de nouveaux horizons métropolitains qui restent à définir...

Calyste a dit…

Kynseker : alors bienvenue dans ma ville de naissance. L'accueil des stéphanois était proverbial il y a quelques années. J'espère que cela dure encore.