dimanche 30 septembre 2012

Coup de patte

Quand Monsieur Henry James, au demeurant fort courtois, se permet de montrer quelques griffes:

J'ignore quelles fêtes organisait la grande Diane (1) et je crains que mon imagination ne s'enflamme que faiblement au souvenir des luxueux passe-temps organisés sur les rives du Cher (2) par la terrible fille des Médicis (3) dont le goût pour les bonnes choses de la vie allait de pair avec l'incapacité à comprendre au nom de quoi les autres devraient vivre pour en jouir.
(Henry James, Voyage en France. Ed. Laffont. Trad. de Philippe Blanchard)

(1) Diane de Poitiers
(2) Au château de Chenonceaux
(3) Catherine de Médicis

Epitaphe

Celle de Scarron, qu'il composa lui-même pour sa tombe:

Celui qui cy maintenant dort
Fit plus de pitié que d'envie
Et souffrit  mille fois la mort
Avant que de perdre la vie.
Passant, ne fais icy de bruit
Et garde bien qu'il ne s'éveille
Car voicy la première nuit
Que le pauvre Scarron sommeille.

samedi 29 septembre 2012

Les feuilles tombent

Premières feuilles à tomber. Non, je ne parle pas de celles des arbres qui n'ont pas besoin de moi, mais des copies qui commencent à envahir mon cartable, en particulier les premières rédactions. Je viens de terminer d'en corriger un paquet: un fait divers à transformer en courte nouvelle. Ils s'en sont assez bien tirés dans l'ensemble et je suis sûr que les parents n'y sont pour rien puisque le travail a été fait en classe.

Il y a quelques années, on trouvait de jolies perles au fil des phrases mais la denrée devient rare aujourd'hui. Une petite pourtant aujourd'hui: "La nuit commença à tomber et elle resta une heure sans bouger et sans rien faire".  Feignasse!
(Le "elle" représente en fait le personnage féminin.)

vendredi 28 septembre 2012

S'il fallait

Et s'il fallait tout recommencer? Revivre l'enfance, ses joies et aussi ses névroses, l'adolescence et sa solitude, la découverte du monde qui fascine et qui révulse, les premières amours que l'on croit éternelles alors que ce ne sont que des histoires de concordance de peaux, les débuts dans le métier, où l'on y croit, où l'on y croit tellement, ce long chemin parcouru sans que l'on s'en rende compte, comme tout chemin parsemé de bosses et de déclivités? Non!

Le juif errant fut condamné à vivre éternellement. Y a t-il plus lourde punition pour un homme? Nizan écrivait autrefois: "J'avais vingt ans et je ne laisserai personne dire que c'est le plus bel âge de la vie.
Tout menace de ruine un jeune homme : l'amour, les idées, la perte de sa famille, l'entrée parmi les grandes personnes. Il est dur à apprendre sa partie dans le monde." Il y a de belles ruines; ce sont des ruines, tout de même. Ce soir, alors que je suis bien, je pense à la finitude.

jeudi 27 septembre 2012

Des mots démodés (5)

Qui emploie aujourd'hui le mot "bon" ailleurs que dans un contexte culinaire ou pour souhaiter que le jour le soit? La mode chez certains est de dire qu'une femme est "bonne" mais l'adjectif prend alors une tout autre résonance. Qui oserait prononcer cette phrase pourtant si belle: "Cet homme est bon"? On lui préfère sympa, ouvert, super, ....
Tiens, aujourd'hui, c'est l'anniversaire de la mort de Vincent de Paul (1660), un homme bon, sans doute, mais que l'on évoque plus volontiers sous le vocable de "saint homme".

Et un peu de musique, ça vous dirait? (117)

Moon River, Andy Williams (03/12/27 - 25/09/2012)

mercredi 26 septembre 2012

Mystères et boulettes de blog

Outre que ma liste de commentaires apparaissant dans Google reader est actuellement envahie de publicités ésotériques à tendance médicales, pour le viagra en particulier, mais, heureusement, automatiquement bloquées sur le blog, voilà que cet engin se met à en envoyer certains plus sérieux aux oubliettes. Quelques-uns des lecteurs de ce blog m'en avaient déjà fait part, ce que je mettais sur le compte d'une erreur de manipulation de leur fait.

Et ce matin, j'en ai vu apparaître un qui, immédiatement, s'est volatilisé. Pardon, S., mais je n'y suis pour rien. Je tiens à dire que, depuis le début, je n'ai jamais pratiqué aucune censure sur les commentaires reçus, hormis pour quelques-uns totalement farfelus ou insultants, non pour moi, mais pour d'autres commentateurs. Ainsi donc, s'il m'est arrivé de ne pas répondre à tel ou tel d'entre vous, qu'il sache que cela ne vient pas d'une quelconque acrimonie de ma part.

