08 juillet
Après les mânes de Colette au Palais-Royal, c'est celles de Julien Green que je vais rechercher dans le 7° arrondissement autour de la rue Vaneau et de la rue du Bac. Dans la très laide chapelle de la Médaille miraculeuse, je repense à ce soir des années soixante-dix où j'avais rencontré l'écrivain chez lui, entre chien et loup, l'heure qu'il affectionnait particulièrement. Il était venu nous accueillir lui-même sur le pas de la porte et nous avait conduit dans un salon où les ombres du soir s'harmonisaient avec l'aura de cet homme et où la conversation avait davantage porté sur la religion que sur la littérature, à mon grand dam. Un vieillard déjà et plein de douceur. Il avait parlé de nous ensuite, dans son Journal, comme deux enfants perdus dans la forêt. La fierté que j'en avais ressenti n'arrivait pourtant pas à contrebalancer l'insatisfaction ressentie de ne sans doute pas avoir été compris.
Comment allais-je trouver Daniel, vingt ans presque jour pour jour après notre dernière rencontre lors de la soutenance de Pierre à Lyon? Et si nous n'avions plus rien à nous dire? Ce ne fut pas le cas. Reprise d'une relation comme interrompue la veille. Appartement cossu où je me sens bien tout de suite. Je reconnais Daniel dès qu'il ouvre la porte. Lui a plus de mal: il était resté sur l'image d'un garçon à la chevelure abondante noire et bouclée qui n'a plus rien à voir avec mes cheveux courts et presque blancs. Il me présente l'homme de qui il partage la vie depuis vingt-cinq ans, qui, lui-même, à l'âge de la retraite, s'est mis à tenir un blog et dont je croisais ailleurs les commentaires sans savoir que c'était lui. Remise à jour de nos histoires respectives avec un passé commun qui nous a marqués tous les deux. Mais pas de nostalgie: nous sommes bien vivants l'un comme l'autre. Ce voyage sera celui des découvertes et des retrouvailles.
"l'homme de qui il partage la vie" ???
RépondreSupprimerGonzo: comme un bon gâteau, apparemment!
RépondreSupprimerEn fait je trouvais cette phrase et l'emploi de "de qui" bizarre.
RépondreSupprimerGonzo: j'aurais effectivement pu employer "dont". Partager la vie de quelqu'un, c'est bien aussi un don de soi à l'autre, non?
RépondreSupprimerAttention à la grammaire, cher ami ! J'ai l'impression que tu as été content de ton séjour à Paris. Autissier ravi de votre entretien. Daniel très content de t'avoir retrouvé. Et l'homme dont il partage la vie enchanté de faire ta connaissance (je vais mieux après mon indigestion lyonnaise). A bientôt sur nos blogs.
RépondreSupprimerDidier: merci de ton commentaire. C'est vrai que j'ai été ravi de mon séjour à Paris. Cela m'a fait vraiment plaisir de retrouver de vieux amis,... et de faire connaissance de leurs proches. J'espère que nous n'attendrons pas si longtemps pour nous revoir.
RépondreSupprimerJe me souviens, l'écrivain qui vous avait reçu, tu avais déjà fait une note sur cela. Il y a longtemps. J'avais beaucoup aimé.
RépondreSupprimerLancelot: je suis toujours surpris par ton excellente mémoire:
RépondreSupprimerJe suis attentif, voilà tout. je n'aime pas "lire en diagonale". Enfin : chez les blogueurs que j'aime, évidemment. Je te l'ai déjà dit. C'est pour cela que j'accumule tant de retard, d'ailleurs. Pour moi, lire chez des amis, c'est sérieux. C'est un plaisir, mais un plaisir dans lequel je tiens à m'investir... sérieusement. Ca en a déjà fait sourire plus d'un. Mais je sais que je ne changerai pas, sur ce plan.
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