samedi 2 novembre 2019

Ma plus belle histoire d'amour (musicale)

Les larmes aux yeux quand j'apprends la mort d'un personnage connu, ça n'arrive pas souvent. Ce fut le cas pour Truffaut en 1984, et surtout pour Barbara le 24 novembre 1997. Je me souviens de mon émotion comme si c'était hier. Les jours, les mois suivants, j'ai couru les librairies, les marchands de journaux, pour acheter tout ce qui sortait. C'est la seule chanteuse pour qui j'ai fait ça.

Hier soir, en deuxième partie de soirée, la 3 diffuse un documentaire sur la chanteuse. Coup de pub pour Bruel qui occupait le prime time ? Horreur ! Je file en replay voir l'émission sur Jean-Christophe Averty, ce fou aussi génial qu'insupportable.

Ça commence. Vite, les yeux se mettent à me piquer. Je me souviens de nos soirées avec Yvon, à chanter Gottingen dans son petit chez lui, en buvant du vin rouge parce qu'à la fin de l'adolescence on boit du vin rouge. Je me souviens de Bernadette , la secrétaire de Pierre, qui partageait la même passion pour Barbara. Je me souviens de la dernière fois que je l'ai vue sur scène, à Caluire, où une jeune fille aveugle avait passé tout le spectacle devant la scène en attendant de lui offrir un bouquet de roses. Je me souviens de l'émission le soir de sa mort, où ils étaient quelques-uns (Patrick Dupont, Régine,...) à vraiment pleurer sa disparition. Je me souviens de Pierre qui, d'abord, ne l'aimait pas et à qui j'avais appris à l'aimer avant qu'il ne me conseille de ne pas trop l'écouter en boucle. Je me souviens comme j'avais été agacé par la chanson L'Aigle noir parce qu'elle avait du succès et que je ne supportais pas de partager mon amour. Je me souviens de ma rage lorsque certains osent reprendre ses chansons.

Hier soir, j'ai vu mes semblables, tous ces admirateurs (adorateurs ?) en qui je me retrouvais, avec les mêmes mots, les mêmes gestes, qu'ils soient jeunes, vieux, intellectuels ou pas, homos ou pas. Plus de vingt ans et l'émotion est toujours là.

Ma chanson préférée ?  Question stupide : je les aime toutes, des plus connues aux plus "confidentielles".
Une vidéo pour les accros.



Pour les autres, cette merveille :



....J'ai voulu voir 
La maison fleurie sous les roses 
J'ai voulu voir 
Le jardin où nos cris d'enfants 
Jaillissaient comme sources claires 
Jean, Claude et Régine et puis Jean 
Tout redevenait comme hier 
Le parfum lourd des sauges rouges 
Les dahlias fauves dans l'allée (...)
Oh les noix fraîches de Septembre 
Et l'odeur des mûres écrasées.....

6 commentaires:

Cornus a dit…

Je comprends pour l'amour qui ne peut pas trop se partager...

Calyste a dit…

Cornus : pour un personnage public, c'est plus difficile !

karagar a dit…

je n'ai pas d'opinion sur la chanteuse que je connais mal mais plusieurs choses m'ont pour le moins étonné dans ton article : la mention "homo ou pas", quel rapport? la question de la génération on peut comprendre mais homo?
ensuite pourquoi regretter une chanson à succès, une forme de snobisme, ça ne te ressemble pas?
enfin, pourquoi se fâcher des reprises : j'aimerais un artistique je me féliciterais que d'autres apprécient assez ses chansons pour avoir envie des les reprendre...

Georges a dit…

Comme ce texte me touche. J'ai vécu très mal le fait de devoir partager Barbara avec tant d'autres lors de sa mort. Mort que j'ai apprise en classe de math dans la cohue d'un début de cours, par une prof dont j'ai tout oublié sauf cette annonce terrible.

Ça ne m'étonne pas de partager ça avec toi, je trouve même que le contraire aurait été suspect !

Mon enfance est un bijou, oui ❤️

Bises !

Georges a dit…

Et tout ce que Barbara a fait pour notre communauté au moment où le sida la décimait, pour les femmes et les hommes en prison, ça me bouleverse.

Calyste a dit…

Karagar : Barbara a été et est encore une icône gay. L'Aigle noir me semblait une chanson commerciale par rapport à toutes les autres que je connaissais. Rien à voir avec un snobisme mal placé : c'est, comme tu le dis, une attitude que je n'ai jamais. Pour les reprises, écoute la Façon dont Bruel chante Barbara et tu comprendras.

Georges : il me semblait bien que tu devais être aussi amoureuse d'elle que moi. Ça ne m'étonne pas non plus. Et tu fais bien de rappeler son attitude au moment du sida. Je l'ai même vu distribuer des préservatifs pendant ses concerts.
Tendres bises, ma Georges.