Alchimie de classe

C'est chaque année la même chose! On les trouve de plus en plus petits, on commence par voir des stéréotypes: le rouquin aux joues maculées de taches de rousseur, que les autres, s'ils avaient un peu de culture, appelleraient "poil de carotte" (mais il y a longtemps qu'en sixième il ne savent plus de qui il s'agit), l'excité de service ne tenant pas sur sa chaise et regardant autour de lui pour voir qui il pourrait attirer dans son orbite, la bonne élève un peu mielleuse qui, dans l'année, vérifiera sur chaque copie que l'on ne lui a pas oublié des points, la timide qui baisse la tête en espérant ainsi devenir invisible à tous et particulièrement à celui qui risque de l'interroger (je pousse parfois le sadisme jusqu'à le faire), le doux rêveur que l'on réveille quand on s'adresse à lui, l'angoissé(e) qui pose trois fois la même question, et tout ce petit monde chaque année renouvelé et chaque année le même..

On connaît les visages, on ne connaît pas les noms. Certains de mes collègues savent déjà les prénoms, de plus en plus exotiques, dont certains jamais encore entendus. Moi, héritage d'un lycée de garçons où l'on ne nous appelait que par nos noms, je ne les retiens pas, parce qu'ils ne sont pas leur identité. Des Maeva, des Anne-Charlotte, des Hisley, des Romwald (non, il n'y a pas de faute de frappe), qu'en ai-je à faire? Pour moi, ils seront bientôt Dupont, Durand, ou de La Machinière, et là, ils seront uniques. Mais avant, il faut que l'alchimie s'opère, peu à peu, sans que je force, sans que j'y prenne garde, sans savoir exactement le moment où elle a eu lieu.

Mystère du métier d'enseignant que ce moment où le stéréotype devient personne unique dont, peut-être, pour certains, je me souviendrai des années plus tard.

mardi 25 septembre 2012

Une mégère que je n'ai pas envie d'apprivoiser

Petit local de la photocopieuse. A trois, on n'y bouge plus guère. Rencontre d'une nouvelle collègue d'histoire-géographie avec qui je dois assurer un cours. La trentaine bien avancée, boulotte et pas attrayante pour deux sous tant elle se cantonne à prendre des airs revêches. Impossible d'y échapper. Je tente d'être aimable, ce qui, vue la fatigue de cette rentrée, me demande un certain effort.

"Bonjour. Je sais que nous avons une réunion lundi pour préparer avec d'autres collègues ce cours sur la société médiévale. Je ne l'ai encore jamais fait, contrairement à eux, et toi, tu es nouvelle, donc un peu dans la même situation que moi. Je compte sur eux pour nous donner les informations nécessaires au bon déroulement des choses."

J'ai évité le "Alors, ça va? Tu t'habitues chez nous?" que je trouve totalement indigeste et même gênant pour la personne en face.

Alors la mégère me regarde droit dans les yeux et, vipérine,  me siffle tout de go: "Je n'ai aucune intention de faire ton travail à ta place."

Finies les velléités de courtoisie!

"Rassure-toi, ce n'est guère dans mes habitudes. D'ailleurs le faire moi-même me semble, sans conteste, une garantie de meilleure qualité!"

Méchant? Peut-être. J'ai pour habitude de bien recevoir mes nouveaux collègues et d'essayer de les sécuriser. Mais il ne faut pas me chercher, surtout sans raison aucune. Je pense qu'après ma réponse, elle regardera à deux fois avant de me dire n'importe quoi.

Je crois bien que je viens de me faire une ennemie irréductible. Pas grave: mon armure est solide!

Secoue-toi

Samedi, fin d'après-midi, il fait beau, un soleil que l'on n'attendait pas vu le ciel du matin. On m'avait indiqué une petite exposition de photos en noir et blanc, Le Miroir traversé, à la galerie Le Réverbère, dans le 1er arrondissement. Coup de pieds au derrière ("je ne serai pas plus fatigué après qu'avant"), même derrière sur un vélo et ascension à pied des pentes de la Croix-Rousse jusqu'à la rue Burdeau qui se spécialise depuis quelques temps dans les galeries d'art.

Un petit local peint tout de blanc, sur deux niveaux qui montrent quelques clichés de Pierre de Fenoïl, artiste lyonnais né en 1945 et mort en 1987. Les paysages du rez-de-chaussée m'ont laissé assez indifférent. En revanche, les photos de "géométrie urbaine", comme le dit Jean-Pierre, m'ont beaucoup plus accrochées parce que plus proches de mes goûts personnels. Elles m'ont même donné l'envie de refaire du noir et blanc, ce à quoi je ne pense pas souvent.

