dimanche 25 août 2013

Touraine, le vrai troisième jour (lundi)

Fontevraud, c'était le dimanche, et la foire aux livres anciens le samedi ! (Il ne fait pas bon vieillir !). Voici donc le programme du lundi : Azay-le-Rideau et Langeais.

Dans ma salle de classe, en primaire, il y avait au mur un poster du château d'Azay-le-Rideau. Je m'étais promis de le visiter un jour, c'est chose faite aujourd'hui. Pour moi, avec Chenonceau, c'est une des plus belles réussites de l'architecture Renaissance. Balzac, dans Le Lys dans la vallée, l'évoque en parlant d'un "diamant taillé à facettes, serti par l’Indre". Je ne suis pas loin de partager cette opinion.

Du château fort d'origine, il ne reste qu'une tour aménagée dans le goût du XVI°siècle. Le reste n'est que légèreté et verticalité (accentuée par le décor du grand escalier, au centre du logis). De l'autre côté, la façade est agrémentée par des tourelles d'angle qui surplombent les plans d'eau. La visite intérieure est tout aussi intéressante avec, entre autres, la chambre de Philippe Lesbahy, l'épouse du maître des lieux, Gilles Berthelot (notaire secrétaire du roi François Ier). Attention ! Que l'on ne s'y trompe pas : Philippe était un prénom mixte, couramment donnée aux femmes à la Renaissance. On retrouve les blasons de ces deux occupants dans la cuisine qui a conservé de cette époque son évier et sa cheminée.

Tout autre impression à Langeais. Le château conserve encore aujourd'hui un aspect plus austère, en particulier les vestiges du "donjon de Foulques Nerra", un comte d'Anjou qui  entreprit la construction de cette forteresse à la fin du X° siècle. Par la suite, sous les Plantegenêts, Richard Cœur de Lion agrandit le château. Il est reconquis par Philippe Auguste avant d'être détruit par les anglais lors de la Guerre de Cent Ans puis reconstruit pas Louis XI et achevé en 1469.

Dans son état actuel, il présente deux façades assez différentes : l'une caractéristique de l'architecture de la période de la fin du Moyen Âge (pont levis, mâchicoulis, chemins de ronde, hautes toitures), l'autre, donnant sur les jardins et l'antique donjon, agrémentée de décorations de type Renaissance.

 

C'est là qu'eut lieu le mariage de Charles VIII et d'Anne de Bretagne (1491), mariage qui rattacha à jamais le Duché de Bretagne au Royaume de France. On en voit la reconstitution en mannequins de cire dans une des grandes salles. On voyage ainsi dans un logis seigneurial de la fin du Moyen Âge avec, dans la "salle des preux", sept tapisseries de la célèbre tenture du même nom réalisées à Aubusson ou Felletin. (1525-1540)

4 commentaires:

Cornus a dit…

J'ai visité Azay-le-Rideau en été avec mes parents et j'en garde un très bon souvenir. Langeais, je l'ai visité seul en hiver (1993 ou 1994 ?). Quand je dis seul, c'est que j'étais le seul visiteur, un samedi ou un dimanche matin. L'austérité du lieu était renforcé par un temps très gris et humide. J'ai aussi le souvenir d'un château vide. En tout état de cause, il n'y avait pas à l'époque de reconstitution.

karagar a dit…

Azay est un château de la renaissance qui réinterprète des motifs de château-fort (tourelles, chemin de ronde en encorbellement sur corbeaux)et Langeais un château-fort qui annonce la renaissance. Beau clin d’œil. Ce qui est renaissant dans la façade intérieure de Langeais, est l'alignement en travée des fenêtres d'un étage à l'autre et l'épaississement des meneaux des fenêtres. C'est tout, lucarnes et tourelles sont toutes gothiques. On a parfois tendance à qualifier de renaissance un château de type palatial plutôt que défensif. Ainsi traite-t-on souvent de renaissant la façade du palais des Ducs de Bretagne à Nantes au seul motif que les fenêtres y sont grandes. Mais tout y est gothique flamboyant. J'aimerais le visiter un jour. Azay me fait beaucoup moins rêver.

Dominique Hasselmann a dit…

Touraine, calme et beauté...

Les châteaux favorisent l'imagination, et l'on se retrouve vite dans l'ancien temps.

J'ai mis une fois les pieds à l'Elysée (à l'époque de Mitterrand) : cela manquait de douves.

Calyste a dit…

Cornus : malgré mes recherches, je n'ai pu trouver la date de cette reconstitution. Je sais seulement que le sculpteur, Daniel Druet, a également travaillé pour le Musée Grévin.

Karagar : pour moi, comme je l'ai écrit, c'est un rêve d'enfant.

Dominique : certes !