samedi 31 août 2013

Touraine, septième jour (vendredi)


Loches est une ville très agréable, un peu à l'écart des sentiers touristiques habituels. Elle est dominée par son logis royal et, légèrement à l'écart, par l'imposant donjon de Foulques Nerra qui suscita successivement la convoitise des comtes d'Anjou, des Plantagenêt et des rois de France qui s'en rendirent définitivement maîtres en 1205.



Avant la visite proprement dite, nous nous arrêtâmes au Musée Lansyer, du nom du peintre Emmanuel Lansyer (1835-1893), élève de Gustave Courbet, dont les paysages, en particulier bretons, sont splendides. Le Musée contient également des gravures de Piranèse et de Canaletto.

Cette cité a elle aussi été marquée par deux femmes : Jeanne d'Arc et Agnès Sorel.

C'est en effet à Loches que la première rencontra le dauphin en juin 1429, après la victoire d'Orléans, et le convainquit de gagner Reims afin d'y être sacré roi de France.


Quant à Agnès Sorel, première favorite officielle du roi Charles VII, elle est enterrée dans la collégiale Saint-Ours toute proche : fort beau gisant montrant la grâce de cette jeune femme morte à 25 ans d'une prise excessive de mercure.


On peut, au long des salles, admirer une copie du portrait de Charles VII (l'original étant au Louvre) par Jean Fouquet, deux portraits d'Agnès Sorel, dont l'un sous les traits d'une Vierge à l'Enfant. Très intéressant aussi, mais fort difficile à photographier vue son exiguïté, l'oratoire d'Anne de Bretagne, chef-d’œuvre de style gothique flamboyant : ses murs sont mouchetés de queues d'hermine, emblème de la Bretagne.


Beaucoup plus impressionnant le donjon de Foulques Nerra dont la construction remonte au début du XI° siècle.  Trente-six mètres à gravir par d'étroits escaliers mais quelle vue depuis le sommet ! Une autre tour, probablement destinée à remplacer le donjon roman, réserve de nombreuses surprises : la reconstitution d'une des "fillettes" de Louis XI, petites cages munies fers et de chaînes (les fillettes proprement dites) où le roi fit enfermer des prisonniers comme le Cardinal Balue qui l'avait trahi au profit du duc de Bourgogne ; également une salle couverte de graffiti laissés là par des prisonniers, des soldats ou d'autres hôtes de passage.


Je regrette de ne pas avoir fait l'effort, après l'ascension du donjon, de poursuivre jusqu'au martelet qui abrita le cachot de Ludovic Sforza qui, son occupant étant un des protecteurs de Léonard de Vinci, est, paraît-il, orné de peintures remarquables.

La salle des graffiti.

4 commentaires:

CHROUM-BADABAN a dit…

J'aime les traces humaines laissées sur la pierre calcaire des châteaux, des églises, des casernes, des hôpitaux, des cachots, gravées dans le plâtre des prisons, les pupitres des écoles.
Tous bâtiments édifiés pour le contrôle, la protection et donc incarcératifs (!) selon Fichel Moucault...
L'imaginaire chemine en rêvant sur les signes, les dessins, les mots inscrits : pour un délit, un crime, la terreur, la peur, la torture,la soumission, la force, la transgression et l' évasion !
Je pense qu'effacés par le temps certains grafitti sont devenus apocryphes... Un peu comme les modillons d'églises rappelant le XIIème sciècle mais sculptés au XVIIème !
L'humaine condition est partout, dans la douleur et la falsification !

Calyste a dit…

daniel : c'est si vrai que ces manifestations spontanées font maintenant figure, pour les plus anciens, de témoignages historiques.

Cornus a dit…

Loches, je ne compte pas le nombre de fois où j'y suis passé, mais je n'ai jamais visité, mais tu m'en donnes bien envie.

Calyste a dit…

Cornus : oui, comme je l'écrivais, cette ville semble un peu délaissée. C'est dommage car elle vaut largement le détour.