Au retour, à pied, splendide lumière de fin d'après-midi d'automne sur le Rhône et les berges. De quoi oublier la fatigue.

lundi 24 septembre 2012

Des fleurs (3): le géranium

C'est sans doute celle des fleurs qui m'évoque le plus de souvenirs. J'en ai toujours vu autour de moi, sur le bord des fenêtres.

 Les premiers, chez la voisine de ma grand-mère, une vieille dame qui se nourrissait de salade verte et dont l'une des plus grandes joies étaient d'assister à mon bain, dans une grande bassine sur la table, alors que je n'étais à peine plus qu'un bébé. Ils emplissaient un vieux bac dont le bois verdi par l'humidité constante m'attirait à chacune de mes visites chez elle. C'est là que j'ai découvert l'odeur de cette plante, odeur que beaucoup réfutent et que j'aime toujours.

Puis ceux qui m'ont donné le titre de l'un de mes premiers écrits, ouvrage dont il ne me reste que ce titre: les Contes du Géranium rose. En ai-je d'ailleurs écrit plus que cela? Pour moi, le géranium est rose. Les blancs, les rouges ont beau être plus contrastés, plus lumineux, ce sont les roses qui, pour moi, sont les vrais.

Et puis ceux de Bons qu'il fallait déterrer à la fin de la saison pour leur faire passer l'hiver à Lyon. L'un d'entre eux, dont la voisine avait voulu s'occuper, un magnifique géranium verveine (ce n'est sans doute pas son nom exact), avait gelé à cause de cette incapable qui l'avait oublié. Mais jamais je n'ai aimé les géraniums lierres, je ne sais toujours pas pourquoi.

Ceux enfin que mon père, qui s'occupait des serres dans une clinique, m'avait offerts une année et que j'ai gardés plus d'une décennie avant de me résoudre à les remplacer. Depuis, il y en a toujours sur mon balcon de cuisine, tantôt beaux, tantôt plus rachitiques lorsque un vicieux petit papillon diaphane y vient pondre ses œufs. Cette année, pas de papillons, et des fleurs magnifiques qui ne cessent encore aujourd'hui de se renouveler.

dimanche 23 septembre 2012

C'est à vous (2)

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus).

Pages marquantes (42)

La Courbe de tes yeux.

La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur,
Un rond de danse et de douceur,
Auréole du temps, berceau nocturne et sûr,
Et si je ne sais plus tout ce que j'ai vécu
C'est que tes yeux ne m'ont pas toujours vu.

Feuilles de jour et mousse de rosée,
Roseaux du vent, sourires parfumés,
Ailes couvrant le monde de lumière,
Bateaux chargés du ciel et de la mer,
Chasseurs des bruits et sources des couleurs,

Parfums éclos d'une couvée d'aurores
Qui gît toujours sur la paille des astres,
Comme le jour dépend de l'innocence
Le monde entier dépend de tes yeux purs
Et tout mon sang coule dans leurs regards.

Paul Eluard, Capitale de la douleur (1926).

Parce que j'avais oublié combien c'était beau.

Mary Ann en automne

Je me souviens d'une époque où je courais à la librairie la plus proche pour acheter (ou commander, à la campagne) les Chroniques de San Francisco d'Armistead Maupin dès qu'un nouveau tome était édité. Je le lisais dans la foulée, toujours avec plaisir, parce que c'était léger, parce que je m'étais attaché à tous ces personnages de Barbary Lane, parce que j'aimais ça.

L'avant-dernier, Michael Tolliver est vivant, paru plus récemment, m'avait déçu: la magie n'opérait plus. Que dire de celui-ci, Mary Ann en automne? Un peu ce que l'on dirait de vieux amis que l'on a perdus de vue et que l'on retrouve par hasard, au fil d'une soirée: ce sont les mêmes mais le cœur n'y est plus. On remarque leurs rides, leurs défauts se sont accentués et l'on cherche parfois en vain les qualités qui nous les avaient fait se les attacher. Pour l'écriture, c'est la même chose: les ficelles apparaissent, les invraisemblances sautent aux yeux,  l'émotion n'est que rarement présente et l'on regarde avec indifférence (malgré une pointe de nostalgie) s'agiter des personnages que l'on a tant aimés autrefois.

Mais le lecteur qui découvrirait les huit tomes aujourd'hui ne se laisserait-il pas volontiers embarquer dans cette aventure?
( Armistead maupin, Mary Ann en automne, Ed. de l'Olivier. Trad de Michèle Albaret-Maatsch.)

