Il m'arrive rarement sur ce blog de rédiger un billet sur un sujet d'actualité. Je crois être fait davantage pour des sujets plus intimistes. J'ai mon avis sur ce qui se passe dans le monde et chez nous, en France, et peux en débattre lors de conversations entre amis, voire parfois au travail. Mais j'estime que ces sujets n'ont pas leur place ici. Choix personnel délibéré sur lequel je ne reviens que rarement. Mais aujourd'hui, je me permettrai de commenter l'annonce de la destruction d'une "œuvre d'art" de l'américain Andres Serrano au Musée d'Avignon.
Il existait autrefois ce que l'on appelait d'un nom peut-être un peu comique "l'honnête homme". J'essaie, dans ma vie de tous les jours, de tendre à quelque chose comme cela. Me faire ma propre opinion sur les choses, sans parti pris ni affiliation à une quelconque idéologie, rester ouvert à la nouveauté sans cracher pour autant sur la tradition quand elle me semble bonne. Cette attitude, qui peut paraître à certains un peu tiède, n'est pourtant pas facile à tenir dans un monde qui n'est de plus en plus sensible qu'aux coups de cymbales.
Je ne suis pas adepte d'une idéologie extrémiste dans la religion chrétienne et condamne totalement tout appel à la haine ou tout acte relevant de ce sentiment. Ainsi, d'où que vienne cette agression contre le travail d'un homme, je ne puis que la condamner. Mais je ne peux non plus supporter qu'au nom d'une soi-disant liberté de penser ou de créer, on fasse n'importe quoi. Ce crucifix plongé dans de l'urine me choque profondément, non seulement en mon for intérieur mais aussi par rapport à tous ceux, de bonne foi, pour qui le symbole de la croix est un pilier de vie.
Autrefois les manuels scolaires de français Lagarde et Michard, que par ailleurs j'estime beaucoup, commençaient souvent leurs questions aux élèves par le sempiternel: "Ne pensez-vous pas que l'auteur a voulu dire que...?". Alors je la pose, moi, cette question: "Qu'a voulu dire l'auteur de cette œuvre?". Y a-t-il un sens caché qui m'échappe? Une explication se serait imposée, un commentaire pédagogique à l'adresse du visiteur, pour l'aider à décrypter le sens de ce qu'il découvrait aux cimaises de ce musée. Et si cette "mise en scène" n'était que pure provocation vis à vis d'une église de plus en plus attaquée parce que de plus en plus vulnérable, alors l'artiste ne peut se plaindre d'avoir pleinement réussi dans son objectif.
mardi 19 avril 2011
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18 commentaires:
"de plus en plus attaquée parce que de plus en plus vulnérable"
Mais ne l'a-t-elle pas cherchée ?
cherché, au masculin.
Bien souvent, je te l'accorde. Mais en quoi ceci excuse-t-il cela?
Je ne sais pas. Tu le sais, j'aime la provocation parce que je crois qu'elle a souvent du bon. Que son support soit beau ou non, d'ailleurs. Je ne trouvais rien de particulier (artistiquement parlant, ou visuellement) à cette photo mais je suis quand même révolté qu'elle ait été détruite.
Ce sont surtout les arguments de l'auteur qui sont à mourir de rire et qui ôtent tout sens à cette œuvre.
Je ne connais pas ces arguments. Où les as-tu lus? Ça m'intéresse.
Je suis d'accord avec vous Calyste, ceci n'est qu'une provocation à mes yeux, et blessante en ce qui me concerne, j'ose le dire. Qu'ajouter sinon que, certes comme dit Olivier la provocation peut entraîner une prise de conscience sur un événement oue une idée "néfaste" (je ne suis pas sûr du bon choix de ce mot), mais ici cela ne fait que provoquer, sans arguments sérieux. Je résiste comme je peux, je pense à Thierry, qui a choisi voici un demi-siècle de vivre dans un monastère… J'ai mal pour lui ce soir.
Sans liberté d'expression pas de véritable création, il faut donc rester attentif. On a pu s'émouvoir des caricatures de Mahomet pourquoi ne le ferait-on pas de ce ''Piss Christ''. Mais à ma connaissance aucune Fatwa n'a été lancée par le Vatican. A mes yeux le vrai scandale est qu'aujourd'hui la provocation et la vulgarité tiennent lieu de talent et sont les béquilles d'une créativité défaillante. Et cela vaut pour tous les domaines. Regardez les, écoutez les. Ils sont prêts à tout et à n'importe quoi pour accéder à ce moment de célébrité promis à chacun par Andy Warhol. Mais rassurons-nous le pipi et le caca sont des substances éminemment et rapidement bio-dégradables. Sic transit gloria mundi!
Si cela avit été un Coran ou une Thora, "l'oeuvre" aurait été condamnée et retirée. Assez d'accord avec Charlus sur ce qu'il dit sur les nouveaux auteurs.
Oui, Calyste, la fin de ton billet est très juste.
Ouais, ce truc de pipi me semble tout juste scatologique et peu artistique. Cela aurait été une banane ou un violon (quoique pisser dans un violon a une signification) cela aurait été aussi révolutionnaire il me semble.
Je suis d'accord avec charlus80
Je trouve que détruire cette photo est faire un bien beau cadeau à ce type. Qui l'aurait vu autrement ? Un type très bas du neurone d'un côté, qui se prend pour un artiste, révolutionnaire " en plus (!) une équipe de bas du bulbe de l'autre côté qui ne donnent vraiment pas envie de les rejoindre, finalement, ne sont-ils pas l'un et les autres des représentants de la connerie humaine, abimant tout ce à quoi ils touchent ?
charlus80, je suis bien d'accord avec toi, tes mots reflètent ce que je pense, à savoir que de nos jours provocation et vulgarité tiennent lieu de talent. Cela fait plaisir de lire ça sous une plume autre que la sienne, on se sent moins seul :-)
A tous: merci de vos commentaires. Je me sens moins seul en vous lisant.
Peut-être un élément de réponse ici...
http://berulle.over-blog.com/article-blaspheme-71930620.html
Discrète: merci pour le lien.
On pourrait considérer que la destruction de cette oeuvre hautement artistique était une provocation, elle aussi.
Donc qu'elle a du bon, elle aussi.
Voilà comment on pourrait on arriver à trouver tout aussi révoltant de s'élever contre cette provocation-là.
La boucle est bouclée. Quitte à être absurde, poussons l'absurde jusqu'au bout, pas vrai.
Lancelot: trop compliqué pour moi. Je suis en vacances!
J'en ai vaguement entendu parler, mais je n'ai rien vu. Pas loin de l'opinion de Plume. Personnellement, cela ne me choque pas, je m'en moque totalement. Je regrette juste que l'on ait cru utile de rapporter de telles conneries.
Cornus: c'est le fond de commerce des médias, de rapporter des conneries!
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