mercredi 30 avril 2025
Une vieille envie
Alors je pense à une vieille envie jamais réalisée : visiter le Tata de Chasselay (69), nécropole nationale, cimetière militaire de la Seconde Guerre mondiale. 196 personnes (188 tirailleurs originaires de l’Afrique-Occidentale française, 6 soldats d'Afrique française du Nord, et 2 légionnaires), toutes massacrées par l'armée allemande en juin 1940, y sont inhumées.
Cette nécropole a été construite selon le style d'architecture de l'Afrique de l'Ouest. Le mot tata signifie, selon le constructeur du lieu Jean-Baptiste Marchiani, " enceinte sacrée " dans laquelle on enterre les guerriers morts au combat.
Le 20 juin, à l'issue d'une bataille, au château du Plantin, les prisonniers, au nombre d'environ 70, sont divisés en deux groupes, les soldats français (blancs) d'un côté, les soldats sénégalais (noirs) de l'autre. Après avoir parcouru deux kilomètres à pied, les soldats français sont allongés dans l'herbe sous la menace de leurs gardes armés Le long d'un pré, ils assistent au massacre des soldats sénégalais sous le feu des mitrailleuses, achevés sous les chenilles des chars d'assaut. Les Français blancs sont emprisonnés à Lyon. Deux jours durant, les Allemands recherchent les soldats des colonies que les habitants cachent et soignent. Une fois capturés, ces soldats sont brûlés vifs ou exhibés en trophées sur les chars de combat. Horrifiés par le massacre, les habitants de Chasselay enterrent les corps des Africains : dès le lendemain, une soixantaine de volontaires procèdent à l'inhumation des soldats dans une fosse commune. Les effets personnels sont rassemblés pour procéder à l'identification des victimes.
Le Tata est inauguré le 8 novembre 1942, trois jours avant l'invasion de la zone libre. Il comporte 196 tombes, 194 soldats coloniaux (dont six maghrébins) et deux légionnaires, un Russe et un Albanais
Le 29 janvier 2025, des dégradations de dizaines de plaques sépultures ont été découvertes.
A notre arrivée, le Tata, que je m'imaginais plus grand, est désert mais le propriétaire du verger voisin est en train de sulfater ses arbres. Nous ne resterons donc que peu de temps, tant l'air que l'on respire devient peu à peu irrespirable. Nous nous rabattrons sur la visite du village tout près.
lundi 28 avril 2025
Fermé pour l'hiver
Je n'ai donc pas perdu le goût de lire ! Ca m'aurait embêté !
(Fermé pour l'hiver, Jorn Lier Horst. Ed. Gallimard. Trad. de Céline Romand-Monnier.)
dimanche 27 avril 2025
Enfin, je m'y arrête !
Saint-Pierre-de-Bœuf , bien qu'au bord du fleuve Rhône se situe dans le département de la Loire, au pied des contreforts du Pilat.
A son origine, St Pierre de Bœuf s’appelle Ager Bocius qui vient du celte Boscum qui veut dire bois. Au fil des siècles, le nom du village évolue mais reste toujours lié à son origine et au bois. Ce n’est qu’au XVIIème siècle qu’une erreur de transcription linguistique donne le nom de St Pierre de Bœuf. Sans cela le village s’appellerait aujourd’hui St Pierre du Bois.
Depuis toujours, le Rhône détermine la vie du village : hier en donnant du travail aux mariniers et aux pêcheurs. D’ailleurs on trouve un peu partout des traces de ce passé : des objets aux bords des chemins ou encore dans la nomenclature des rues (Chemin de Halage, Rue du Tabagnon en référence aux joutes…). Aujourd’hui en devenant un outil pour le tourisme et les activités sportives nautiques, puisque c’est le barrage qui alimente la rivière artificielle de canoë-kayak.
Et puis Saint-Pierre-de-Bœuf, c’est aussi un village de tourisme grâce à sa vaste Base de Loisirs, son plan d’eau et son camping, mais surtout grâce à la rivière artificielle la plus longue d’Europe qui attire chaque année 45 000 visiteurs, pratiquants novices ou confirmés de sports d’eaux vives (canoë – kayak – hydrospeed…).