Au réveil

Septembre. Un doux matin frileux dont on sent la fraîcheur à travers la chemise, un azur moutonneux qui joue  à la tendresse, quelques fleurs au marché, des vers d'Eluard ("La courbe de tes yeux fait le tour de mon cœur...") sur le tableau noir du poète ébéniste. Premier dimanche d'automne.

vendredi 21 septembre 2012

Des excités et autres intégristes.

Je suis passablement atterré en ce moment par les réactions de certains face aux événements actuels, certains qui n'hésitent pas à dire que tous les croyants sont des hystériques sans avoir, eux-mêmes, la moindre notion, la moindre connaissance de ce dont ils parlent, à savoir les trois religions monothéistes (je ne m'engagerais pas sur les autres, ne les connaissant pas moi même suffisamment pour les évoquer).

Je crois que ces gens-là confondent une minorité d'excités de tous bords, d'intégristes de tout poil, avec la majorité silencieuse des hommes ayant la foi. Je ne pense pas que les réactions exacerbées des groupuscules agissant au nom de leur religion proviennent de gens qui connaissent ce dont ils parlent. Les intégristes d'ici ou d'ailleurs ont-ils, un jour, lu attentivement les Livres dont ils se réclament? J'en doute, mettant plutôt leur fanatisme sur une volonté de pouvoir purement économique ou social.

La foi de quelqu'un, que l'on soit soi même athée ou agnostique, est une affaire intime et respectable. Ce qui ne l'est pas, c'est ce que certains en font. J'espère également que la laïcité n'est pas amenée à se transformer elle-même en une doctrine sectaire excluant de ses rangs ceux qui ne sont pas tout à fait dans la même ligne qu'eux. Le respect doit être partagé. Agir autrement, c'est apporter de l'eau au moulin de ceux qui ne cherchent qu'à mettre le feu aux poudres pour en retirer les bénéfices.

jeudi 20 septembre 2012

Toujours à propos du doute.

Là, j'ai comme un doute: me serais-je mal exprimé? Quand je dis que je n'aime pas le doute, il s'agit du doute passif, le doute de celui qui se contente de ne pas savoir et qui en est même heureux parce qu'ainsi, il se simplifie la vie, ce à quoi me fait penser l'image du "mol oreiller".

Mais j'ai aussi parlé de l'esprit critique: mettre en doute est pour moi indispensable et c'est une attitude "active", qui cherche, sans parfois espoir de trouver, qui permet d'avancer, comme le dit Anna et comme je voulais le faire comprendre. Je ne déteste rien moins que les certitudes inébranlables. Se complaire dans le doute et se cantonner dans des certitudes procèdent du même état d'esprit, celui dénotant un manque de curiosité et une certaine suffisance, l'égoïsme acharné de celui qui n'a rien à faire des autres.

Est-ce plus clair ainsi?
J'aimerais ne pas douter, je n'en suis pas capable.

lundi 17 septembre 2012

Le doute

"Le doute est un mol oreiller pour une tête bien faite", écrivait Montaigne dans ses Essais. Je porte une profonde admiration à ce monsieur, mais alors, ou bien j'ai une tête mal faite, ou bien il s'est complètement planté, le père Montaigne.

Comment peut-on s'épanouir dans le doute? Dans l'esprit critique, certes, mais dans le doute? Rester comme ça, à ne pas savoir, et s'en contenter benoîtement, comment est-ce possible? Ce qu'on ne connaît pas, on a envie de le connaître, ce qu'on ne sait pas, on a envie de le savoir, quitte à en souffrir, non? Mais la souffrance que peut apporter une certitude n'est-elle pas préférable à  la fadeur molle du doute? L'humanité se serait-elle contentée d'appliquer cette maxime qu'elle n'aurait pas progressé d'un pouce depuis des millénaires. Et, dans la sphère privée, l'individu ne serait qu'un ectoplasme sans sentiments ni passion.

Allez, à d'autres, le doute, monsieur Montaigne. Moi, je n'en veux pas.

Momentini

- Vu hier soir un film américain, Bons Baisers d'Hollywood  (Quel titre tartignole!). Assez regardable pourtant, sur les conflits mère/fille dans le domaine du show-business. Ai été surpris pourtant de découvrir que Shirley Mac Laine est physiquement plus grande que Meryl Streep.

- Quelques enflammés viennent parfois sur nos blogs pour nous en dire des merveilles pendant un certain temps via leurs commentaires puis, du jour au lendemain, disparaissent comme ils étaient arrivés. Je préfère les fidèles, même critiques.

- On connaît presque la totalité du globe terrestre, on peut en voir fréquemment des images ici ou là. Mais le fond de notre propre oreille nous reste invisible.

