vendredi 1 mai 2020

La biche de 18h45

Le dernier billet de Plume vient de me rappeler une anecdote, un peu différente il est vrai. Et comme Plume, j'ajoute que je crois l'avoir déjà racontée, peut-être un peu différemment dans les détails, mais la mémoire ....

Pendant neuf ans, avec une de mes collègues de français, nous avons organisé une semaine "européenne" en Alsace avec les cinquièmes. Nous logions au Hohwald, au bout d'une route ne menant nulle part, en pleine campagne où l'on croisait plus d'animaux que d'habitants. Le couple qui tenait ce centre de vacances était adorable, plus adorable encore l'employée Marie-Eve, alsacienne plantureuse au cœur d'or et à l'extraordinaire accent du terroir.  Heureux !

Au programme : le Haut-Koenigsbourg, la volerie des aigles ou le centre de réintroduction des cigognes, Colmar, le camp de concentration du Struthof, une fabrique artisanale de pain d'épices au pied du mont Sainte-Odile , une journée de l'autre côté de la frontière, en Forêt Noire, l'écomusée d'Ungersheim et bien sûr l'immeuble du Conseil de l'Europe à Strasbourg (le nouveau palais du Parlement européen n'était pas encore construit) et la ville.

Une année, alors que nous montions en car dans notre "nid d'aigle", une biche est apparue dans un champ tout proche de la route et nous a regardé passer avant de disparaître dans la forêt. Tout contents, les bambins ! J'ai profité de leur naïveté de pré-ados pour leur faire croire que c'était prévu dans le programme  : la biche de 18h45 ! Bien sûr, ils ont pris un air goguenard mais après tout, et si c'était vrai ?

Le lendemain, c'est moi qui faisais une drôle de tête : à peu près à la même heure, dans le même pré, la même biche est réapparue ! Elle nous a encore regardé passer et est retournée tranquillement dans ses fourrés. Et ainsi de suite pendant presque toute la semaine ! Baba, le Calyste !

9 commentaires:

  1. Je me demande s'il n'était pas dans les 18h45 lors de ma pause sylvestre...:)

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  2. Je n'ai pas le souvenir que tu aies raconté ça. Je ne savais pas avant notre dernier passage là-bas il y a six ans qu'il y avait une "volerie de rapaces" près du Haut-Kœnigsbourg. J'avais été invité par celle qui deviendrait ma codirectrice de thèse à un colloque international sur les forêts naturelles et subnaturelles dans le bâtiment du Conseil de l'Europe de Strasbourg. J'en garde un excellent souvenir : sujet du colloque passionnant qui m'a marqué définitivement, plusieurs repas très sympas et dépaysants, la cathédrale à la tombée de la nuit (hôtel à proximité), concert d'orgues privé par l'ancien organiste (le mari de ma codirectrice de thèse), la sortie de terrain sur les "hautes chaumes" des Vosges, ma première rencontre avec celui qui serait mon président de jury de thèse, que je considère comme un bonhomme exceptionnel et avec qui je correspond toujours par courrier.

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  3. Sinon, je peux ajouter que certains animaux sauvages (chevreuils, lièvres au minimum) ont tendance à passer aux mêmes endroits à la même heure, notamment le matin de bonne heure et le soir (observations de mes ancêtres et de moi-même). Cela n'a donc rien de spécialement surnaturel, même si cela reste assez extraordinaire car il arrive hélas aussi que les animaux soient dérangés dans leurs habitudes par d'autres perturbations.

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  4. Câo : évidemment !

    Plume : alors, c'était la même !!!! :-)

    Cornus : j'aime beaucoup l'Alsace que, grâce à ces voyages plus ceux avec Pierre, je connais assez bien. Si je devais vivre ailleurs qu'à Lyon, je crois que ce serait à Strasbourg.
    Pour la biche, en tout cas, nous étions épatés.

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  5. Ton histoire est délicieuse, Calyste.
    Comme Cornus, je conserve un très bon souvenir du Conseil de l'Europe. Mais, alors que je le vantais à Robert Grégoire, fier enfant de Carmaux, qui dirigeait alors le minuscule service culturel de la Commission européenne, il répliqua : "Ne réveillons pas les morts !"

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  6. Dans la. catégorie animaux sauvages, le Cornus fait de même, il passe laisser son... commentaire aux mêmes heures !

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  7. Colmar, le musée de Ungersheim, la volerie des aigles et les singes juste en dessous, Strasbourg, chez moi quoi :-)
    JP longtemps a trainé à la montagne des singes, son oncle tenait le bistrot et nous y sommes allés tous les deux au début de notre rencontre. Pour le musée, comme c'est assez près de notre maison d'Alsace, nous y sommes allés quelques fois avec les enfants.
    Dans notre forêt ce sont des chevreuils qui trainent, mais on ne les croise que très fugacement, dévalant les pentes recouvertes d'ail de l'ours. Allez, je repars rêver à ma maison que je ne verrai pas avant des semaines...

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  8. Pippo : j'ai même eu le privilège, rare pour des gens "extérieurs" de mange à la cantine du Conseil, une de mes collègues (prof d'allemand) présente ce jour-là ayant travailler dans les murs.

    Karagar : mais de lui, ça m'étonne moins que de la biche.

    Valérie : je ne suis jamais allé à la montagne des singes, hélas. Ma biche était peut-être un chevreuil mais j'aurais du mal à les différencier. Tu as raison d'aimer cette région : elle est magnifique et les gens y sont très sympathiques et chaleureux (un peu moins à Strasbourg, peut-être ?).

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