dimanche 13 octobre 2013

Où s'en vont mourir les rêves ?

Après une soirée télé devant La Belle et la bête de Cocteau et un documentaire sur le couple qu'il forma avec Jean Marais pendant de longues années, j'ai tout à coup pensé qu'il était très beau et en même temps dérisoire de vouloir résumer une vie en une petite heure d'images d'archives. Le plus intéressant, c'est de voir ce que sont devenus, à la fin de sa vie, les rêves qu'a fait chacun de nous quand il était enfant.

Les miens ont varié, pourtant je m'y retrouve. Je me souviens de quelques-uns, qui, d'une certaine façon se sont avérés. Longtemps, je voulus être missionnaire, après avoir lu Les Clés du Royaume de Cronin. Il fallut la découverte de mon homosexualité et surtout la mort de ma petite sœur pour que j'abandonne ce projet et rejette ma foi, avant de me la reconstruire plus personnelle par la suite.

J'ai rêvé aussi de diriger un orphelinat. La maison qu'habitaient mes parents à la campagne me paraissait assez grande pour l'abriter et, avec un ami du primaire, nous passions des heures entières, assis dans un champ, à en élaborer les plans. Nous voulions aussi, tous les deux, faire le tour d'Italie en vélo et l'atlas que l'on me fit acheter en sixième, et que je garde toujours dans ma bibliothèque, nous faisait rêver à ce pays dont je trouvais déjà la carte si belle.

Jardinier aussi me plaisait. J'ai déjà dit la passion de ma mère pour les fleurs. Elle n'est pas pour rien dans ce rêve d'enfant de même que furent importants pour moi, dans mon désir de devenir menuisier les jouets en bois que me fabriqua un amant de ma grand-mère et la présence toute proche dans le village d'un artisan qui acceptait que je le regarde travailler et me laissait parfois manier son rabot.

Plus tard, je voulus être enseignant. C'est finalement ce que je fis, même si je rêvais plutôt d'être instituteur. Le plus étonnant fut le désir de devenir danseur, de ceux qui se produisent derrière une vedette de la chanson ou dans les émissions de variétés. Lorsque j'en parle avec des amis, personne ne comprend ce désir. Mais est-ce que je le comprends moi-même ?

Aujourd'hui que mes années d'activité sont derrière moi, je me rends compte qu'il y a une certaine logique dans tout cela. Influence de la famille, de mon entourage et surtout volonté constante de m'oublier et de me mettre au service des autres, d'assumer ce rôle de chien de troupeau que l'on m'a appris à être.

4 commentaires:

Cornus a dit…

C'est aussi le danseur qui m'étonne le plus, même si physiquement, cela aurait été sûrement réussi.

Calyste a dit…

Cornus : vil flatteur !

Jérôme a dit…

Et maintenant, que rêves-tu de devenir?

Calyste a dit…

Jérôme : moi.