- Pierre Mondy est mort le 15 septembre, à 87 ans. Je ne le croyais pas si vieux.

- Écoeuré par cette affaire  d’audience en plein air, sur les marches d'un palais de justice pour une handicapée en fauteuil roulant parce que le bâtiment n'avait pas d'entrée adaptée. 15% seulement des locaux publics sont équipés aujourd'hui. Raison évoquée: le coût des travaux. On se fout de la gueule de qui, là?

-Entendu l'autre matin sur France Inter le rappel du licenciement de Bernard Langlois, journaliste de Antenne-2-midi, en 1982, pour avoir ouvert le journal sur les mots suivants, osant le parallèle:
"Il était jeune - 34 ans -, il était intelligent et volontaire, ambitieux et inquiétant tout à la fois. Élu, voici vingt-trois jours, président de la République libanaise, il aura eu juste le temps de savourer l'ivresse de la victoire, mais pas celui d'accéder à la réalité du pouvoir. C'est dans neuf jours que Béchir Gemayel devait devenir officiellement président du Liban. Sa mort, hier, dans un attentat, risque fort de rallumer très vite les feux mal éteints de la guerre civile. Malheureux pays.
Elle n'était plus très jeune - 52 ans. Elle était toujours belle, dans sa maturité de femme épanouie, passée sans transition de la célébrité sulfureuse d'Hollywood à celle, respectable, du gotha. Curieux destin que celui de Grace Kelly, actrice talentueuse distinguée par un prince, qui lui offrit un jour sa main, sa couronne, et de partager son trône planté sur un caillou cossu, dans un royaume d'opérette. Grace de Monaco est morte elle aussi, des suites de ses blessures, après un accident d'auto. Cela ne changera rien au destin de l'humanité. Juste un deuil ordinaire, la peine ordinaire d'une famille célèbre qui nous était familière par la grâce des gazettes.(...)."
Il est bon, parfois, de se souvenir de telles paroles.

dimanche 16 septembre 2012

Journées du patrimoine

Hier, trois destinations choisies pour ces journées du patrimoine.

D'abord les caves de l'épicerie Bahadourian, à deux pas de chez moi. Djebraïl Bahadourian était un arménien de Turquie qui fuit ce pays lors du massacre de 1915. Il ouvre son premier commerce à Lyon en 1929 et se spécialise dans les épices, thés, condiments, savons, artisanat.... Aujourd'hui, ce sont son fils et ses petits-enfants qui gèrent les trois points de vente sur Lyon. La plus ancienne implantation, sur la place du 3° arrondissement qui porte son nom, est aussi la plus typique, une sorte de bazar où les plaisirs de tous les sens sont sollicités. Les caves, véritable labyrinthe sous le magasin, ensemble voûté et sommairement blanchi, n'offrent pas un intérêt architectural très intéressant. Beaucoup plus passionnant en revanche a été la présentation faite par l'une des petites-filles de Djebraïl de l'historique de la famille et des souvenirs qu'elle garde de son grand-père et des histoires qu'il leur racontait en turc, arménien ou français.

Puis la grande mosquée de Lyon dont je n'avait pu, jusque là, que visiter les extérieurs. Service d'ordre impressionnant (mais l'on ne s'en offusquera pas dans les circonstances actuelles) d'une qualité d'accueil exceptionnelle. J'obtiens la faveur de prendre quelques photos. Un guide nous explique en quoi consiste les cinq piliers de l'Islam en nous faisant visiter la salle de prière des hommes puis celle des femmes. Il a la politesse d'être  précis et en même temps accessible à tous, répondant sans rechigner à toutes les questions qui lui sont posées. La mosquée est un bâtiment splendide, aux salles d'une luminosité incroyable et à l'aspect dépouillé (seul un lustre imposant par sa taille vient mettre une touche un peu plus "cossue") qui m'a beaucoup touché. Inutile de préciser que le discours entendu était à cent lieues d'une quelconque plaidoirie intégriste.

Enfin, tout près, la villa Berliet, construite en 1911 pour l'illustre pionnier de l'industrie automobile, dont le rez-de-chaussée et le parc avaient été ouverts au public. Rappelant dans son style celle des frères Lumière, elle constitue un bel exemple d 'Art Nouveau , unique à Lyon, grâce à deux artistes à qui furent confiés la décoration intérieure et l'ameublement: Jacques Gruber et Louis Majorelle. J'ai ainsi pu déambuler au fil des salles: bureau de Marius Berliet, hall aux ouvertures ornées de vitraux, salon, salle à manger, et photographier dans le parc quelques vieux modèles parmi les premiers sortis des usines de ce précurseur. Aujourd'hui, la villa abrite le siège social de la Fondation Berliet.

