vendredi 20 juin 2025

Ayant poussé la porte

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, 

Je me suis promené dans le petit jardin 

Qu'éclairait doucement le soleil du matin, 

Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. 

Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle 

De vigne folle avec les chaises de rotin... 

Je jet d'eau fait toujours son murmure argentin 

Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. 

Les roses comme avant palpitent; comme avant, 

Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, 

Chaque alouette qui va et vient m'est connue. 

Même j'ai retrouvé debout la Velléda, 

Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, 

 Grêle, parmi l'odeur fade du réséda. 

PaulVerlaine

1 commentaire:

Cornus a dit…

Rien à voir avec, mais ce poème de Verlaine m'évoque par les fleurs celui d'Aragon, "La Rose et le Réséda".
Il n'y a pas que l'odeur que je trouve fade chez les résédas, je n'ai jamais été fan de ce genre botanique et même de la famille toute entière des Resedaceae.
Tu vas dire que je suis terre à terre...