mercredi 28 mai 2025

Autant certes la femme gagne

Autant certes la femme gagne

À faire l’amour en chemise,

Autant alors cette compagne

Est-elle seulement de mise


À la condition expresse

D’un voile, court, délinéant

Cuisse et mollet, téton et fesse

Et leur truc un peu trop géant.


Ne s’écartant de sorte nette,

Qu’en faveur du con, seul divin,

Pour le coup et pour la minette,

Et tout le reste, en elle est vain


À bien considérer les choses,

Ce manque de proportions,

Ces effets trop blancs et trop roses…

Faudrait que nous en convinssions,


Autant le jeune homme profite

Dans l’intérêt de sa beauté,

Prêtre d’Éros ou néophyte

D’aimer en toute nudité.


Admirons cette chair splendide

Comme intelligente, vibrant,

Intrépide et comme timide

Et, par un privilège grand


Sur toute chair, la féminine

Et la bestiale — vrai beau ! —

Cette grâce qui fascine

D’être multiple sous la peau

Paul Verlaine.

2 commentaires:

  1. Diable ! Un peu, parfois plus qu'explicite, mais ça tient bien la route !

    RépondreSupprimer
    Réponses
    1. Encore un jamais appris (ni même lu) à l'école !

      Supprimer