(Plus de photos bientôt sur Flick'r.)

Le Sourire étrusque

Il est calabrais, paysan résistant, élevé dans le dur paysage du sud de l'Italie. Il en a l'aspect, les désirs, les a priori. Il monte se faire soigner à Milan, hébergé par son fils et sa famille. Il découvre son petit fils et sa vie, ou ce qu'il en reste, change. Il s'humanise, accepte de donner à la femme une autre destinée que celle de satisfaire les désirs de l'homme, découvre d'autres facettes de ce qu'il a toujours été et refusait jusqu'alors d'être.

La dernière tranche d'une vie d'homme qui se libère du carcan de son éducation latine, racontée avec une tendresse infinie, telle celle que l'on lit sur le sourire de la bouche des deux époux du sarcophage étrusque conservé à la villa Giulia à Rome. Le titre de ce roman de José Luis Sampedro m'avait attiré, le contenu ne m'a pas déçu, loin de là.
(Le Sourire étrusque, José Luis Sampedro. Ed. Métailié. Trad. de Françoise Duscha-Calandre.)


vendredi 14 septembre 2012

Copie presque conforme

On passe sa vie à se dire que l'on est différent, unique. Certains parfois vont même jusqu'à génial. Et puis, en vieillissant, on se rend compte que l'on n'est rien de tout cela et la surprise vient le jour où l'on s'aperçoit que, devant telle ou telle situation, on réagit exactement de la même façon dont aurait réagi nos parents. Et çà, au début, c'est très dur...

Pour mon cas, j'ai hérité de quelques gros défauts de ma mère (dont je n'ai eu conscience que sur le tard) et je lutte chaque jour pour en amoindrir les effets. Lesquels? Le stress, la possessivité, le besoin d'être aimé, à tout instant, le désir (tout professoral) que tout soit planifié et fonctionne selon le plan préalablement établi.

Quant à mon père, dont, à l'inverse ce sont les qualités que je n'ai découvertes que tardivement, j'ai cru longtemps que nous n'étions pas de la même planète. Or, aujourd'hui, c'est à lui sans doute que je ressemble le plus. Question d'hérédité sans doute puisque ma grand-mère manifestait approximativement les mêmes appétences. Caractère parfois ombrageux lorsque la liberté personnelle semble être remise en cause, aspect extérieur plus près de l'ours que du chat ronronnant, besoin viscéral d'être seul parfois (même si une bonne compagnie m'est également vitale), aucun respect d'une quelconque hiérarchie lorsque l'on a quelque chose à dire et surtout, surtout, besoin de mouvement, de découvertes, curiosité insatiable du monde qui nous entoure, impossibilité maladive de rester une journée entière entre quatre murs au risque de devenir fou. Besoin de l'air, du soleil, de la pluie, des rues, des forêts, besoin du spectacle du monde en étant partie prenante de ce monde, bien protégé derrière sa carapace de supposée froideur.

Aujourd'hui, tout cela ne me gêne plus. J'ai même, pour les années qu'il me reste à vivre, bien l'intention de cultiver les derniers traits cités plus haut.

jeudi 13 septembre 2012

Lacretelle et le cinéma

L'autre soir, je me suis mis à rechercher dans ma bibliothèque, un ouvrage que je croyais posséder sur les seconds rôles du cinéma français. En fait, rien de cela: la mémoire n'est pas seulement sélective, elle est aussi trompeuse. En réalité, il s'agissait, en deux tomes, du Roman du cinéma publié en 84 et 86 chez Fayard sous la plume de Claude-Jean Philippe, celui qui fit les beaux jours (les belles nuits plutôt) du cinéclub à la télévision.

Je les ai depuis feuilletés, en remettant la lecture à plus tard, et suis tombé sur  une page (T.1, p.257) où l'auteur cite un article de Jacques de Lacretelle publié dans le Figaro le 13 février 1935. Une attaque en règle contre le cinéma:
" J'ai le sentiment, écrit-il, que tout le monde est d'accord sur la valeur du cinéma, et surtout les plus fervents: ils ne le jugent pas, ils le subissent.... Ils ont besoin à certaines heures de ne plus penser à rien, d'absorber quelque chose dont ils reconnaissent parfaitement l'insignifiance. Ils ont besoin d'oublier, de se laisser endormir sans risques. En un temps de drogues, c'est la plus inoffensive, la plus bourgeoise, et qui est à la portée de toutes les bourses...Les industriels du cinéma le savent et leur produit est devenu un mélange de luxe faux, d'esprit passe-partout, de sentimentalité démagogique, une sorte d'emplâtre calmant à base de soie artificielle et de glycérine. (...) Et cette heureuse formule leur a assuré un débouché illimité dans l'empire de la bêtise."

