jeudi 30 octobre 2008

Repas.

J'ai passé aujourd'hui une partie de la journée avec Stéphane. Malgré le mal au dos qui le fait vraiment souffrir, il est venu m'installer MSN, scanner et autres avancées technologiques qu'il faut maintenant que j'essaie d'apprivoiser.

Nous avons déjeuné ensemble: salade de crudités, magret de canard et gratin de navets, tarte aux pommes (oui, j'en ai fait une aussi à Stéphane!). Nous avons beaucoup parlé bien entendu, en particulier de notre côté maniaque à tous les deux. Ainsi a-t-il bien compris lorsque je lui ai avoué que, souvent, pendant les repas, je me levais pour commencer à débarrasser la table ou à faire la vaisselle: il a exactement le même comportement. Ce n'est pas un manque d'éducation, bien que cela ne plaise pas à tout le monde, mais peut-être une façon de gagner du temps libre pour autre chose. Reste à savoir quoi?

Mais cela m'a fait penser à nos repas de famille, le dimanche, lorsque j'étais enfant et même plus tard, tant que mes parents ont pu nous réunir autour d'une table. Nous mangions à la manière stéphanoise, peut-être commune à d'autres régions de France. Le repas se passait comme partout jusqu'au fromage. Après le fromage, nous ne prenions pas immédiatement le dessert. Nous desservions la table, lavions la vaisselle, l'essuyions, la rangions dans les placards, passions le balais, et c'est seulement à ce moment-là que nous reprenions place autour du gâteau que l'on dégustait avec le café bien chaud et corsé.

Pourquoi cette façon de faire? Je n'en sais rien, personne ne me l'a expliquée. Je pense, pour ma part, que la première partie du repas est destinée avant tout à se nourrir, à remplir les ventres affamés par des travaux souvent durs. Le repas dominical calque ce rythme sur ceux de la semaine. Pendant ce temps, chaque membre de la famille joue le rôle social qui lui est dévolu.

Mais ensuite, le dimanche, nous passons à autre chose, au supplément, à l'exceptionnel, au plaisir de la gourmandise, d'autant plus précieux qu'il est rare. Et cet instant ne peut se vivre que tous ensemble, à "égalité", sur une table propre, quand la mère est débarrassée des contraintes, quand elle peut s'asseoir comme tout le monde et ne plus penser qu'à savourer l'instant, comme tous les autres membres de la famille. Je trouve que c'est là une bien belle tradition. Qui sans doute a presque totalement disparu avec les nouvelles façons de s'alimenter.

6 commentaires:

Anonyme a dit…

J'ai un peu la même "maniaquerie" pour ce qui est de débarrasser la table.

Donc tu as MSN maintenant.....? hum....

Nous avions déjà 'effleuré' le sujet, il y a quelque temps, vous et moi.....

Anonyme a dit…

Pour ma part, c'est tout le contraire, j'aime que la table vive jusqu'à la fin du repas. J'ai un peu de mal, je l'avoue, avec ceux qui se lèvent tout le temps.
C'est comme faire la vaisselle aussitôt derrière, ce qu'il m'arrive néanmoins, je trouve que ça gâche le goût des des choses. je compare souvent cela au fait de passer sous la douche tout de suite après l'amour ou le sexe, c'est selon.

Tef69 a dit…

Je sens que la liste des contacts MSN va s'agrandir très vite ;-)

Calyste a dit…

Effleuré, dites-vous, Chevalier Lancelot? Quand donc prendrons-nous l'objet à pleines mains? J'y suis prêt et fort impatient, Messire!

Je n'aime pas laisser trainer la vaisselle, mais pour l'amour ou le sexe, c'est à voir: tout dépend de ce qu'il y avait au menu: gargote ou grande table! Il est vrai que s'attarder après un grand moment peut réveiller l'appétit!

Ce que tu es perspicace, Tef! Mais comment fais-tu? Comme si quelqu'un te confiait quelques-uns de mes secrets!

JaHoVil a dit…

MSN... tu vas pouvoir y passer beaucoup de temps.

Je ne connaissais pas cette tradition du repas du dimanche. Lorsque nous avons du monde à manger, il arrive que la vaisselle se fasse au fur et à mesure.

Le gratin de navets est une réussite qui vient concurrencer la tarte aux pommes, délicieuse. Stéphane a pu apprécier ton art.

Tu te lèves de table ?
C'est vrai. Mais en fait, tu bouges en permanence et tu vas même jusqu'à te suspendre à la crémone de la fenêtre. Quel bougeon ! Alors, pour la sieste...

Calyste a dit…

J'ai beaucoup pensé à toi en écrivant ce billet.