Étrange ce sentiment ressenti aujourd'hui. En me réveillant, ma première pensée fut : je suis libre. Ce matin, la météo avait prévu la pluie, or il faisait beau, le gris n'est venu qu'en fin d'après-midi. Petit déjeuner vite avalé et hop, dehors. Et là, comme une angoisse : tout était possible, mais quoi ?
J'avais ressenti la même chose après la mort de Pierre. Suite à une longue période de repli sur soi, j'avais décidé, un jour (pourquoi celui-ci plutôt qu'un autre ?), de me bouger. J'avais descendu le cours Gambetta jusqu'au centre : place Bellecour, rue de la République. J'avais failli rebrousser chemin : tout ce monde dans les rues ! Leur présence, leurs mouvements m'agressaient, j'avais peur d'eux. J'avais mis longtemps à me réhabituer.
Aujourd'hui, pas de peur mais un sentiment comme d'inutilité du mouvement, de repli face à quelqu'un chose d'inconnu. J'ai pensé à ces animaux qui ont passé un long temps en captivité et que l'on relâche dans la nature : eux aussi ont sans doute l'envie de rejoindre leur cage.
Ma voiture a démarré dès que j'ai mis le contact et, en sortant du garage, en montant la rampe inclinée qui conduit à l'extérieur, j'ai vu, tout au bout, le soleil dans la rue. Tout malaise a alors disparu. J'ai pris la route pour aller n'importe où, revu des lieux que je connais par cœur, surpris de les retrouver identiques : de tout ce temps, ils n'avaient pas changé ? Une fois dans la campagne, j'ai marché, marché, marché, pendant près de trois heures, sans douleurs, heureux des passages au soleil, heureux des chemins à l'ombre, heureux de l'herbe haute qui avait envahi ces chemins, heureux de toute cette verdure triomphante, heureux de l'air, heureux de respirer ...
Au retour, trois fourchetées de carottes râpées, un yaourt et la sieste, empli du devoir accompli.
😊
RépondreSupprimerMalheureusement (ou heureusement, parce qu'ils calmeront les promeneurs), Mamert, Pancrace et Servais sont de retour. On annonce 2° pour la nuit prochaine à Bruxelles.
RépondreSupprimerBonnes sorties quand même.
Je peux comprendre ce sentiment. Personnellement, j'ai poursuivi le même confinement aujourd'hui. Personnellement, je suis encore plus dégoûté aujourd'hui qu'avant à l'idée de cette soif des gens à fréquenter des centres-villes de grandes cités ou des galeries marchandes ou artères commerciales interminables, à faire du bruit, à rechercher la futilité ou d'éphémères et oiseuses activités, nourrissant pourtant de monstrueux parasites mondiaux obscènes.
RépondreSupprimereh bien moi je "déconfine" demain, professionnellement parlant, s'entend et ça ne m'excite pas du tout.... le travail à la maison m(allait très bien... tournerais-je ermite?
RépondreSupprimerAh oui, le télétravail c'était bien! Franchement aucun plaisir à retourner au bureau aujourd'hui.
RépondreSupprimerVivant à la campagne, avec la garrigue au bout de la roue, je dois avouer que nous n'avions pas complètement respecté les "1h/ km"....
Pippo : ils ont tendance à s'incruster, ces trois là !
RépondreSupprimerCornus : ne t'inquiète pas, on nous a promis un nouveau monde. Après.
Karagar : ça s'est bien passé ?
Jérôme : je vais te dénoncer, veinard.