Sarnia

Voilà probablement le livre qui m'a le plus "imprégné" depuis longtemps. Je dis "livre" car cet ouvrage est inclassable : ni véritablement roman, ni autobiographie, c’est une œuvre "de génie" comme l'a écrit William Golding. Un livre unique aussi parce que, de ce qui devait être une trilogie, n'est paru que le premier tome, après la mort de son auteur qui n'a pas réussi à le publier de son vivant. A sa mort, tous ses autres manuscrits, à sa demande, ont été brûlés. 

C'est la vie, sur 80 ans, de Ebenezer Le Page, un paysan-pêcheur de Guernesey, misanthrope et misogyne mais grand sentimental, qui, sentant sa fin venir, remplit trois cahiers d’écolier de ses souvenirs, de 1880 à 1960. Quelle humanité dans les petits riens de cette vie. J'ai véritablement été hypnotisé par ses 640 pages touffues.  Je vous en conjure, lisez-le ! (Et j'ai oublié de parler de l’humour décapant !)