Je viens de faire une étrange constatation, en regroupant diverses observations ramassées le long de mes promenades pédestres: les gens seuls marchent selon leur âge.
Non, je ne parle pas du pas, hésitant chez le jeune enfant et le vieillard, conquérant chez l'adolescent, indifférent le plus souvent chez l'adulte et variable selon que l'hominidé se trouve seul ou en groupe. Je parle de l'endroit où ils marchent.
Alors que les adultes adoptent inconsciemment une des règles du code de la route, rouler, donc marcher ici, à droite du trottoir lorsqu'ils croisent une personne venant en face, les enfants et les vieillards adoptent toujours le côté le plus près du bâtiment, de la barrière, du mur qu'ils longent, et ce même lorsqu'il n'y a aucun danger à emprunter l'autre.
Pourquoi ? Est-ce une façon, pour le petit, de se rassurer, l'aspect solide remplaçant la main protectrice de la maman ? Une façon, pour les vieux, de s'effacer, de se faire oublier en rejoignant déjà le règne minéral qui n'est plus très loin ?
Parfois, certains enfreignent cette règle non dite: les rouleurs en trottinettes, trop occupés à regarder la roue pour voir l'obstacle en face; les accros du portable, perdus dans leur verbiage; les pondeuses qui se servent de leurs poussettes comme des boucliers que l'on n'oserait affronter; les simples, qui se croient seuls au monde; ou les vieillards pour qui les années écoulées sont un droit de passage inaliénable.
Mais, hormis pour ces cas extrêmes, ça fonctionne assez bien. Et je m'y conforme moi-même, sans le vouloir.
L'homme est une machine étrange.
J'ai lu le début de ton texte en ne pensant nullement à l'univers urbain et je me demandais où tu voulais en venir...
RépondreSupprimerLa démarche de l'adulte est bien plus variable que tu sembles le dire et en tout cas en dit énormément du marcheur à qui sait décrypter...
Enfin "les pondeuses qui se servent de leurs poussettes comme des boucliers " J'ai adoré !
Même remarque que Karagar. J'adore observer la démarche des gens, en ville, et je me fais là-dessus tout un tas de suppositions sur leur personnalité. J'avoue que c'est un jeu très incertain...
RépondreSupprimerEn revanche, les pondeuses à poussette, j'ai moins aimé, sans doute parce que j'ai été l'une d'elles ! C'est aussi chiant et difficile à mener ces choses-là qu'un caddie de supermarché, même quand elles sont de bonne qualité. Et tout le monde n'a pas les reins assez solides pour trimbaler le mouflet en kangourou. Bon, vous me direz, on peut aussi s'abstenir de pondre. Certes...
"Les pondeuses", quel mépris!
RépondreSupprimer"Les pondeuses"? Les mères sont-elles des poules, des autruches ou des canes? Ou encore des morues?
RépondreSupprimerLes pondeuses, c'est vrai c'est méchant, et les poussettes peu commodes à manier tout aussi surement, mais cette phrase m'a fait rire car on nous bassine tellement avec l'enfant roi, pour moi toute mère n'est pas une pondeuse, maiscertaines le sont, irrémédiablement.
RépondreSupprimerÇa n'est pas du tout le terme de pondeuse qui me heurte même s'il est un rien réducteur et même s'il ne faut pas oublier qu'en principe quand il y a pondeuse c'est que le coq est passé par là...:)
RépondreSupprimerEt pondeuses oui nous le sommes "irrémédiablement" comme dit Karagar, pendant un temps tout au moins car la pondaison est un processus transformateur et bousculant.
Non, je suis davantage gênée par l'expression en son entier, et je ne sais trop dire pourquoi.
En tout cas je ne rejoins en rien les remarques de l'anonyme, ne serait-ce qu'à cause ce cet anonymat, mais pas que.
Je vois ces choses là, mais je pense pas en tirer les même lois car j'y vois plus de variabilités multifactorielles.
RépondreSupprimerLe coup sur les pondeuses est effectivement méchant, mais délicieusement méchant car effectivement cruellement réducteur, et parce c'est Calyste qui le dit et parce que cela fait rire et que je ne suis pas loin de penser de façon peu glorieuse à bien des moments. C'est sans doute dû en grande partie à l'engin qui reste peu maniable, car la chose maniée par les coqs (ça arrive) n'embellit guère sa marche.
Rien à voir avec ce qui précède malgré les apparences, mais il m'arrive de voir des gens qui marchent comme des poules, avec un long cou qui oscille d'arrière en avant. Suis-je le seul à avoir vu ça ?
Karagar: je parlais de façon un peu générale, c'est vrai. Pourtant, tout n'est pas faux dans ce que j'ai écrit.
RépondreSupprimerLa plume: celles que je vise sont uniquement des cas bien précis, qui considèrent que, puisqu'elles ont fait un enfant, elles sont les reines du monde et que tout leur est dû, surtout le trottoir.
Anonyme: l'anonymat n'en est-il pas une autre forme?
Cornus: merci de comprendre mes moments d'exaspération. Pour la démarche que tu décris, j'en ai vu, c'est vrai!
L'anonymat vaut les masques que sont vos pseudonymes. Je prendrais bien un pseudonyme (Pondeuse, par exemple), mais je ne sais pas comment faire, je suis nulle en informatique. Quant aux "variabilités multifactorielles" de Cornus, qu'est-ce que c'est que ce jargon!
RépondreSupprimerIrrémédiable, irrémédiable!? mais où-c'qu'elle a la tête La Plume?;)
RépondreSupprimerPeut-être que "variabilités multifactorielles" est peut-être une forme atténuée de jargon. Mais peut-être n'a-t-on jamais entendu de vrai jargon...
RépondreSupprimerAnonyme: ne pouvez-vous exprimer votre avis sans égratigner au passage les autres commentateurs?
RépondreSupprimerMoi j'ai un faible pour les ronces qui égratignent au passage...
RépondreSupprimerLes ronces ou les roses ...!
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