mercredi 11 mai 2011

Roma : cinque

Voyage à Rome: le mercredi 04 mai

Le mercredi, après avoir longé les quatre temples de l'époque républicaine du Largo di Torre Argentina, je fais découvrir à Jean-Claude l'église du Gésù, dans le plus pur style de la Contre-Réforme jésuite.













Puis, pour nous rendre à San Clemente, un de mes coins favoris de Rome, nous empruntons la Via dei Fori Imperiali tracée de 1931 à 1933 pour les parades militaires et dont la construction fit disparaître à jamais nombre de monuments antiques ou médiévaux. Ce jour-là, dans le cadre du 150° anniversaire de l'État Italien, l'armée organise une sorte de porte ouverte. Nous pouvons ainsi approcher des tanks ou des hélicoptères gardés par, ma foi, de forts beaux spécimens latins!

Saint-Clément, érigée en l'honneur du troisième successeur de Saint-Pierre au trône pontifical, est sans doute une de mes églises préférées à Rome. Basilique mineure, elle a l'avantage de présenter trois niveaux, celui de la basilique actuelle du XI°, avec sa splendide Schola Cantorum et son ambon, sa très belle Madone de Giovanni Battista da Sassoferrato, au manteau d'un bleu époustouflant rappelant celle de Messine, ses fresques de Masolino dans la chapelle Sainte-Catherine et ses intéressantes "sinopie" (dessins préparatoires aux fresques, exécutés avec un pigment rouge),celui de l'église précédente du IV° et, tout en bas, une insula du Ier siècle et un temple de Mithra du II°. Endroit rêvé pour entamer avec des élèves une découverte de Rome à travers les âges, ce que je ne me suis pas privé de faire pendant des années. Pas de photos malheureusement: elles y sont interdites.

De San Clemente, nous grimpons la rue jusqu'à Saint Jean de Latran, la cathédrale de Rome dont le Président de la République Française est chanoine d'honneur. La visite débute par le baptistère octogonal, modèle du genre qui remonte au Haut Moyen-Age. Je me souviens qu'autrefois, devant la porte, se tenait toujours un homme qui, pour quelques sous, parvenait à tirer de cette porte une sorte de grincement harmonieux. Mai si pas d'argent, pas de grincement. Aujourd'hui, le pittoresque personnage a disparu et seule une mendiante propose quelques menus objets à vendre.

L'intérieur de Saint-Jean (de son nom officiel, tombé en désuétude, Archibasilique du Très Saint Sauveur) est somptueux avec son baldaquin très ouvragé, et d'une clarté stupéfiante. Comme Frédéric n'est pas avec nous ce jour-là, nous y reviendrons dans la semaine et visiterons le très beau cloitre avec sa pièce musée qui abrite une partition manuscrite de Palestrina et deux vases offerts par le Général De Gaulle.Au retour, nous empruntons un large boulevard sensé nous ramener au Tibre et qui nous fait faire un détour inattendu (et fatigant) par les Thermes de Caracalla.

L'après-midi, impossible d'accéder à Saint-Pierre, sauf à patienter deux heures dans une file en plein soleil à attendre notre tour de visite. Nous y renonçons et nous rabattons sur une vieille église voisine, peu visitée, celle du Santo Spirito di Sassia. La queue également devant Saint-Louis des français mais l'attente ne dure que quelques minutes avant de pouvoir admirer une nouvelle fois les trois tableaux de Caravage qu'elle renferme, consacrés à Saint Matthieu. Au passage, je ne résiste pas à photographier une inscription sur marbre fort prétentieuse mais présentant une belle faute d'orthographe. Saurez-vous la retrouver? (Pour agrandir, cliquer sur la photo)

Sur notre élan, et parce qu'elle est toute proche, nous nous rendons à l'église Saint-Ignace, dédiée au fondateur de la Compagnie de Jésus et érigée au XVII° siècle peu de temps après la canonisation de ce dernier. Surprenante coupole en trompe-l'œil. Devant le porche, la charmante piazzetta qui m'évoque toujours un décor de théâtre.










En revenant sur le Panthéon, nous entrons bien sûr à Santa Maria sopra Minerva où l'on peut admirer, entre autres, deux très belles Annonciations, l'un d'Antoniazzo Romano et l'autre de Filippino Lippi, et la pierre tombale de Fra Angelico.
(à suivre)

10 commentaires:

laplumequivole a dit…

J'ai trouvé !

zeus_antares a dit…

Merci pour le récit illustré de cette promenade romaine érudite! Lors de mon unique visite, une fin avril, il y a avait relativement peu de visiteurs en file devant les monument, sauf au Colisée que nous n'avons pas visité. Mais il suffit de déambuler au hasard des rues pour découvrir une église déserte et richement décorée ou un monument oublié des circuits touristiques. C'est cela qui fait aussi le charme de Rome...

Dominique a dit…

Ma photo préférée : la piazetta ensoleillée, devant l'église Saint-Ignace, avec le petit véhicule typiquement italien, la fille en chapeau rouge et le jaune de la façade, comme on en voit aussi à Florence.

Belle excursion !

Calyste a dit…

La Plume: ça ne m'étonne pas de toi!

Zeus: Effectivement, j'aime beaucoup marcher au hasard dans les petites rues du centre.

Dominique: c'est aussi un coin que j'aime beaucoup, cette grâce classique faisant face à l'exubérance baroque.

Cornus a dit…

Ben moi, je crois aussi en relisant une seconde fois : Saint-Siège et non Saint Siége.

Sinon, la deuxième photo, c'est un miroir ?

Calyste a dit…

Cornus: "enfans". Oui, c'est un miroir pour admirer la voûte sans se tordre les cervicales.

Cornus a dit…

Ah oui, enfans. Je suis bigleux. Mais il y a bien un problème d'accent à siège, non (le tiret, je ne m'avancerai pas).

Lancelot a dit…

Et les thermes de Caracalla, vous y êtes entrés ?

Calyste a dit…

Lancelot: non, pas le temps, ni trop l'envie (peut-être à tort).

Lancelot a dit…

Aaaah oui, vraiment à tort, selon moi, mais ça a au moins laissé quelques exclusivités pour mon compte rendu à moi ! :)