lundi 13 février 2012

Touché et troublé

Petrus, du Coq du Causse, a longuement parlé de mon blog dans un de ses billets. Ces mots m'ont à la fois beaucoup fait plaisir et beaucoup troublé. J'espère qu'il ne m'en voudra pas de le citer ici.

Aujourd'hui, je suis au milieu du guet ou je me fais aussi une raison, je ne sais pas. En tout cas, depuis que je lis son blog, j'y vois plus clair, Potomac a une vie, certes différente de la mienne sur pas mal de choses, mais où je me retrouve sous l'aspect de l'expérience qu'il en tire et du déroulement de son existence actuelle. J'ai l'impression, en le lisant, qu'il me devance et que je ME lis dans le futur; c'est parfois pour moi assez étrange l'effet que me font certains de ses billets. Malgré le fait qu'ils racontent un homme abordant une vie qui va bientôt changer avec la retraite, il y a une joie de vivre qui me rassure.

Fait plaisir parce que c'est un homme que j'apprécie, même si je ne l'ai rencontré qu'une fois, quelqu'un de droit et de vrai dans ce qu'il écrit, même si je ne partage pas toutes ses idées, et dans ce qu'il confie de ses ressentis.

Mais beaucoup troublé aussi, pour plusieurs raisons. D'abord parce que, bien que conscient des années qui passent, je ne me rends pas compte tout à fait de la réalité de mon âge, de ce que, peu à peu, je suis devenu. Dans ma tête, j'ai parfois encore quinze ans, mais un garçon de quinze ans qui sait ce qu'il est en train de vivre et qui ne le laisse pas passer aussi facilement, qui ne le jette plus de façon aussi désinvolte aux orties. Ensuite parce qu'à aucun moment, je ne me demande quel effet peut produire ce que j'écris. J'écris parce que j'en ai besoin, depuis toujours et plus, sans doute, depuis quelques années. Et que ces mots parfois paresseusement groupés en phrases puissent avoir une importance pour d'autres me surprendra toujours. Enfin, et là se mêle beaucoup de plaisir, par ce qu'il dit de la joie de vivre qui se dégage de ce que j'écris. Je vais paraître idiot mais j'ai toujours l'impression, de par mon vécu familial et affectif, de faire du "supplément", de mordre à un gâteau dont d'autres sont privés depuis longtemps. Et ce gâteau, je ne me sens pas le droit d'en laisser une part sur le bord de l'assiette, je m'applique à le manger jusqu'à la dernière miette, en tentant d'en savourer toutes les nuances, tous les parfums et tous les plaisirs. Pas égoïstement, pas goulûment, en essayant d'en partager les meilleures bouchées. A aucun moment, je ne veux faire d'angélisme. Parfois je suis triste, parfois je souffre. Comme tout le monde. Mais je suis et j'essaie de rester vivant. Par respect pour ceux qui ne sont plus.

Alors merci à toi, Petrus, de m'avoir "forcé" à écrire ce billet. Sans tes mots, je n'aurais pas écrit les miens ce soir.

9 commentaires:

  1. Alors, nous dirons que nous nous soutenons l'un l'autre ! Mais, je crois que, parfois, il y a des vies qui se croisent et/ou se suivent. C'est la magie d'un blog : cela peu être du voyeurisme pour certains et l'introspection pour d'autres.
    Alors, continuons à nous lire et à écrire !

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  2. Petrus: toi à lire, moi à écrire ? :-)

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  3. Non, je suis beaucoup plus démocrate que ça !
    Mais, je reconnais que tu es très appliqué...

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  4. Encore des souvenirs qui remontent à la surface ... finir son assiette, une obligation dans notre enfance sans abondance.
    Voyeurisme ? introspection ? j'ajouterai accompagnement.
    Marie d'iCi juste pour situer

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  5. Petrus: appliqué? sais-tu que c'est en général ce que l'on dit d'un élève sérieux mais médiocre ? :-)

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  6. Marie: Marie la trop rare. Merci de ton passage.

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  7. Alors, il faut revenir au sens premier des choses !

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  8. Juste une remarque et il me semble l'avoir déjà dit. J'ai pour ma part constaté depuis que je commente ici, une forte envolée des pensées positives (voire ludiques) et beaucoup moins de tristesse qu'avant, même si cela n'empêche pas la tristesse ou autre chose de ressurgir çà et là.

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  9. Cornus: je crois que tu as raison pour le positif. Je crois aussi que vous y êtes pour quelque chose, les uns et les autres.

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