dimanche 9 juin 2013

Agnès

Stéphane m'a appris, ce soir, la mort d'une collègue du lycée, Agnès, professeur de lettres comme moi, et que je connaissais depuis très longtemps. Elle a été renversée par une voiture alors qu'elle circulait à vélo avec son mari dans le Doubs, je crois.

Agnès, de peu d'années plus âgée que moi, devait prendre sa retraite en même temps que moi, fin juin. La dernière fois que je l'ai vue, c'était à la pré rentrée en septembre où, plutôt que de rester à écouter les discours ennuyeux de ceux qui nous gouvernent, elle était venue avec nous prendre un café à l'Espace, place Bellecour.

Elle aimait beaucoup la bicyclette et en avait même fait un livre, que j'ai lu il y a longtemps et qui m'avait touché, beaucoup plus que celui, verbeux, d'un autre collègue, qui, récemment, a obtenu un prix littéraire.

On peut dire que c'était une originale, une vraie littéraire aussi, à la culture solide. Une petite femme brune, à la voix un peu éraillée par la cigarette, aux yeux et au verbe malicieux, au sens de la provocation intelligente. C'est d'ailleurs ce dernier aspect d'elle qui me l'avait fait aimer, alors que nous ne travaillions pas ensemble. Adieu, Agnès. Je sais à qui je penserai au jour du départ de là-haut.

3 commentaires:

Cornus a dit…

Il n'y a pas véritablement de façons glorieuses de mourir, mais se faire renverser quand on est sur un vélo... D'ailleurs, ayant été moi-même percuté ainsi quand j'étais adolescent... Horrible fin. Et j'imagine l'état dans lequel doit être son mari.

Tef69 a dit…

Merci pour ce billet. Agnès était une dame de cœur et de convictions....

Calyste a dit…

Cornus: je ne le connaissais pas, lui. Ça devait être un type bien pour lavoir épousée.

Tef69: j'avais envie de l'écrire. Merci de l'avoir lu et de m'avoir adressé ce petit signe.