mardi 30 septembre 2025

Journées du Patrimoine (2)

Après la chapelle St-Marc, je suis allé tout près à la Fondation Bullukian, place Bellecour, voir l'exposition Empreintes, de Prune Nourry.

Prune Nourry propose une exposition où chaque œuvre est à apprivoiser par le toucher.  En 2016, à l’annonce de son cancer du sein, la sculpteure prend conscience de l’importance vitale, pour elle, du toucher, menacé par les effets secondaires de la chimiothérapie. De cette expérience fondatrice naîtront plusieurs œuvres explorant le corps, la guérison et le rituel. (Extraits du texte du livret de la Fondation Bullukian.)











On prolonge l’exposition au cœur de l’intime avec le projet du timbre Ligne de vie, qui nous relie, une fois encore, à la question du geste et du tangible.





Au blanc succède  le noir total, absolu. L’artiste y présente, dans l’obscurité, le projet Phénix, qu’elle a réalisé les yeux bandés en sculptant les bustes de huit personnes malvoyantes selon la technique ancestrale dite du Raku. (Extraits du texte du livret de la Fondation Bullukian.)

Dans la salle totalement pongée dans le noir, je me suis déplacé grâce à une corde "ligne de vie". A chaque nœud de la corde correspond une œuvre en raku, à découvrir uniquement par le toucher et l'écoute (la voix enregistrée de chaque modèle). A l'entrée de cette salle, on vous "confisque" tout ce qui pourrait fournir une source de lumière (dont le portable, bien sûr). Hélas, cette expérience inédite et passionnante fut pour moi un peu gâchée par la peur de casser mes lunettes que j'aurais dû laisser à l'entrée puisqu'elles ne me servaient à rien. 

Journées du Patrimoine (1)

Le samedi, je me suis rendu rue Ste-Hélène, au lycée du centre scolaire Saint-Marc (Jésuites) pour voir des fresques du XIX° retrouvées derrière des badigeons 

La chapelle du lycée St-Marc, érigée de 1865 à 1867, est un édifice de style romano-byzantin conçu par l'architecte Frédéric Giniez, collaborateur de Pierre Bossan (Fourvière). Les fresque de Jean-Marie Paillet ont été malheureusement recouvertes de peintures bleues et rouges dans les années 60. 

Cinq chapelles sont à restaurer, dont celle de la Vierge qui peu à peu révèle une riche iconographie de couleurs et de dorures éclatantes. 

Après les explications de celui qui est responsable de la réfection, nous eûmes droit à _un beau concert d'orgue (M. Péhu, L. Marchand, L. Boëllmann).

L'orgue Cavaillé-Coll


La Vierge de la chapelle en cours de restauration. 




Chapelle latérale

Le chœur

Chapelle de la Vierge

lundi 29 septembre 2025

Un bon viron à Mornant (2)

L'Eglise St-Pierre :

L'église actuelle date du XVe siècle, elle remplace une ancienne église présente dès le VIIIe siècle. Construite en pierre de Tournus dans le style ogival, elle a été agrandie en 1846 par l'architecte Antoine Chenevard. De petites fenêtres correspondent à l'ancien passage vers le château situé en partie sur l'emplacement de la Place Saint-Pierre et démoli en 1910. Le portail est celui du XVe siècle. Le chœur, le transept et les premières travées datent du début du XVe siècle ou de la fin du XIVe siècle. Les stalles du chœur (en chêne du Rhin), les boiseries, le maître autel et les tribunes au-dessus du portail datent de 1854. Les clefs de voûte représentent les armoiries des bienfaiteurs de Mornant.


Dans la chapelle du nord, on voit le vestige d'une ancienne porte romane. Sur le pilier du transept nord la coquille Saint-Jacques est un souvenir de pèlerins du XVIIe siècle.

La chapelle de la Vierge est ornée d'un retable et d'une niche gothique. À droite de l'autel, le tableau de la Crucifixion du Christ a été offert par Napoléon III en 1863 pour remercier les Mornantais d'avoir bien voté (100 %).

