Les frasques (et les photos) de Plume la Bretonne m'ont remémoré deux traditions de chez nous que j'avais à peu près oubliées.
La première, c'est le bûcher de Caramentran. Ce nom, provenant de la déformation de "Carême entrant", était porté par un grand pantin promené en défilé dans toute la ville puis brûlé le soir du dernier jour gras, la veille du Mercredi des Cendres, après un jugement sommaire. Cette exécution avait une valeur apotropaïque c'est à dire qu'elle éloignait le danger de la population de la ville pour qui il symbolisait tous les malheurs survenus, tous les péchés à effacer. L'occasion ultime pour faire la fête aussi, avec musique et danses échevelées. Cette tradition est relativement répandue dans la France entière
La deuxième est beaucoup plus locale et justifie le surnom des Saint-Chamonais, habitants de Saint-Chamond (Loire): les "Couramiauds". Lors de la fête de la Saint-Jean, au mois de juin, il était autrefois d'usage d'enfermer un chat noir, symbole du diable, dans une cage en osier que l'on suspendait à un mât au-dessus du feu. Ainsi se purifiait-on au moment du solstice d'été, symbole de renouveau. Lorsque, atteinte par les flammes, la cage tombait, soit le chat finissait brûlé vif, soit il parvenait à s'enfuir et les Saint-Chamonais se livraient alors à une course effrénée pour le rattraper. On disait qu'ils couraient au "miaou", d'où leur surnom de "couramiauds". Plus tard, le vrai chat fut remplacé par une effigie plus grande que nature à qui l'on faisait subir le même sort à la fin de la fête. C'est seulement à cette version plus "humaine" que j'ai assisté étant enfant. Je ne sais pas si cela se fait toujours.
jeudi 23 février 2012
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3 commentaires:
Elle est assez atroce ton histoire de chat. J'avais un livre sur l'histoire des carnavals européens où l'on montraient que dans certains les chats jouaient un rôle similaire. Noirs les chats évidemment ! Et du feu purificateur toujours !
Ces histoires me passionnent.
Je suis Couramiaud de naissance (certainement pas Saint-Chamonais vu la laideur du qualificatif), donc je ne connaissais que des choses très vagues, mais je ne le suis que de naissance, maternité oblige. Donc, tu m'en apprends plus que je n'en savais. A ce demander si mes envies d'en découdre avec le chat noir plumesque ne serait pas une traduction comportementalo-génétique du lieu qui m'a vu naître :-)
La Plume: vu le surnom des habitants, le chat devait tout de même réussir à s'échapper assez souvent. Sinon, c'était moins drôle!
Cornus: comme moi stéphanois de maternité (le seul de la famille, d'ailleurs, les autres étant nés à domicile). Sinon, pour le chat, bon sang ne saurait mentir!
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