vendredi 12 septembre 2008

La Bêtise

Aujourd'hui, un cahier d'appel tout neuf a été, en 3°, proprement lacéré, déchiré, rendu inutilisable par un crétin (ou plusieurs). L'an dernier, on en avait retrouvé un coincé dans la cuvette des toilettes.

Pourquoi? Aucune raison ne tiendrait debout face à la bêtise de ce geste. Vandalisme gratuit, façon absurde de se poser en s'opposant à tout, sans chercher à comprendre, détruire pour détruire, parce que ça fait du bien à son ego de petit merdeux insupportable, parce que ça pose un mec face à une cruche d'adolescente qui se pâme déjà devant ce qu'elle croit être un homme alors qu'il n'a de commun avec cette espèce qu'un petit bout de chair pendouillant entre ses jambes.

Je ne supporte pas cette connerie. Que l'on se révolte, très bien, je le comprends. On peut y être amené par toutes sortes de vécus, par une accumulation de frustrations jamais exprimées, entassées dans la poitrine comme un alien trop lourd à porter. Il faut exploser, parfois: la colère peut sauver. Mais s'en prendre à l'inerte, c'est être inerte soi-même. Je peux pardonner un coup de poing, une violente bagarre, jamais une destruction absurde. Et je parie que celui qui a fait ça n'a même pas la tête d'un révolté, je parie qu'il sait parfaitement cacher sa bêtise derrière un air des plus innocents. il deviendra peut-être un monsieur très bien, socialement assis et respecté de tous. Je lui demande une chose, une seule: ne jamais se vanter de son geste comme d'un exploit, devant ses enfants ou petits-enfants, dans quelques années, si peu. Moi, à ces petits-enfants, voilà en contrition ce que je chanterais si j'étais à sa place:

(Extrait du célèbre opéra "La Vie quotidienne", voici l'air fameux z-entre tous: l'air de la bêtise.)

Mère des gens sans inquiétude,
Mère de ceux que l'on dit forts,
Mère des saintes habitudes,
Princesse des gens sans remords,
Salut à toi, dame Bêtise,
Toi dont le règne est méconnu,
Salut à toi, dame Bêtise,
Mais, dis-le moi, comment fais-tu
Pour avoir tant d'amants
Et tant de fiancés,
Tant de représentants
Et tant de prisonniers,
Pour tisser de tes mains
Tant de malentendus
Et faire croire aux crétins
Que nous sommes vaincus,
Pour fleurir notre vie
De basses révérences,
De mesquines envies,
De noble intolérance,
De mesquines envies,
De noble intolérance,
De mesquines envies,
De noble intolérance....

Paroles et musique: Jacques Brel.1957

3 commentaires:

Tef69 a dit…

Grrrrr..... Je n'étais même pas au courant !!!

Anonyme a dit…

Nous sommes, chez nous, intransigeants sur la possession du carnet : ils doivent le présenter à chaque cours, et sont sanctionner s'ils "l'oublient" chez eux.

Du coup, ils ont trouvé la parade : ils volent ou détruisent les carnets des élèves les plus faibles, de manière à ce qu'on se trouve débordés par la quantité, puis affirment qu'eux aussi ont été victimes d'un vol...

Imparable.

Anonyme a dit…

merde ! Chui pas réveillée ! "sanctionnéS" bien sûr !