lundi 19 octobre 2015

Chapeaux, les mots

J'ai commencé à aimer la littérature en lisant celle du XIX° siècle : Hugo, Verne, Balzac, Malot... Je me souviens encore des émotions ressenties en tournant les pages, en voyant les illustrations, et en partant loin, en voyage, grâce aux unes et grâce aux autres.

Mais ce que j'avais totalement oublié jusqu'à aujourd'hui, c'est le plaisir que j'avais en découvrant les sortes de petits "chapeaux" que l'on y trouve fréquemment en début de chapitre (sauf chez Balzac) et qui en résument l'action.

Plaisir double : pour certains,  j'anticipais le déroulement de l'intrigue, j'essayais de deviner ce qui allait se passer :
- Mademoiselle Gillenormand finit par ne plus trouver mauvais que M. Fauchelevent soit entré avec quelque chose sous le bras (Les Misérables)
- Cyrus Smith est-il vivant ? - Le récit de Nab - Les empreintes de pas - Une question insoluble - Les premières paroles de Cyrus Simth - La constatation des empreintes - Le retour aux cheminées - Pencroff atterré ( L'Ile mystérieuse)
- Je rencontre un géant chaussé de bottes de sept lieues. (Sans Famille)

D'autres titres, plus énigmatiques, me faisaient rêver car je ne savais ce qu'ils voulaient dire :
- Un padrone de la rue de Lourcine. (Sans Famille)
- La Mer des Sargasses. (20000 Lieues sous les mers)

C'était juste après que mon instituteur m'avait, en me lisant James Fenimore Cooper, rendu sensible aux mots. Ce fut le sujet de mon premier article sur ce blog. Et ça ne m'a toujours pas passé.

6 commentaires:

plumequivole a dit…

Merveilleuse maladie à ne surtout pas soigner ! Laisser empirer !

Jean-Pierre a dit…

J'espère que dans l'école publique, ces genres d'enseignants amoureux des mots (ton instituteur et toi même) ne sont pas d'une espèce en voie de disparition...

Calyste a dit…

Plume : si seulement c'était hautement contagieux !

Jean-Pierre : la question restera posée ...

karagar a dit…

et puis il y a la confrontation (pacifique) des mots quand deux langues nous occupent beaucoup.

Cornus a dit…

Je n'ai pas connu, jeune, ce genre d'émotions. L'émerveillement dans la lecture de Jules Verne, par exemple, restait contenu. Plus tard, seule la poésie de Genevoix m'a émerveillé.

Calyste a dit…

Karagar : en confrontant, on peut parfois découvrir des trésors.

Cornus : je n'ai jamais lu Genevoix. Il serait temps que je m'y mette !