Que dirait aujourd'hui monsieur de Lacretelle en fréquentant une salle obscure ou en découvrant la télévision?


mercredi 12 septembre 2012

Cages

Toujours rien, que du banal. Premiers cours, paperasses à collecter, premiers couacs dans l'organisation du collège, premiers élèves excités à calmer... J'ai décidé de laisser courir un certain nombre de choses: ça ne m'intéresse plus. Vendredi, une visite du zoo de Peaugres, en Ardèche, pour voir des bêtes en cage. On nous dit qu'elles ont un traitement particulier pour ne pas être malheureuses: j'aimerais bien savoir lequel fait oublier des barreaux! Je crois avoir été un peu désagréable le matin, avec mes collègues, transformés pour l'occasion en boys-scouts et ce de leur plein gré.

Moi aussi, je vis en cage, pour l'instant. Une cage où j'ai passé toute ma carrière et que je vois se rétrécir à grande vitesse ces dernières années. Me lever le matin me pèse, réciter pour la xième fois ce que je sais me pèse, cette saison qui ne se décide pas à basculer me pèse. J'aime l'été, j'aime l'automne, je n'aime pas l'entre-deux. Même écrire ici me pèse en ce moment. Ronchon moi? Oui, un peu...

mardi 11 septembre 2012

Soirées télé

Soirée télé ce soir: Papa, maman, la bonne et moi, et l'autre jour, Gainsbourg (Vie héroïque). Deux mondes. Que dis-je deux mondes? Deux univers!

Pour le film de ce soir, plaisir de retrouver, en noir et blanc, des célébrités de l'époque et quelques seconds rôles croustillants dont j'ai passé mon temps à rechercher les noms.

Sinon? Sinon rien...

lundi 10 septembre 2012

Les mains

Petites, potelées, qui s'accrochent au berceau, aux ongles si infimes qu'on dirait des éclats de nacre. Celles que tout le monde embrasse et qui vous enserrent le pouce pour le porter à la bouche, qui sentent encore le lait.

Coupées, brûlées, griffées, à la recherche de plaisirs inconnus, celles qui commencent à brunir à la fumée des cigarettes et où l'encre tache le doigt qui guide la plume, des mains aux ongles noirs, que l'eau n'attire pas et que l'on cache derrière son dos parce qu'on ne les trouve pas assez belles.

Puissantes, massives, piquetées de poils drus, qui frappent les touches d'ivoire et caressent la peau, qui explorent sans répit les pliures intimes, celles qui imposent et celles qui travaillent, celles qui tiennent la bière, écrasent le mégot, celles que l'on soigne comme un atout à la conquête.

Amaigries, veinées de rides ou de chemins bleutés, piquetées d'éclats roux qui prospèrent la nuit puisque le lendemain, il y en a encore d'autres, celles qui ne font plus qu'hésiter et manquer leur désir, celles qui tremblent pour rien sans qu'on le leur demande, celles qui disent adieu, lentement.

 Froides, bleues, rigides sur le dernier drap qui ne sera jamais froissé, celles qui se sont tues.

dimanche 9 septembre 2012

C'est à vous.

A vous, si cela vous dit, de mettre sous cette photo un titre, une phrase ou un petit texte qu'elle vous aurait inspiré. (Vous pouvez l'agrandir en cliquant dessus).

vendredi 7 septembre 2012

Espana

Emmanuel Chabrier, Espana.
Pour celui qui y part en vacances demain....


Perplexité

Il faudra que l'on m'explique un jour quelques mystères qui me dépassent. Le dernier m'a laissé perplexe pas plus tard qu'hier soir. J'avais, pour mon amie Georges, l'intention de publier une chanson de Barbara que j'aime depuis toujours: Septembre (connue aussi sous le titre de Quel joli Temps). Youtube m'annonce gaillardement que ma demande ne peut être honorée "pour des raisons de droits d'auteur". Or de nombreuses autres chansons de la même sont disponibles sans problème sur le même site: Nantes, Dis, quand reviendras-tu?, Göttingen, Ma plus belle histoire d'amour....

Alors, pourquoi pas celle-là? Sont-ce les héritiers de la longue dame brune qui s'opposent à ce chargement? Mais alors pourquoi pas les autres vidéos? Est-ce le compositeur de la musique? Qu'aurait-il à y gagner à refuser la diffusion de son œuvre? La diffuser, c'est la faire connaître a d'autres en espérant qu'elle les touchera autant qu'elle nous a touchés, une grande preuve d'amour d'où tout côté mercantile est exclu.