La tribune des pénitents permettait à ceux-ci d'y chanter l'office. La confrérie des Pénitents blancs a été fondée en 1663 et défilait en procession dans le village le Vendredi saint ; elle s'est arrêtée en 1890, sous la pression des anticléricaux.

Le clocher date du XVIIIe siècle et contient cinq cloches,








Les rues autour :

 Traboule appelée Impasse de la Vaure. À l'intérieur,  un puits du XVe siècle


Maison de pays



Centre scolaire St Thomas d'Aquin :








dimanche 28 septembre 2025

Un bon viron à Mornant. (1)

Mornant est bien sûr célèbre par ses restes de l'aqueduc romain du Gier, mais nous n'irons pas le revoir cette fois-ci. Nous resterons dans le centre de la bourgade. 

Aucun événement marquant n’est venu affecter la vie de la population mornantaise pendant la longue période qui s’écoule du Moyen Âge à l’époque contemporaine. 
Après la paix de Brétigny (1360), les mercenaires, provisoirement sans emploi, s’organisent en compagnies pour se livrer au pillage. Celle des Tard-venus, sous la conduite de Seguin de Badefol, exerce son contrôle sur la région lyonnaise. Elle se heurte à la résistance d’une armée réunissant tous les grands seigneurs de la contrée grossie de contingents royaux accourus en défense de la ville. Selon la tradition, la milice de Mornant se mobilisa contre les agresseurs en déployant son drapeau et fifres en fête. Fiers de cette attitude pleine de panache, les Mornantais ont décidé de la pérenniser en inscrivant dans leur blason deux fifres d’or en sautoir et en baptisant Fifreloups une garderie pour enfants. Pour méritoire qu’elle ait été, cette intervention fut impuissante à sauver la ville de Lyon qui ne dut son salut qu’au versement d’une forte rançon empruntée à de riches citoyens.





Tour de la Dîme (du Vingtain)

La Carêmi

On ne peut pas parler de Mornant sans évoquer son Carêmi, cette statue naïve représentant un homme bossu avec un enfant sur le dos, sur la façade principale. Celui qui tire son nom de carême rappelle une ancienne coutume : les enfants du village venaient après la messe le jeudi saint jeter des pierres sur la statue ! Bien sûr, la pluie de cailloux lapidait le pauvre bonhomme. Une fois "mort", il fallait enterrer son mannequin, le vendredi saint ! Le curé supprime cette pratique au 19e siècle, car les pierres saccagent les vitraux et l'intérieur de l'église. Mais après la restauration en 1846, il est bien obligé de remettre la statue en place, à la demande des villageois !


samedi 27 septembre 2025

Du côté de la Saône-et-Loire (4)

Autres vues de Sennecey et des alentours : 









Château de Ruffey



Du côté de la Saône-et-Loire (3)

Sennecey-le-Grand (3) : 

Sur la colline entre Sennecey et Laives se dresse l'église Saint-Martin. Elle est parfois dénommée Saint-Martin-du-Mont. Après être devenue le "Temple de la Raison" à l'époque de la Révolution, elle fut remplacée en 1833 par une église néo-classique, érigée au centre du village. L'église romane est alors  abandonnée.

Elle appartenait aux moines de l'abbaye de Saint-Pierre à Chalon/Saône, dépendait de l'archiprêtré de Tournus et du diocèse de Chalon/Saône. C'est l'une des plus anciennes de la région.

Elle a été le support d'un temple druidique remplacé ensuite par un temple de Mercure, dieu des commerçants nombreux le long de la voie commerciale constituée par la Saône. Mais aussi d'un castrum au temps de l'Empire romain. À la fin du IVe siècle, le futur saint Martin, traverse la Bourgogne, renverse idoles et temples païens. C’est de cette époque que date la première chapelle. 

Pendant la Seconde Guerre mondiale, elle sert au maquis de la résistance pour cacher des armes et des munitions. Il en résulte des bombardements et des violents combats avec l'armée allemande aidée par des miliciens. Une partie du chœur est détruite.