Ils étaient trois en 1968, les trois leaders les plus connus des événements de mai. J'étais encore assez jeune et j'habitais à la campagne, sous l'autorité d'une mère pas du tout consentante à me laisser aller en ville voir ce qui se passait.
Ainsi, comme, je crois, je l'ai déjà dit, ce mois très chaud se passa pour moi sous la tonnelle de roses du jardin familial, un roman à la main. Et les deux seuls souvenirs que j'en ai, c'est la frénésie de courses que les gens faisaient pour "ne pas manquer", frénésie qui n'atteignit pas mes parents, et le BEPC amputé de nombreuses épreuves que j'obtins cette année-là.
Mais il y avait la télévision et je suivais attentivement les manifestations, les barricades et les prises de parole "révolutionnaires", la plupart du temps sans y rien comprendre mais fasciné par tout ce mouvement que j'étais loin de sentir autour de moi.
Je me souviens de ces trois noms : Alain Geismar, Jacques Sauvageot et Daniel Cohn-Bendit. Si le dernier apparaît encore souvent sur le petit écran, les deux autres en ont disparu depuis longtemps, et tout m'est revenu il y a deux jours lorsque l'on annonça la mort de Sauvageot, à 74 ans. On a beau savoir que l'on vieillit, la disparition de quelqu'un quasiment de votre génération et qui a marqué votre jeunesse, ça trouble tout de même un peu...
lundi 30 octobre 2017
Inscription à :
Publier les commentaires (Atom)
6 commentaires:
Et moi la vieille des vieilles, et presque parisienne, j'ai connu les 3 ! Geismar a fini dans les hautes sphères, comme quoi la révolution mène à tout...mais ça on le savait !
Le troisième a quelque peu renié ses idées (ce n'est pas le seul d'ailleurs) et un peu chié sur la honte, comme dirait mon père.
Plume : j'espère que, si l'un d'entre eux t'a touché la main, tu ne l'as pas lavée pendant quelques jours :-)
Cornus : un peu, mon neveu ! Mais, comme le dit Plume, la révolution mène à tout !
En 68, j'étais petit. J'ai accroché un anorack ( putain comment ça s'écrit anoraque) anorak rouge sur un panneau de basket. Les parents d'élèves qui habitaient à coté du collège se sont plaints. Je me suis fait virer du bahut ! Heureusement, c'était en juin...
Chroum : moi aussi, j'avais un anorak, acheté un ou deux tailles plus grand par ma mère qui comptait qu'"il fasse du profit" et qu'ensuite il serve à mon frère. Mais alors la couleur ? Aucun souvenir.
Tout à fait, Calyste (et Plume) !
Enregistrer un commentaire