vendredi 30 août 2013

Touraine, sixième jour (jeudi, suite 2)

Autant le mercredi avait été "reposant", autant le jeudi fut chargé. Après un bon repas (qui mit tout de même du temps à arriver), nous prenons la route de Chenonceau.

Encore un château que j'avais déjà visité mais dont je ne me lasse pas tant  je le trouve gracieux.  Indépendamment de ses illustres occupantes, il mérite bien son surnom de "château des dames".


Qui furent ces dames ?

D'abord Diane de Poitiers à qui Henri II en fit  don en 1547. La favorite fit construire le célèbre pont sur le Cher qui lui donne une silhouette si particulière.

Chambre de Diane de Poitiers
Mais, à la mort du roi, sa veuve, Catherine de Médicis l'en éloigne et surmonte le pont d'une galerie à deux étages pour y donner de somptueuses fêtes.


En 1553, c'est au tour de Louise de Lorraine de s'y installer à la mort de son époux Henri III. Selon l'étiquette de la cour, elle prend le deuil en blanc et est vite oubliée de tous. Sa mort, en 1603, marquera la fin de la présence royale à Chenonceau.

Chambre de Louise de Lorraine
Au XVIII° siècle, Louise Dupin, en digne représentante du Siècle des Lumières, y tient un salon où elle s'entoure de l'élite de l'époque : Montesquieu, Voltaire, Rousseau ... C'est elle qui sauve le château au moment de la Révolution.

Un siècle plus tard, une richissime bourgeoise, Marguerite Pelouze, dépensera une fortune pour restaurer les lieux et leur redonner l'aspect de ce que connut Diane de Poitiers.


Enfin, lors de la première guerre mondiale, les deux galeries sont aménagées en hôpital par Simone Menier (de la famille des chocolats, toujours propriétaire des lieux) qui, lors de la guerre suivante, osera de nombreux actes de résistance, le Cher marquant la limite entre zone occupée et zone libre.

Henri III, par F. Clouet
Tout est beau dans ce château : de la chapelle aux cuisines, des chambres aux galeries, des salons à l'escalier, des jardins aux vues sur la rivière. J'ai particulièrement été marqué par l'"austérité"de la chambre de celle qui fut surnommée "la Reine Blanche", dont une tourelle d'angle s'orne d'un très beau portrait de Henri III par François Clouet.

Et c'est à Chenonceau que nous pûmes admirer les plus beaux bouquets.

2 commentaires:

Cornus a dit…

Un château incontournable et c'est aussi ce qui le dessert tant il y a foule pour le visiter en été. En tout cas, il y avait bien trop monde quand Fromfrom et moi l'avons visité en août 2007. Il me semble que c'est le château "de la Loire" préféré et le plus visité, ce qui offre de beaux revenus aux propriétaires qui s'y sont très bien pris. Bien que le Cher soit de surcroît une rivière domaniale, ils avaient essayé d'interdire la navigation sous les arches en disant que le château était un ouvrage fondé sur titre antérieur à la publication de l'édit de Moulins (1566) qui rattachait toutes les rivières navigables ou flottables à la couronne de France. Heureusement, la navigation sur le Cher a pu se poursuivre après intervention ministérielle, mais le but était bien que tout le monde paye pour voir le château. Il n'y a qu'un endroit d'où l'on peut voir le château sans payer, mais il faut être très bien informé.

Calyste a dit…

Cornus : j'ignorais tout cela. Tu me donneras le tuyau pour la prochaine fois.