Dans la cuisine, ouvrir les volets et laisser la lumière entrer à flots, éblouissante aux yeux encore trop imprégnés de la pénombre. Les géraniums rouges sont beaux cette année et la bougainvillée est en pleine floraison. Profusion de verdure: la glycine s'affermit de saison en saison et une vigne vierge joue les passagers clandestins dans le grand bac à réservoir d'eau.
Déjà la cafetière glougloute et l'arôme du café frais se répand dans la pièce. Sortir la confiture de mirabelles et quelques madeleines coques, le jus d'orange aussi, que bientôt on pourra presser soi-même. S'asseoir sur une des chaises qui auraient besoin d'être rempaillées et qui grincent toutes un peu comme si elles protestaient d'avoir encore à être utiles. Redécouvrir, comme si c'était le premier jour, le bouquet d'iris blancs, la faïence arlequin, les poteries de grès perchées sur un placard puis relever le menton, fermer les yeux et se dire qu'on est bien. Matin.
10 commentaires:
Ce matin, monté le plateau du petit-déjeuner à mon bureau et savouré le café brûlant et la grappe de muscat devant la baie toute blanche sous le soleil.
On est pas malheureux, dis-moi !
Y a pire!
Ah le soleil, c'était devenu indispensable. 4ème jour consécutif avec : nous sommes vernis et ça va continuer.
J'aime ta façon de parler de ces petits bonheurs vitaux.
Aahhh la nouvelle cuisine... ça fait plus lumineux et gai que l'ancienne, certes... souvenirs, souvenirs...
C'est d'une banalité désespérante, mais il n'y a pas à revenir là-dessus, c'est en même temps une loi universelle : on est toujours d'humeur douce lorsque dehors le temps fait risette. Même si l'on ne sort pas.
Ce serait pas un premier samedi après la rentrée ça ? ;-)
Tu as raison , Cornus, il me sont vitaux, ces petits bonheurs.
Mais elle est belle, maintenant, Lancelot!
Tout juste, Christophe. Mais quelle perspicacité!
Très jolie la cuisine (et bien rangée!)
Rangée pour la photo, Jérôme....
J'aime aussi deviner le temps au réveil, surtout s'il est à mon gré. Mais j'avoue que les rais de lumière solaire au travers des volets (et c'est aussi une des vertus d'une bonne description) m'ont horrifié. Mauvais souvenirs d'enfance sans doute, et détestation encore aujourd'hui des volets.
Karagar: j'ai dormi longtemps sans fermer les volets. Maintenant je le fais pour éliminer au moins cette cause de réveil. Mais je ne supporte pas les volets qui ne laissent rien passer: j'ai l'impression d'être dans une tombe.
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