J'aime bien apprendre des choses, et aujourd'hui, c'est le cas: j'ai appris quelque chose, grâce à une émission du début de l'après-midi sur France Inter, émission consacrée à la nature.
Je croyais que la marronnier avait toujours fait partie des paysages de nos campagnes occidentales et que peut-être même les enfants romains s'étaient amusés avec ces fruits à l'automne, soit pour se les lancer dessus, soit pour en faire des animaux ou de petits bonshommes à l'aide de quelques allumettes. Cet arbre fait tellement partie de nos villes et de nos campagnes que l'on n'y prête guère attention sauf à l'automne et au printemps, à l'époque où il fleurit. Eh bien, je me trompais du tout au tout!
Le premier marronnier de France, dont l'espèce vient d'Orient, a été introduit chez nous, à Paris en 1615: il a été planté dans le marais, à l'Hôtel de Soubise, par un certain Monsieur Bachelier. C'est un arbre très résistant puisqu'il en existe, paraît-il, un exemplaire de plus de 400 ans dans le Cantal.
Mais je n'étais pas au bout de mes découvertes. Chez le marronnier, le fruit n'est pas du tout ce que l'on pense: la partie sombre et dure dont les enfants s'amusent tant est en fait la graine. Le fruit, c'est ce que j'appelais jusqu'à aujourd'hui la coque, c'est à dire l'enveloppe vert pâle assez épaisse et hérissée de piquants. A noter que dans la châtaigne, ce n'est pas du tout la même chose: la partie extérieure qui pique, et qu'il faut, semble-t-il nommée cupule, est une enveloppe destinée à protéger le fruit qui se trouve à l'intérieur et constitue la partie comestible.
Lorsque le public occidental a découvert cet arbre et particulièrement ses fleurs en grappes dressées, ce qui n'est pas si fréquent, il en a été grandement surpris et cette floraison a donné lieu a de nombreuses discussions et nombreux écrits, d'où l'expression actuelle de "marronnier" pour désigner un sujet récurant, en principe toujours à la même époque de l'année, sous la plume des journalistes (comme par exemple, le soi-disant absentéisme des enseignants!).
Dernière précision enfin: un des pétales de la fleur du marronnier a une importante tache jaune destinée à attirer les abeilles (qui sont, paraît-il, très sensibles à cette couleur). Lorsque la pollinisation est faite, la tache jaune est remplacée par une autre, rouge celle-là (les abeilles ne voient pas le rouge) et bientôt la fleur se fane et se détache, formant les beaux parterres que l'on voit en ce moment sous les marronniers.
Je laisse à l'expert en la matière, Maître Cornus, le soin de rectifier des erreurs s'il y en a et le prie, si c'est le cas, de ne pas m'en vouloir car je transcris de mémoire ce soir. Mais voilà, en apprenant tout ça, j'ai l'impression de ne pas avoir totalement perdu mon temps.
Ah ! tu dis ne pas l'avoir su... mais que si, enfin caché quelque part. Car n'as-tu pas entendu ou dis "marron d'Inde" ? L'Inde.. l'Orient. De quoi voyager.
RépondreSupprimerWiki : Marronnier commun
Pour les profs et consort, l'absentéisme n'est-il pas un mythe fondateur ?
Certains parlent aussi de fausse rumeur et de parti pris. De toute façon, l'année est bientôt finie, et j'en profite pour t'encourager à garder bon pied bon oeil.
Est-ce que tes élèves savent que tu corriges ? Comment prennent-ils ton absence ?
Gros bisous, J.
Devinette : qu'est ce qui est comestible dans un sens et pas dans l'autre?
RépondreSupprimerRéponse : La dinde aux marrons, le marron d'Inde.
Plus sérieusement, tu serais surpris du nombre de plantes très communes qui sont en réalité exotique. L'Europe a le moins grand nombre d'espèce de plantes, en contrepartie elle savait piller le monde.
Eh bien je crois que c'est tout bon et Karagar a raison de souligner que la flore sauvage o u cultivée européenne est peuplée d'inombrables espèces exotiques ayant un intérêt alimentaire, économique ou esthétique (entre autres). Le Marronnier d'Inde (Aesculus hippocastanum) se rencontre aussi à l'état sauvage (subspontané), notamment dans la vallée de la Loire.
RépondreSupprimerLe Châtaignier (Castanea sativa), contrairement aux apparences est très éloigné botaniquement du Marronnier d'Inde, mais c'est aussi un exotique pour la France, mais a été implanté depuis l'époque romaine. Cela n'est pas totalement certain, cela pourrait être plus ancien ; il aurait pu subsister dans les refuges méditerranéens lors de la dernière glaciation qui s'est achevée il y a 12000 ans. Il en va à peu près de même du Noyer commun (Juglans regia), même si celui-ci se rencontre peu à l'état sauvage (sauf encoore une fois la vallée de la Loire, par exemple).
Je ne suis pas certain que le sujet de l'absentéisme des profs soit un marronnier à proprement parlé. En revanche, les prochaines épreuves du bac, certainement, tel que récemment le rhume des foins.
RépondreSupprimerSinon, le marronnier fut longtemps pour moi une sorte d'arbre "fétiche" dont le premier souvenir clair remonte aux premières années d'école : la cour jouissait de quelques beaux spécimens qu'élève du fond de la classe j'aimais observer au gré des saisons. Encore aujourd'hui, ramasser sur le sol un beau marron tout luisant n'est pas sans provoquer chez moi la nostalgie d'un je-ne-sais-quoi.
Et tu ne parles pas de la partie gastronomique de ton EXCELLENT billet ?
RépondreSupprimerPremier marronier de France planté par monsieur BACHELIER ! Ceci explique cela....
RépondreSupprimer@ jahovil, Karagar et Cornus: de l'érudition partout! Moi, j'aime. Vous me gâtez, Messieurs!
RépondreSupprimer@ Kab-Aod: disons un sujet de conversation récurant, si tu préfère. Moi aussi, encore aujourd'hui, il m'arrive de ramasser un joli marron et de le garder longtemps dans ma poche.
@Petrus, je te reconnais bien là!
@Lancelot: quel humour, Chevalier!