mercredi 20 novembre 2024

Pas moins de quatre têtes pour Saint-Jean Baptiste

La première des quatre "têtes" de Jean le Baptiste se trouve à Damas, en Syrie, dans la mosquée des Omeyyades, construite sur une église chrétienne qui portait autrefois le nom du martyr. Selon les traditions chrétienne et islamique, sa tête aurait été enterrée dans l’église originelle dont la construction remonte à la fin du 4e siècle. Quand Al-Walid Ier, un calife omeyyade, fonda la mosquée au même endroit au début du 8e siècle, le chef aurait été incorporé dans une de ses colonnes.


À Munich, au Musée de la Résidence, un reliquaire abriterait lui aussi la tête de Jean le Baptiste. Cette relique fait partie d’une vaste collection autrefois détenue par Guillaume V de Bavière et par son fils Maximilien Ier. Selon le musée, le pape aurait donné à Guillaume V la permission d’acquérir des reliques en 1577, mais on ignore si cette tête sainte en particulier est véritablement entrée en sa possession.


San Silvestro in Capite, basilique catholique de Rome, prétend détenir le haut du crâne de Jean le Baptiste, sans la mâchoire. Au 9e siècle, l’église devint un lieu de conservation de reliques de saints et de martyrs des catacombes romaines et la tête de Jean le Baptiste serait l’une des nombreuses reliques présentes sur le site depuis la fin du 12e siècle au moins.


La quatrième tête de Jean le Baptiste est l’une des pierres angulaires de la cathédrale d’Amiens. Elle est arrivée par une route relativement empruntée au Moyen Âge : quand Walon de Sarton, prêtre officiant dans une église de Picardie, revint de croisade en 1206, il rapporta avec lui plusieurs reliques saintes, et notamment la tête de Jean le Baptiste qu’il aurait trouvée à Constantinople. Une balafre au-dessus du sourcil droit du crâne donna du crédit aux affirmations de Walon de Sarton, car Hérodiade avait infligé une blessure comparable au visage du martyr. En 1206, Walon de Sarton remit la tête à l’évêque Richard de Gerberoy. Quand la cathédrale telle que nous la connaissons fut achevée bien des années plus tard, le chef de Jean le Baptiste servit de pièce centrale dans le nouvel édifice ; une nécessité étant donné que dès 787, l’Église avait décrété que "tout évêque surpris à consacrer une église sans reliques devait être déposé comme quelqu’un qui a bafoué les traditions ecclésiastiques". La présence du chef de Jean le Baptiste à Amiens était non seulement essentielle, mais ce fut également une aubaine pour l’église locale. En possession d’une relique aussi estimée, Amiens devint un important lieu de pèlerinage ainsi qu’un endroit visité par des membres de l’élite sociale.

Décollation de saint Jean-Baptiste (1608), Le Caravage

La Villa Médicis

Et pourquoi pas la peinture ? (304)

Le Musée des Beaux-Arts et d'archéologie de Valence (France) :

Rachel (XIX°), Prosper Guérin

Garçon cuisinier (XIX°), Théodule Ribot

Chaumière près de l'étang (XIX°), Théodore Rousseau



L'atelier à Perpignan (1943), Raoul Dufy

Sans titre (1981), Pierre Soulages

La villa Médicis, façade sur jardin (XVII°) Claude Nattiez

Allégorie de l'air, dit L'Oiseleur (XVII°), Peter van Mol

La décollation de saint Jean-Baptiste (1616), Martin Faber

Le Dessinateur (XVIII°), Giuseppe Nogari

Village en feu sous un orage la nuit (1758), Henry d'Arles

mardi 19 novembre 2024

La palme à Jodie

En parlant de Schubert

In and out

In : nés un 19 novembre :

- Lanrent Blanc, footballeur, 1965

- Richard Virenque, coureur cycliste, 1969

- Jodie Foster, actrice, 1962

- Patrick de Carolis, journaliste, 1953

- Hervé Claude, journaliste, 1945

- Calvin Klein, couturier, 1942

- Indira Gandhi, femme politique, 1917

- Gene Tierney, actrice, 1920

- Ferdinand de Lesseps, homme d'affaires 1805

Out : morts un 19 novembre : 

-Franz Schubert, compositeur, 1828

- Nicolas Poussin, peintre, 1665

- Robert Escarpit, écrivain et journaliste, 2000

lundi 18 novembre 2024

Parfums

Les parfums, les odeurs réveillent souvent en moi des souvenirs profondément enfouis. Il suffit qu'ils (elles) effleurent mes narines pour qu'aussitôt, où que je sois, une image me revienne, sans rapport avec ce que je suis en train de vivre, sauf l'odeur, parfois fugace. 

Il y a quelques années, dans la rue, j'ai senti le parfum qu'avait l'habitude de mettre une de mes institutrices. Je n'ai jamais su ce que c'était. Un parfum légèrement musqué dont ses habits étaient imprégnés. Le visage de cette femme m'est revenu (je devais avoir six ou set ans), de même que la salle de classe dans cette cabane tout près d'un crassier. Tout au fond, le seau d'eau pour se laver les mains et celui de l'eau à boire. Peut-être nous rompions-nous parfois ... Aujourd'hui, ce parfum ne doit plus être en vente, car je ne l'ai plus jamais senti. 

Une autre odeur qui me fait chaque rêver, l'est celle du sui n des moutons. J'aimais, avant qu'il ne soit tondus, fourrer mon visage dans la laine et respirer longuement cette chaleur. Là, me reviennent le pré de ma grand-mère, avec sa boutasse et son puits tout en bas, le crassier que le bornait, les chélidoines et leur suc jaune que s'échappait lorsqu'on en brisait la tige, et, bien sûr, les livres que j'emportais, cachés dans mon pantalon, et que je lisais lorsque j'étais hors de vue de mon père. Je me souviens en particulier des Enfants du Capitaine Grant. 

L'autre odeur est plus récente : celle de la salle de clase où j'enseignais. A la fin des grandes vacances, alors qu'elle était encore vide, j'y entrais par plaisir. Malgré les produits d'entretien de celui qui l'avait nettoyée, j'arrivais encore à y percevoir, subtile, l'odeur de la craie et du tableau noir que je n'ai jamais voulu échanger pour un autre tableau plus "moderne". Alors me revenaient les frimousses des élèves de l'année précédente, la place de chacun, décidée par moi, les raclements des chaises sur le carrelage et la sonnerie stridente qui annonçait la fin du cours. Et le brouhaha de ceux qu'on libérait. 

Et je ne peux sentir les roses (hélas, elles ne sentent plus guère) sans me revoir, enfant, sous la tonnelle au fond de notre jardin. Elle était couverte de vieilles roses foisonnantes que butinaient les insectes au plus fort de l'été. Quand j'étais en vacances et qu'on ne m'avait pas attribué d'une tâche, le m'y installais sur un banc de fonte un peu bancal et me plongeais dans la lecture. Ici, c'est Les Trois Mousquetaires qui remonte. Et puis, en face de moi, il y avait le vieil acacia sur lequel il était interdit de monter pour ne pas se blesser, et, lorsque j'en avais assez des roses, je m'en rapprochais pour m'enivrer du parfum de ses fleurs. Un jour, je me suis même endormi à son ombre et je suis rentré à la maison d'un pas d'homme saoul. 

Ma jeunesse est passé depuis longtemps mais, en évoquant tout cela, comme je me sens jeune ...