jeudi 12 novembre 2009

Requiem

Bien belle soirée à Saint-Bonaventure où je suis allé écouter, en compagnie de Jean-Claude et Frédéric, le Requiem de Mozart donné par Le Divin Concert sous la direction de Stefan Britvik avec l'orchestre et les chœurs de La Symphonie Mozart de Prague.

Une église bien pleine et un concert qui commence à l'heure: voilà un bon début malgré le temps humide et un ciel qui menace toujours de nous tomber sur la tête. Je n'ai que peu écouter les pièces précédant le Requiem (Te Deum KV 141, Adagio et Fugue KV 546), à l'exception de l'Ave Verum bien sûr, mais qui peut ne pas écouter l'Ave Verum de Mozart?

Bien en voix, le chœur s'est alors lancé dans l'Introït. Parfait! Chacun des solistes était également en harmonie avec ce que j'en espérais, en particulier le baryton Bernard Imbert à la voix particulièrement chaude et profonde. L'orchestre lui aussi était à la même hauteur. Rien à reprocher donc à cette prestation dont j'attendais beaucoup. Il y a en effet très longtemps que je n'avais pas entendu cette œuvre majeure de Mozart. Je n'écoute plus beaucoup ce compositeur qui a fini me lasser à force de ne pas me surprendre, mais le Requiem garde en moi une place à part. Peut-être parce que j'y sens vibrer et souffrir réellement un homme qui, souvent, m'ennuie par ses pirouettes et ses ronds-de-jambes musicaux.

Le Requiem, c'est autre chose, et je ne sais si le fait qu'il soit mort en le composant y est pour quelque chose. Bien plutôt les souvenirs qui sont liés à cette messe. Un en particulier, dans une église lyonnaise, Saint-Pothin, il y a fort longtemps, dans la nuit de mes trois jours que l'armée m'avait permis de passer chez moi. Ce soir-là, l'église était réservée aux abonnés. Les responsables ne voulaient faire entrer personne d'autre, même en payant sa place, et nous, de l'extérieur, nous le voyions bien: la moitié des sièges au moins était vide.

Alors, nous avons rouspété , de plus en plus fort, de plus en plus nombreux jusqu'à finalement obtenir gain de cause et assister au concert gratuitement. Je me souviens du père d'un de mes amis, baron de son état (eh oui, j'ai parfois de ces fréquentations!), qui rouspétait tout aussi fort que nous, sinon plus et qu'un homme de la foule le reconnaissant avait hélé ainsi: "Alors, Baron, on monte aux barricades!". Je craindrais aujourd'hui que la même attitude n'ait pas les mêmes conclusions et que tout cela se termine par une charge musclée de petits gars bien de chez nous que la matraque transforme en hommes, en vrais!

Oui, ce soir, j'ai été heureux, parfois ému par cette musique que je connais par cœur et que j'avais, à certains moments, l'impression de redécouvrir. Un bien beau cadeau d'anniversaire que Frédéric m'a fait là.

4 commentaires:

KarregWenn a dit…

Anniversaire et tu ne le disais pas ? Ou ça m'a échappé...Eh ben alors pleins de souhaits dont je te laisse remplir la grille parce qu'après tout tu es le mieux placé !

"un homme qui, souvent, m'ennuie par ses pirouettes et ses ronds-de-jambes musicaux."Je souscris. De plus en plus. Sauf pour La Flûte que je mets au-dessus de tout, et évidemment ce requiem. Je prends garde à ne pas l'écouter trop souvent. Mais quand ça arrive...Il y a tellement de "vrai" là-dedans. Non, là Wolfgang ne jouait pas. Mais il vise juste et on en prend plein la figure.

Cornus a dit…

Alors bon anniversaire, probablement avec retard.
Je ne suis pas très érudit en musique, mais je dois dire aussi qu'un certain nombre d'oeuvres de Mozart ne me plaisent que modérément, mais le Requiem, c'est autre chose, effectivement. Cela fait un moment que je ne l'ai pas écouté.

zeus_antares a dit…

Ce requiem est aussi mon oeuvre préférée de Mozart, la seule qui ai des accents baroques, ultime pied de nez de son auteur à tout le reste de son oeuvre avant sa disparition...

Calyste a dit…

Merci, KarregWenn et Cornus.

Pour la musique, je préfère Bach, et de très loin.