Je rentre d'une foire aux livres, tout près de mon ancien collège. Heureux parce que j'ai réussi le tour de force de ne pas en acheter un seul ! Mais, étrangement, ces étalages de livres lus et rejetés, oubliés sans doute pour la plupart, me laissent de plus en plus triste, comme si je visitais un cimetière où les familles oublient d'entretenir les tombes.
Je ne peux m'empêcher de penser à leurs anciens propriétaires : qui étaient-ils, quelles joies ont-ils éprouver en les lisant, en les touchant, en les sentant ? Comment et quand se sont-ils décidés à s'en défaire ? Peut-être avec l'espoir de leur donner une seconde chance, une seconde vie ?
Mais ce que je supporte encore moins, c'est de voir des livres jetés, dans les poubelles, dans les bennes des déchetteries, parfois dans la rue. Là, il ne s'agit plus de cimetière mais de charnier. Comment peut-on jeter un livre ? Pour moi, c'est un crime contre l'esprit.
dimanche 1 octobre 2017
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6 commentaires:
Ma mère pense comme toi au sujet des livres. Mais que peut-on en faire si personne n'en veut ? Et tu parles des personnes privées. Mais que fais-tu des éditeurs qui envoient parfois des milliers d'exemplaires (pour un seul livre) au pilon qui ne se vend plus guère et pour ne pas les brader ? Un scandale, non ? Nous, au boulot, nous sommes éditeur (eh oui), mais nous les donnons.
Ça m'arrive de temps en temps "d'oublier" un livre sur un banc, dans un abribus, sur le pas d'une porte. Je vérifie quand je peux, ils disparaissent tous. Leur vie d'après je ne la connais pas mais au moins ils ont eu une seconde chance. Cela dit ça me permet aussi de dégager mes étagères !
Le seul livre que j'ai balancé, c'est un Houellebecq, la carte et le territoire.
Balancé dans la mer, j'ai eu plaisir à le voir flotter, se dégrader pages après pages au ressac de l'océan et s'enfouir à tout jamais !
Faut dire que je l'avais laissé sur un banc public pour que quelqu'un le récupère. Au bout d'une semaine, il était toujours à la même place, malgré l'important passage...
Je n'aurais pas fait ça avec un autre auteur...
Cornus : mais ceux que les éditeurs détruisent, je ne les connais pas, je ne le vois pas, et je préfère.
Plume : oui, comme ça, je comprends, mais pas dans le caniveau !
Chroum : mais que diable allais-tu faire dans cette galère ?
Bah, avec Houellebecq c'est compliqué. Je déteste sa perversité. Mais je dois admettre qu'il sait écrire. Je n'aime pas trop ses bouquins; j'en ai lus quelques uns...
Et puis sa poésie est assez intéressante, comme Rester vivant et De La Poursuite du bonheur...
Bon, tout ça est à voir...
Outre le personnage.
Chroum : j'en ai lu un de lui (oublié le titre): sinistre !
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