jeudi 18 décembre 2008

Double peine.

Mardi soir, je n'ai pu assister au conseil de classe d'une des quatrièmes où j'enseigne le latin. J'avais bien sûr rempli les bulletins trimestriels et même laissé quelques mots manuscrits au professeur principal pour lui préciser deux ou trois points.

Eh bien, je regrette vraiment de ne pas avoir été là pour répondre à une doléance de certains parents me concernant: ils trouvent que punir leur charmante progéniture lorsqu'elle ne travaille pas, c'est infliger une double peine, celle de la mauvaise note et celle de la punition. J'ai cru rêver lorsque mon collègue m'a fait part de cette remarque. Je ne sais pas combien de parents elle concerne mais je n'aurais de toute façon pas laissé passer ça.

Voilà des gens qui paient en principe pour que leurs enfants bénéficient de la meilleure éducation, ce qui reste encore à démontrer dans certains établissements privés, qui sont heureux de ne pas être exposés à trop d'absentéisme, trop de grèves, qui bénéficient d'un suivi très attentif des résultats, et qui, si l'on s'en prend à un cheveu de leurs têtes blondes, perdent totalement la notion de la décence la plus élémentaire.

Celui qui a fait cette critique s'est-il rendu compte de la bêtise de sa remarque? A-t-il pris la peine d'analyser la situation? Est-il surhumain d'apprendre une dizaine de mots de vocabulaire dans une soirée? Est-il particulièrement sévère de la part de l'enseignant d'exiger qu'ils soient sus parfaitement? Bien sûr, il s'agit de latin, donc une matière optionnelle dans leur esprit. Mais une fois la matière optionnelle choisie, elle devient obligatoire et j'exige que l'on y travaille comme dans n'importe quelle autre. Je ne fais pas dans l'amateurisme, dans le "travaillons si vous en avez envie." Si l'on est en classe, c'est pour apprendre, pas pour glander.

Est-ce être facho que de dire ça? Je ne me ressens pas comme tel. J'ai simplement envie de former, d'aider à construire des êtres qui soient debout et qui ne se servent pas trop mal de ce que l'on appelle un cerveau, bien rempli et bien organisé si possible.

8 commentaires:

Anonyme a dit…

Je suis sûr que j'aurais préféré tes punitions à celles de ma seconde prof de latin :)

Anonyme a dit…

Ouh la la. Décence, bêtise, glander, facho ... Je ne sais pas si je vais oser écrire ce que je pense. Quelle sanction me sera infligée. Parce que, certes, une punition n'a jamais tué un élève, mais on peut considérer que la mauvaise note suffit amplement. Surtout lorsqu'elle est accompagnée d'un commentaire "en rouge" assez rageur de la part du professeur. Pour une fois, je ne suis pas tout à fait d'accord avec vous (sourires).

Anonyme a dit…

Comme tous les gens qui n'ont pas d'enfants, j'ai un avis sur tout ce qui a trait à l'éducation. Bien sûr tout dépend de la punition que tu infliges aux "usagers apprenants", mais sur le fond, je suis d'accord avec toi, et la notion d'option me semble assez pervertie : elle doit être le lieu, non d'une ouverture supplémentaire sur le monde, mais le moyen d'engranger points et valorisation à peu de frais. Je crois qu'ils prennent ton option latin pour une activité extra-scolaire, sans doute d'autant plus facilement que, compte tenu de la désuétude supposée de la matière, ils imaginent peut-être avoir la gentillesse de t'y envoyer leur géniale progéniture...

Anonyme a dit…

Nan, Nan, Anna!! moi ne veux ma punition!!! n'ai même déja baisser ma culotte!! ;-))

Anonyme a dit…

Cela vérifie hélas ce que je te disais l'autre jour concernant ma mère et les parents d'élèves quand elle était en activité et qu'elle ''osait'' donner des devoirs le soir à ses élèves...

Anonyme a dit…

Tu ne découvres qu'aujourd'hui que c'est le règne de l'enfant-roi ?
Non, sans blague, je suis d'accord avec toi à 100%.

Calyste a dit…

Ah!Ah! Nicolas!
Je vous répondrai, plus longuement bientôt, Anna.
"Ouverture supplémentaire sur le monde", Christophe? Sais-tu que tu emploies là des mots qui se font rares!
Même remarque qu'à Nicolas, Piergil.
Osez, osez, Joséphine...
Merci, Petrus.

Anonyme a dit…

Moi je suggère : un zéro + une punition écrite + le fouet en public ! NA !
(bon, plus sérieusement, tu te doutes bien de quel côté je me situe dans le débat... bisous....)