samedi 18 juin 2016

Manger les pissenlits par la racine

Au cimetière de Pierre, le menu est beaucoup plus varié pour tous ceux qui y sont enterrés. Depuis dix ans, je n'ai jamais vu un jardinier en activité, jamais, quelle que soit l'heure où je m'y rends. Selon l’honnêteté de ceux à qui j'en faisais la remarque (fleuriste à l'extérieur, garde à l'entrée,...), il m'a toujours été répondu des choses très différentes :
- ils ont beaucoup de travail et font chaque jour un secteur différent.
- ils sont très mal payés.
- ils pratiquent maintenant le désherbage écologique.
La plus sincère est certainement la suivante :
- pour pouvoir les rencontrer, il faudrait que vous veniez le matin à l'ouverture, mais soyez à l'heure car vint minutes après, ils sont déjà partis.

Chaque jour un secteur différent ? Quelques-unes des allées principales sont effectivement impeccables mais il ne faut certes pas s'en éloigner : après, c'est la jungle.

Beaucoup de travail ? Je veux bien mais quand le font-ils ?

Le désherbage écologique ? Cela consisterait-t-il à ne plus rien faire du tout ? D'ailleurs, en dix ans, je n'ai jamais vu la différence : désherbage chimique ou écologique, les broussailles y abondent et poussent en toute  liberté.

J'ai voulu me plaindre, on m'a dit de m'adresser au service municipal concerné, à la mairie centrale. Mais on m'a vite précisé que d'autres l'avaient fait avant moi et que ça n'avait rien changé du tout.

Alors, j'ai eu une petite idée : prendre quelques photos et les envoyer au journal municipal qui publie toujours un ou deux des meilleurs clichés reçus. On parie qu'elles n'y apparaîtront jamais ?

7 commentaires:

Cornus a dit…

J'imagine que le désherbage "écologique" consiste à désherber mécaniquement ou thermiquement. Les élus des communes se plaignent souvent du manque de motivation de leurs agents "jardiniers". C'est peut-être une question de salaire (?), mais c'est peut-être aussi une question de contexte, d'encadrement, de compétences générales des équipes, des élus...
Je sais que nos jardiniers au boulot font l'admiration de tout le monde vu le boulot abattu et la qualité de ce qu'ils font et c'est amplement justifié, tant ils bossent bien et abattent beaucoup de travail. Nous avons de la chance.

plumequivole a dit…

Ici aussi ma foi les jardiniers de ville (et donc de cimetière je suppose) sont au top. Même qu'à la demande ils laissent pousser les "mauvaises herbes" devant ta maison. À charge pour toi de les gérer. On s'arrange bien. Et puis on peut se procurer des graines aux ateliers municipaux, c'est gratos.

Cornus a dit…

Plume> Et moi cela fait la deuxième année que je laissais pousser des laiterons sur le trottoir devant la maison, mes des gens (passants) mes les arrachent ou les coupent. Je n'avais pas l'intention de les laisser aller au-delà de la fleur.

karagar a dit…

Je ne vois pas très bien comment garder son aspect à un cimetière français sans un usage industriel des produits chimiques. C'est la mort à tous les étages. Les anglo-saxons sont quand même plus malins que leurs tombes émergent du gazon et certains cimetières, tu y entres avec autant de plaisir que de visiter un jardin. Il en est même avec des écriteaux indiquant les espèces qui y résident. C'est terrible, car ici en Bretagne où en quelques endroits les cimetières ont conservé leur emplacement ancestral (autour de l'église ou de la chapelle - chapelle au sens breton - ) cette accumulation de tombes hideuses, ce gravier blanc aseptisé injurient l'édifice qu''ils entourent. En GB c'est un joil écrin.

Cornus a dit…

Je suis complètement d'accord avec Karagar, je voulais en parler aussi. Je suis on ne peut plus hostile à l'usage d'herbicides, et pas que dans les cimetières. Néanmoins, en Angleterre, il faut quand même des jardiniers pour faucher (faucher en exportant les foins et non tondre, sauf par endroits). Les cimetières anglais sont 100 fois mieux que les nôtres !

CHROUM-BADABAN a dit…

ça me rappelle les cimetières au Niger, à Niamey, arides et couverts d'herbacées sauvages...

Calyste a dit…

Cornus et Plume : ici, les jardiniers de la ville sont très bien, sauf ceux qui officient dans les cimetières.

Karagar : c'est vrai que les cimetières anglais n'ont rien de morbide et portent à la rêverie. L'herbe (voire le lierre), j'aime, mais pas tout ce qui pousse ici et est tout sauf beau.

Chroum : de Niamey, je n'ai connu que l'aéroport, en transit.