mardi 28 septembre 2010

Chez moi

Il me vient parfois des envies d'Italie, de voyages, de rencontres. Échanger quelques mots, au détour d'un musée, sur l'Annonciation d'un primitif italien que vient dorer le soleil à travers le rideau de lin de la haute fenêtre qui donne sur la place du Dôme et sa fontaine. Regarder, amusé, en s'humectant les lèvres de son espresso, celles de l'homme à la table voisine dont le bas des moustaches accroche encore la mousse du cappuccino englouti. S'émerveiller de la beauté des filles, au dos des vespas et penser à Hepburn quand elle serrait la taille de Peck dans le soleil de l'été romain. Découvrir, au bas d'une colonne, la grasse plante d'acanthe, comme un reflet vernissé de celle qui là-haut contemple aujourd'hui le ciel. Voir fuir, à son approche, les chats du Palatin ou le vol de pigeons au carillon des cloches du Trastevere. Regarder le soir s'embraser et les milliers d'oiseaux tournoyer dans l'or du crépuscule. Se dire qu'il doit faire bon, tout au sommet du palazzo, sur ce petit balcon où pendent trois chemises et qu'éclaire la clématite pour un instant encore. Découper dans la pénombre la silhouette du pin maritime où ont cessé de bruire les cigales et se dire qu'il doit faire bon mourir sur cette terre, là où même Dieu est élégant.

4 commentaires:

Cornus a dit…

Tu devrais faire des films, tu as déjà pas mal d'ingrédients.

Calyste a dit…

Mais je me fais des films, Cornus! Il me suffit de fermer les yeux!

Lancelot a dit…

La caméra interne, encore et toujours.

Calyste a dit…

Parfois, Lancelot, elle explore un peu trop le temps!