Eglise Saint-Pierre |
samedi 26 avril 2025
D'autres arbres (beaucoup mieux) métamorphosés.
jeudi 24 avril 2025
Toujours plus haut (2)
Avenas (69) :
Au centre du chœur se trouve un autel taillé dans du calcaire blanc, C'est un parallélépipède rectangle composé de quatre blocs de calcaire, créé vers 1120. Il a été restauré en 1987[ L'œuvre est attribuée au " sculpteur de Cluny III ", le style présente des similitudes avec celui du tympan de Mâcon. Trois côtés de l'autel portent des scènes en haut-relief, quatre colonnes sont aux angles. La face arrière n'est pas sculptée.
Le dessus de l'autel est creux comme les autels païens qui étaient creusés pour recueillir le sang des bêtes sacrifiées. À chaque coin et au centre, sont gravés des svastikas.
Côté ouest : un Christ glorifié trône dans une grande mandorle, donnant des bénédictions, entouré de ses apôtres. La figure du Christ pose les pieds à plat sur le tabouret devant son trône. Il a la main droite levée et il bénit avec deux doigts qui ont une taille surdimensionnée par rapport au reste de la sculpture. Il tient dans la main gauche, un livre et ce livre se retrouve aussi dans les mains de chacun des apôtres, qu'il soit ouvert ou fermé. Un seul apôtre en bas à droite n'a pas de livre mais a les bras en attitude d'orant. Aux quatre coins de la mandorle, on aperçoit les symboles des quatre évangélistes, Matthieu (l'homme), Jean (l'aigle), Marc (le lion) et Luc (le taureau). Les douze apôtres sont divisés en groupes de trois sur deux niveaux ; Saint Pierre se reconnaît à sa clé, quelques noms sont gravés : Thomas, Philippe, Jacques et Simon.
Côté nord : La vie de la Vierge Marie est représentée sur quatre scènes, deux scènes en haut et deux scènes en bas. En haut à gauche, l'Annonciation, à droite la Présentation de Jésus au Temple, en bas à gauche une scène de Nativité et à droite l'Assomption de Marie. Dans le panneau de l'Annonciation, l'ange est représenté à gauche et Marie à droite avec un grand espace non sculpté entre les deux personnages. Dans le panneau de la présentation de Jésus au Temple, Marie donne Jésus à Siméon et leurs mains sont recouvertes d'un voile. Joseph à l'arrière porte deux colombes et a lui aussi les mains voilées.
Les deux scènes du bas, la Nativité et l'Assomption de Marie sont séparées par une colonne. Dans la scène de la Nativité (à gauche), il pourrait s'agir soit de la nativité du Christ et la personne allongée est la Vierge, soit de la nativité de Marie et la personne allongée est sainte Anne. Derrière, la sage-femme tient l'enfant. Elles sont entourées de part et d'autre par un rideau qui s'enroule à droite sur la colonne séparant les deux scènes, la colonne représentant le Temple. Dans le dernier panneau – l'Assomption –, la Vierge est allongée, sa tête est soutenue par un apôtre et un autre soutient ses pieds, la tête appuyée sur son poing. Au dessus du lit, deux mains saisissent un drap contenant un buste symbolisant la Vierge qui monte au ciel. Ce buste a les deux mains en attitude d'orant comme l’apôtre sur le côté ouest de l'autel.
Côté sud : Sur le côté sud, un personnage à gauche, le roi, présente la maquette de l'église d'Avenas, qu'il tient dans ses mains, à Saint Vincent. Saint Vincent représente le chapitre collégial de Mâcon qui lui était dédié. En dessous de cette scène, se trouve une inscription en latin :
(RE)X LVDOVICVS PIVS ET VIRTVTIS AMCVS
OFFERT AEECLESIAM RECIPIT UINTIVS ISTAM
LAPADE BISSENA FLVITVRVS IVLIVS IBAT
MORS FVGAT OBPOSITV REGIS AD INTITUM
traduite par : « Le roi Louis, pieux et ami de la vertu, offre cette église. Saint Vincent la reçoit. Dans une douzaine de jours, juillet allait être révolu, la mort met en fuite et conduit à sa perte celui qui s'oppose au roi. » Cette date correspond au 20 juin. Le roi Louis n'est pas identifié de manière formelle et son identité est controversée.