Dans le courant de la semaine, grâce à une collègue qui a pu obtenir des places bon marché, nous sommes allés assister à l'Opéra de Lyon à la générale de La Dame de pique (1890), de Piotr Illitch Tchaïkovski.
C'était la première fois que je pénétrais dans la salle depuis qu'elle a été refaite entièrement par Jean Nouvel et inaugurée en.... 1993. Presque vingt ans sans y mettre les pieds alors qu'auparavant je renouvelais chaque année mon abonnement! Fichtre!
Fichtre encore quant à l'esthétique de cette nouvelle salle, autrefois théâtre à l'italienne comme l'est restée la salle des Célestins. J'aime beaucoup le système d'escaliers et d'escalators qui permet d'y accéder et desquels on a des vues intéressantes sur l'ensemble de l'atrium, mais la salle elle-même m'est apparue abominablement laide: entièrement noire, sauf le rideau de scène écarlate, des balcons ressemblant davantage à des avancées de bunkers, des sièges que l'on trouverait mieux à leur place dans une salle de quartier, une place réduite et un confort minimum. J'en reviens à ma question de l'époque: pourquoi ne pas avoir conservé ce bâtiment tel quel, avec son côté suranné, et construit un ensemble entièrement moderne ailleurs? N'y a-t-il pas à Lyon le public nécessaire à faire vivre autant de salles de spectacle, Auditorium Maurice Ravel compris?
La Dame de pique? J'avais lu il y a très longtemps l'œuvre de Pouchkine dont l'opéra est tiré et n'en gardais qu'un souvenir vague, où se mêlaient fantôme et cartes à jouer. Ce que je ne savais pas, c'est que le livret de Pikovaïa Dama (son titre russe) est du frère même du compositeur, Modeste Illitch, tellement en harmonie avec son prénom que son existence m'avait échappé jusqu'à aujourd'hui. Cette présentation s'inscrit dans le cadre d'une série de manifestations pour l'Année France-Russie 2010 (Festival Pouchkine, du 29 avril au 21 mai). L'Orchestre, les Chœurs et la Maîtrise étaient ceux de Lyon, la distribution russe et la direction musicale confiée à Kirill Petrenko.
Une soirée fort agréable in fine, même si le premier acte fut un peu indigeste (fatigue? mise en scène? lenteur obligée des scènes d'exposition?). Les voix, toutes, étaient agréables et de même qualité, les seconds rôles n'avaient pas été sacrifiés sur l'autel d'une diva ou d'un ténor à promouvoir. L'ensemble est assez académique, sans grande surprise, mais, je le répète, très agréable à voir et à entendre. Au point de nous faire oublier un voisin de fauteuil grossier et mal élevé. Mention spéciale pour la vieille Contesse, Marianna Tarasova, blême à souhait, dont on croyait réellement que chacun de ses pas serait le dernier tant la cantatrice mimait à la perfection cette aristocrate francophile finissante. Une grande actrice au service d'une grande voix.
samedi 1 mai 2010
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3 commentaires:
De l'oeuvre et de l'intérieur, je n'y connais rien. En revanche, j'ai apprécié le "traitement" qu'avait fait Jean Nouvel à l'extérieur, même si je ne me souviens plus comment c'était avant.
Je me suis habitué à l'extérieur, à cette verrière qui gâche tout de même un peu le paysage vu de haut (Fourvière), en particulier la vue sur les clochetons de l'Hôtel de Ville. Pour l'intérieur (la salle), je ne crois m'y habituer un jour
Ah, et les détails que Lancelot affectionne, à savoir, les raisons de la grossiéritude et de la malélevitude du voisin, on n'y a pas droit...? Je sais que c'est hors sujet, mais je ne connais ni l'édifice, ni l'opéra en question... alors....
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