dimanche 8 mai 2011

Roma : uno

Voyage à Rome: le samedi 30 avril.

Arrivée tôt à Ciampino, petit aéroport un peu miteux au sud de Rome. Mais c'est là qu'atterrissent les avions de la compagnie EasyJet que nous avions choisie pour cause de billets moins chers. Il pleut sur le Latium. Un taxi nous avertit qu'ils ne peuvent accéder au centre de la ville, totalement bloqué pour la cérémonie de béatification de Jean-Paul II, ce qui s'avérera faux par la suite. Un bus nous conduit directement jusqu'à la gare de Termini et de là, un autre bus de la ville jusqu'au vieux quartier du Trastevere. Je reconnais au passage les Thermes de Dioclétien et l'église qui s'y est intégrée, Santa Maria degli Angeli ainsi que les deux musées que j'ai visités et qui sont parmi les plus intéressants de Rome.

L'appartement loué se trouve dans une toute petite rue très calme juste aux pieds de San Pietro in Montorio où se trouve le Tempietto de Bramante. Le Janicule nous domine et avec lui les souvenirs garibaldiens de la lutte pour l'unification italienne. Dans l'Antiquité, avant que la puissance romaine ne s'étende bien au-delà, nous aurions été en Etrurie. D'ailleurs, le Janicule n'est pas comptabilisé dans les 7 collines de la ville des Empereurs et des Papes. Nous bénéficions de deux chambres, d'un vaste salon-cuisine et surtout d'une agréable terrasse qui domine les toits voisins. Mais le repas à l'extérieur devra attendre des jours meilleurs!

Nous déposons les bagages dans l'appartement à peine vidé de ses précédents locataires et déambulons malgré la pluie (qui se calme peu à peu) dans les rues pavées de ce qui fut autrefois un des quartiers les plus populaires de Rome. Aujourd'hui, c'est l'endroit à la mode, empli nuit et jour de touristes et de multiples représentants de la jeunesse dorée autochtone. A une terrasse abritée de la place de Santa Maria in Trastevere, nous prenons notre premier apéritif, un grand verre de Campari qui nous réchauffe le cœur. Le lieu deviendra pour nous une sorte de QG de midi ou de fin de journée.

Je suis plus ému que je ne pensais de retrouver cette ville que j'aime tant, d'autant que le dernier voyage que j'y avais fait il y a cinq ans, un an après la mort de Pierre, avec un ami s'était assez mal déroulé. Cette fois-ci, il y a Frédéric et Jean-Claude avec moi et je suis si heureux de leur servir de guide, à eux qui n'y ont séjourné qu'une seule fois. Repas dans un petit restaurant sympathique. D'abord installés à l'extérieur, nous devons rapidement gagner l'intérieur car l'air est plutôt frisquet.


Retour à l'appartement, fin prêt maintenant, et sieste bien nécessaire vu le départ très matinal de Lyon. Puis nous traversons le Ponte Sisto, après que j'ai acheté un parapluie (nécessaire et coloré) à un vendeur ambulant. J'emmène mes deux compères jusqu'au Campo dei Fiori où le marché se tient et où je fais l'acquisition d'un sac à dos qui ne me quittera plus de tout le voyage. Place Navone, la foule n'est pas très dense et l'on peut sans souci admirer l'église Sant'Agnese in Agone achevée par Borromini (1648-1651) et la fontaine des quatre Fleuves de Bernin.
Chaque fleuve y symbolise un continent: le Danube pour l'Europe, le Gange pour l'Asie, le Nil (avec sa tête recouverte d'un voile puisqu'on n'en connaissait encore pas le source) et le Rio de la Plata pour l'Amérique. L'Océanie n'apparait pas puisque ce continent n'avait pas encore été découvert. Une légende dit que Le Bernin, qui n'appréciait guère Borromini, a malicieusement fait lever le bras du Rio de la plata en direction de Sainte-Agnès, comme si l'effondrement de l'église était inéluctable. En fait, si l'on considère les dates de construction des deux édifices, cela n'est guère possible. Petit coup d'œil gourmand également au Caffè Tre Scalini où l'on mange le meilleur Tartufo (gâteau au chocolat) de la ville.


Après la culture, le repos, Via della Pace, une minuscule rue derrière la Place Navone, où j'ai l'habitude, à chaque voyage à Rome, de m'arrêter pour savourer une bière bien fraîche alla spina (à la pression) sous l'imposante glycine qui court le long de la façade. De glycine point ce jour-là - la saison est trop avancée - mais la bière est toujours aussi bonne. Sur le chemin du retour, arrêt dans un petit supermarché DeSpar pour y faire les courses alimentaires et découverte d'un très bon rosé frizzante (pétillant juste ce qu'il faut, mais pas spumante!) dont nous dégusterons quelques bouteilles les jours suivants avant d'en découvrir un autre encore meilleur.

Avant de retraverser le Tibre par le Ponte Sisto, arrêt devant la devanture d'un magasin de poignées et boutons de porte. Juste ce qu'il faut pour mon appartement et que je n'ai pas pu dénicher à Lyon. Le magasin sera ouvert en début de semaine et je pourrai y faire les achats convoités à un prix très abordable. Après le repas pris à l'appartement, ultime promenade nocturne dans le Trastevere, grouillant de monde, jusqu'aux petites halles où nous irons ensuite régulièrement faire notre marché. Inutile de vous dire que nous n'avons pas eu besoin de nous faire bercer pour plonger dans les bras accueillants de Morphée!
(à suivre)

5 commentaires:

karagar a dit…

tiens, étrange, moi j'avais un romain ce week end à la maison!

Jérôme a dit…

Ah! Comme j'ai envie d'y retourner.
J'ai le souvenir d'un enchantement.

Calyste a dit…

Karagar: à voir la foule qui se pressait dans les rues de Rome, je pensais qu'ils étaient tous là!

Jérôme: un peu plus d'une heure d'avion et c'est fait!

Lancelot a dit…

Plonger dans les bras de Morphée ? Tu n'as pas perdu de temps pour draguer i bei fanciulli, dis-moi... Et Frédéric, était-il d'accord...? ;)

Calyste a dit…

Lancelot: allégation purement erronée, mon cher! Les beaux italiens, je ne les ai touchés qu'avec les yeux!