lundi 30 juin 2025

Divagations

Ce soir, je devais aller au théâtre, comme lundi dernier, où je me suis bien ennuyé. Acte manqué : ce soir, je me suis trompé d'heure. Ca commençait à 18h et j'avais retenu 19. Pas la peine de courir : je ne serais pas arrivé à l'heure. Et je suis presque heureux de mon erreur ! 

Alors, je suis devant l'écran de mon ordinateur que j'ai tendance à délaisser à un peu. La radio fonctionne à côté de moi : France Inter est en grève. Que de la musique ! Et, là aussi, j'en suis presqu'heureux : pas la peine d'être concentré sur ce qui se dit. 

La fin juin n'est pas anodine pour moi, et particulièrement cette année. Le samedi 28, c'était les 20 ans de la mort de Pierre. Douloureux ? Non, époustouflant ! Je n'arrive pas à y croire ! Pierre, qui n'a jamais eu mon âge, aurait 84 ans et je n'arrive pas à l'imaginer à cet âge-là. Dans quel état, physique et mental ? Quelle serait notre vie, quotidienne, sentimentale, sexuelle ? Bref : de la pure science-fiction ! 

Allez, j'arrête. J'aurais peut-être mieux fait d'arriver en retard au théâtre

dimanche 29 juin 2025

Sommes

Pas de grands (ni de petits) déplacements ces temps-ci. La chaleur m'accable. D'habitude, je fais un tour à la fête de la musique. Cette année, rien, sauf une merveille, entendue par hasard au café du coin. J'ai cru que c'était un enregistrement mais non : un trio de mecs dont un chanteur m'a scié par la beauté et la chaleur de sa voix. Vous n'en saurez pas plus : j'ai oublié le nom du groupe (il y était question de "faute"). 

Presque tous les jours, de bonne heure le matin, je file en voiture jusqu'à un parc hors la ville dans lequel je sais exactement l'emplacement du soleil et de l'ombre à telle ou telle heure. Je m'installe sur un des rares bancs et je lis. Parfois je m'endors en piquant du nez. Maintenant je n'hésite plus à m'allonger sur ce banc et à piquer un petit somme, presque sûr de ne pas être dérangé. 

Au réveil, la beauté du ciel et de la frondaison au-dessus de ma tête. Et parfois, discret, un léger souffle d'air.


vendredi 27 juin 2025

Les effets de la canicule

Je rentre de la campagne. J'y étais parti pour prendre le frais. Las, il y fait aussi chaud qu'en ville, même la nuit ! Seules différences : sans doute moins de pollution et moins de bruits. C'est déjà pas mal ! 

Et puis si, autre chose : moins d'agressivité dans les rapports humains. C'est la chaleur qui fait ça ? En moins d'une heure de ville, j'ai failli tuer un homme et me faire massacrer par une femme !

mercredi 25 juin 2025

Encre sympathique

Il y a longtemps que j'avais perdu de vue Patrick Modiano. De bons moments de lecture mais rien d'inoubliable, rien qui m'ait profondément marque. 

Avec la canicule ici depuis une bonne semaine, je lis davantage, avec une préférence pour les livres courts. Ainsi, peu de chance de se lasser! Avoir trop chaud et ne plus avoir envie de lire, ça doit être terrible. Encre sympathique fait parti de ces courts ouvrages. 

Ce roman, si roman il y a, est irracontable On cherche Noëlle Lefebvre, sans savoir s'il s'agit là de son vrai nom ni même si elle existe vraiment. Un dossier à trous, un agenda presque vide avec des pages que l'on dirait écrites à l'encre sympathique. Tout ce que j'écris là ne doit guère vous éclairer mais la lumière (tamisée) apparait à la fin du livre ....

(Patrick Modiano, Encre sympathique. Ed. Gallimard.)

mardi 24 juin 2025

Une idée d'écolo lyonnais !

J'avais déjà vu de nuit la nouvelle déco de la place Bellecour. Mais je voulais me rendre compte de la laideur de ce caprice d'écolo sous le soleil. Doublement raté ! D'abord de petites tentes blanches avaient envahi la place : c'était le week-end des fêtes consulaires et je ne pus donc pas avoir une vue d'ensemble de ces guenilles de tissus censées ombrager la place. En plus, impossible d'entrer : la météo prévoyait un gros orage (qui ne vint pas !)

L'avantage, c'est que je pus discuter avec d'autres lyonnais de base, tous contre cette lubie écologiste. L'idée précédente était de planter des arbres sur la place, ce qui me plaisait beaucoup plus. Oui, mais impossible : le sous-sol de la place abrite un immense parking ! 

Alors le petit démon logique qui m'habite depuis toujours s'est brusquement réveillé : mais Bon Dieu, mais c'est bien sûr ! Puisque la mairie est écolo, qu'elle le soit jusqu'au bout (de toutes façons, ça ne peut pas faire davantage baisser leur popularité !) : on supprime les étages de parkings, dehors les voitures, on comble le trou  et on plante des arbres ! C'est pas logique, çà ? 




lundi 23 juin 2025

La bête qui sommeille

Encore un excellent bouquin dans ma besace ! Don Tracy, né en 1905, fut journaliste, auteur de romans policiers (noirs), de romans historiques, d'histoires sportives pour adolescents et de nouvelles. Ce grand écrivain américain fut pourtant sous-estimé et mourut en 1976.

La Bête qui sommeille est pour moi une merveille absolue : un Noir accusé (à raison) d'avoir tué une Blanche est lynché par habitants d'une petite ville du Maryland. Voilà : c'est tout ! Mais quelle force dans la description de la brutalité, du sadisme collectif, quelle finesse dans celle des atermoiements de la police locale, de la sauvagerie des uns, de l'impuissance désespérée des autres (très peu nombreux !). 

Et pendant la lecture résonnaient dans ma tête les souvenirs des romans de Steinbeck, de Fenimore Cooper, et de tous ces auteurs qui font que ce blog porte ce titre ....

(Don Tracy, La Bête qui sommeille. Ed Gallimard. Trad. de Marcel Duhamel et Jacques-Laurent Bost.)

vendredi 20 juin 2025

Ayant poussé la porte

Ayant poussé la porte étroite qui chancelle, 

Je me suis promené dans le petit jardin 

Qu'éclairait doucement le soleil du matin, 

Pailletant chaque fleur d'une humide étincelle. 

Rien n'a changé. J'ai tout revu : l'humble tonnelle 

De vigne folle avec les chaises de rotin... 

Je jet d'eau fait toujours son murmure argentin 

Et le vieux tremble sa plainte sempiternelle. 

Les roses comme avant palpitent; comme avant, 

Les grands lys orgueilleux se balancent au vent, 

Chaque alouette qui va et vient m'est connue. 

Même j'ai retrouvé debout la Velléda, 

Dont le plâtre s'écaille au bout de l'avenue, 

 Grêle, parmi l'odeur fade du réséda. 

PaulVerlaine