Je n’ai plus que les os, un squelette je semble,
Décharné, dénervé, démusclé, dépoulpé,
Que le trait de la mort sans pardon a frappé ;
Je n’ose voir mes bras que de peur je ne tremble.
Apollon et son fils, deux grands maîtres ensemble,
Ne me sauraient guérir, leur métier m’a trompé.
Adieu, plaisant soleil, mon œil est étoupé,
Mon corps s’en va descendre où tout se désassemble.
Quel ami me voyant en ce point dépouillé
Ne remporte au logis un œil triste et mouillé,
Me consolant au lit et me baisant la face,
En essuyant mes yeux par la mort endormis ?
Adieu, chers compagnons, adieu, mes chers amis,
Je m’en vais le premier vous préparer la place.
Pierre de Ronsard - Derniers Vers - 1586
mercredi 1 décembre 2021
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
3 commentaires:
Ce n'est pas aussi gai que François Villon mais ça ne manque pas de charme !
Moins connu que les roses habituelles.
Chroum : tiens, en lisant, j'ai aussi pensé à Villon, que j'aime beaucoup.
Cornus : inconnu de moi jusqu'à hier !
Enregistrer un commentaire