lundi 11 mars 2013

"Laissez-moi, laissez-moi, je suis fatiguée..."

De longs couloirs labyrinthiques filmés en noir et blanc à l'intérieur d'un palace germanique, un parc aux allées géométriques que vient seulement contrarier le baroque des torsions des statues, des visages muets pendant que résonne une voix off, des femmes élégantes et des hommes en habit mais que l'on n'entend pas, une statue antique que l'on se perd à interpréter, des scènes récurrentes, des mots qui reviennent, un temps qui s'étire au point de se perdre, la beauté de l'inconnu de retour un an après, le mystère de l'homme au visage sévère et l'évanescence de la jeune femme, tantôt en noir, tantôt en blanc, la musique de l'orgue qui se tait tout à coup, les tables de jeux avec les allumettes où l'inconnu perd et où l'homme gagne toujours, des silhouettes qui se figent ou qui s’alanguissent....

Je viens de revoir pour la première fois depuis longtemps L'Année dernière à Marienbad, avec toujours la même fascination.

2 commentaires:

P. P. Lemoqeur a dit…

il a deux chefs d'œuvre comme ca parce qu'ils sont les paradigmes de l'écriture cinématographique. Ils ne peuvent pas être livres au risque de leur perte. C'est
'l'Année dernière à Marienbad" et "India song", du cinéma à l'état pur, rien que du cinéma. C'est si rare. Seul certains westerns radicaux - "Le train sifflera trois fois" par exemple ou "Règlement de compte à Ok Corral)" atteignent ce degré de cinématographie endogène...
Dans le nombre de films qui furent autre chose ou peuvent l'être encore, le nombre de films qui ne peuvent être que des films est rare...

Tenez, rien que pour rire énoncez sérieusement et brièvement le pitch d'Indiana Song ou de l'Année dernière...

Calyste a dit…

PP: tu as vu que je ne m'y suis pas risqué (au pitch)!