Le Christ savait, le soir de la Cène, que c'était son dernier repas. Mais nous, pauvres mortels, comment le saurions-nous ? Émotion devant les restes abandonnés avant l'hospitalisation. Elle, ce fut un croissant. Curieusement, elle n'en avait mangé que les deux pointes, là où la pâte est la plus ferme. Le reste traînait encore sur la table de nuit lorsque nous sommes entrés après sa mort, encore emballé dans le fin papier qu'avait donné la boulangerie. Les souris n'avaient pas eu le temps de l'attaquer. Il avait séché, son dernier plaisir, son dernier luxe.
Dans la salle de bains, des produits de maquillage, un savon Roger§Gallet, tout arrondi dans l'égouttoir, une brosse à dents et du dentifrice. Et puis le lit, défait, de la dernière nuit, dans la chambre dont la fenêtre donne sur le jardin où le muguet est déjà en fleurs.
Des vestiges d'une vie interrompue un matin, quand il faut partir vite et que l'on ne sait pas encore que l'on ne reviendra pas. Pauvre Paulette.
mercredi 24 avril 2013
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4 commentaires:
Tu sais que parfois, quand j'ai vraiment trop traîné à faire le ménage, je réussis à empoigner l'aspi rien qu'à l'idée que...
La Plume: ces jours-ci, j'ai entrepris une opération "remplissage poubelles". Autant de boulot en moins pour les autres, après!
Pas drôle... Il m'arrive aussi de penser à de telles choses...
Cornus: ça nous fait d'autant plus aimer la vie.
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