lundi 16 juillet 2012

Festif, vous avez dit festif?

Festif: voilà bien un mot à la mode en ce moment! Je n'ai jamais aimé les fêtes instituées, ces instants de joie forcée et de plaisir obligatoire: repas de famille, anniversaires, mariages et autres commémorations. La dernière fois que j'ai entendu ce mot, c'était dans la bouche du patron d'un bar gay de Lyon à propos de la Gay Pride: "Le monde homosexuel est tellement festif! Nous montrons une image positive de nous-mêmes". Ah bon? Exhiber ses pectoraux et le galbe de ses fesses serait-il primordial alors que le rassemblement annuel du 1er décembre pour le sida  ne regroupe que quelques dizaines de participants? Cette apologie de la joie, de la jeunesse, de la beauté (?) m'exaspère. Quand cesserons-nous de ne vouloir être que des enfants qui se masquent des réalités plus difficiles à vivre? Quand admettrons-nous que nous sommes comme les autres, que nous vieillissons, que nous souffrons comme les autres? Je ne trouve pas de plaisir dans le masque, aussi souriant soit-il. Moment d'humeur, réaction totalement partiale, à prendre comme tels.

8 commentaires:

laplumequivole a dit…

Tout à fait d'accord avec toi. Je déteste les fêtes instituées, commémorations et autres manifs annuelles (et donc banalisées). Je m'y ennuie. Je préfère de loin les surprises.

Ipsa a dit…

Tu as raison, le festif devient infestif, comme les moustiques dans le bayou on en a partout. En plus si tu fais de la groupouscoulite aigüe dès qu'on t'impose un plant de rebelle acheté en godet chez Jardiland avec des points fidélité comme summum de l'engagement tu éternues comme un miséreux. Maintenant sortir couvert ne suffit plus, faut qu'on porte des bouchons d'oreilles pour se protéger le cerveau...

charlus80 a dit…

Ne faut-il pas de tout et pour tous??? C'est le mot festif qui te gêne? La langue française est suffisamment riche pour trouver des synonymes! Bien sûr que nous vieillissons. La décrépitude physique nous guette raison de plus pour garder l'esprit vif et positif. A chaque âge ses festivités. Et c'est plutôt bien qu'une belle jeunesse prenne notre place. Nous avons été ce qu'ils sont, ils seront ce que nous sommes. Qu'ils en profitent comme nous l'avons fait. Quant à moi je préfère une fesse ferme et gay à une fesse molle et triste!!
Bien entendu c'est une réaction totalement partiale, à prendre comme telle!!! ;)

Petrus a dit…

Un billet comme je les aime ! Heureux de voir que, concernant la gay pride, je ne sois pas le seul. Le pire, je crois, est le 31 décembre...

Didier M a dit…

J'y étais. Sur le passage de la gay pride, au coin du bld Montparnasse et de la rue de la grande Chaumière. C''est vrai que je me sentais totalement étranger à ces types se trémoussant sur une remorque ou travestis en bimbo. Mais mon voisin, hétéro bon teint me dit: "C'est bien de savoir qu'on n'est pas seul, de se retrouver pour faire la fête." C'est qu'aujourd'hui il faut faire nombre pour se sentir exister, se retrouver autour d'idées, de désirs partagés si l'on ne veut pas rester isolé, seul pour affronter ses différences. Je pense comme toi, mais je ne juge pas. Et sans doute ma vie auraut-elle été différente si je ne m'étais pas senti si seul pour vivre mes désirs en ...1966!

Andesmas a dit…

Ce culte de la jeunesse a contaminé les médias, puis à finir par s'inscrire dans les mentalités... Repousser la vieillesse, défier le temps (la mort ?) pour se sentir exister... C'est fade. Vieillir, c'est avoir l'expérience de la vie, c'est avoir une histoire.
Festif semble être devenu un synonyme de superficiel. Et le milieu gay, avec sa gay pride, est très doué pour cela : faire croire à la fête et à la bonne humeur pour cacher bien souvent une réalité beaucoup plus amère... Alors, soyons festif, pour ne pas penser... (soupir)

Upsilon a dit…

Philippe Muray a écrit en des mots très acides sur l'homo festivus.

Moi aussi je déteste les fêtes instituée où on doit se forcer à sortir, et à fêter... Fêter quoi au juste ?
Mais ces fêtes sont pourtant nécessaires comme "soupape" face aux difficultés de la vie pour des gens aux vies pas toujours glamour.
Quant au culte de la jeunesse, il va de pair avec l'hubris du libéralisme économique et la surabondance de l'image.
pour le reste + 1 pour Andesmas ;)

Cornus a dit…

Assez d'accord avec ça. Tout ou presque a été dit.