Dans mon travail d'enseignant, c'est la même chose: nous devons déclarer nos photocopiages si les photocopies d'un texte dépasse les limites légales. Or si nous le faisons, c'est justement pour faire connaître l’œuvre et donner aux enfants l'envie de la lire. Je respecte totalement et comprends que l'on fassent respecter les droits d'auteur mais je ne comprends pas qu'il s'applique là, quand le but est uniquement pédagogique et que l'auteur, ou l'éditeur, a tout à y gagner. En poussant le bouchon un peu plus loin, je dirais que c'est nous, qui propageons la bonne parole, qui devrions être payer en retour...

jeudi 6 septembre 2012

Les quatre cavaliers de la rentrée littéraire

Rentrée pour l'émission littéraire La Grande Librairie. Quatre invités ce soir:
- Aurélien Bellanger: La Théorie de l'information. Un jeune homme aux yeux fous et son premier roman (roman?). Il fallait bien un jeune...
- Philippe Djian: "Oh...". Jamais lu de Djian. Jamais eu envie.
- Christine Angot:: Une Semaine de vacances. L’exécration absolue. Je préfère les passer avec Bertrand Tavernier. Tiens, miracle: elle a souri entre deux phrases péremptoires.
- Amélie Nothomb: Barbe bleue. Je suis resté pour elle. Je l'aime bien, la petite belge déjantée.
Allez, ce n'est pas encore demain qu'on me dira quels livres il faut que je lise...

mercredi 5 septembre 2012

Le Marin du ciel

Un des meilleurs souvenirs de la télé de mon enfance. Merci,  Monsieur Laverdure!


Athlètes des rues

Les Jeux Paralympiques se déroulent en ce moment même à Londres, sorte de queue de comète après les autres et qui, comme eux, reviendront dans quatre ans. Il parait que les sites enregistrent une affluence record. Pourtant, pour parler vrai, je doute que cela intéresse grand monde, en tout cas devant le petit écran.

Mais les vraies performances, elles se réalisent au jour le jour, dans les rues de nos villes où, malgré de belles paroles, rien n'est vraiment fait pour faciliter la vie des handicapés: trottoirs encombrés de terrasses de plus en plus impérialistes et de panneaux publicitaires monstrueux, bateau d'un côté de la rue et rien de l'autre, nouveaux aménagements de la voirie en dépit du bon sens...

Les vrais athlètes, ce sont les aveugles, les paralysés dans leur fauteuil, et tous les mal fichus de la terre qui font face chaque jour à des centaines de dangers auxquels les valides que nous sommes ne pensent pas une seconde. Il suffit d'avoir une mère quasiment grabataire pour s'en rendre compte.

Les Ombres du Yali

Que dire de ce petit livre ? Qu'il est vite lu, qu'il est très bien écrit, directement en français, par une journaliste et romancière turque, qu'il raconte l'histoire d'une femme et de deux hommes consécutifs, qu'il a pour cadre Istanbul et les rives du Bosphore (un yali étant un de ces anciens palais en bois qui le bordent),  et qu'il sera bien vite oublié. Pas désagréable mais relativement insignifiant.
(Suat Derwish, Les Ombres du Yali. Libretto.)

mardi 4 septembre 2012

Où il est question de lunes.

L'un s'était érigé en gourou d'une puissante secte asiatique. L'autre, après avoir accompli l'un des plus beaux exploits du genre humain, s'était retiré loin des médias, pour mener la vie d'un homme ordinaire. Tous deux sont morts à quelques jours d'intervalle: Sun Myung Moon le 3 septembre, Neil Armstrong le 25 août.
Entre les deux, la pleine lune, le 31 août. Espérons que la disparition d'un fou n'éclipsera pas celle d'un héros!

Double

Ça y est. C'est fait. Premier contact avec la classe dont je suis le professeur principal. Rien que de très normal, banal: distribution des livres et des circulaires, vérification des options, du régime de demi-pension, lecture du règlement intérieur, explication de l'emploi du temps.... Quelques bavardages de fifilles, mais plutôt de la gentillesse et de la politesse.

Moins habituel: je ne me sentais que peu concerné par ce qui se passait. J'avais beau penser: "C'est sans doute ma dernière rentrée", je m'en fichais un peu. Impression de dédoublement, parfois. Il y avait le monsieur à l'air sévère qui officiait et, bien caché dans ses pensées, celui qui l'observait en train d’œuvrer et se disait qu'il ne bâclait pas son travail pour autant. Celui qui commençait déjà à mettre le cadre en place et celui qui était ailleurs, en train d'attendre la lumière propice à de belles photos. Celui qui remarquait les différences et celui qui englobait tous ces enfants dans un sentiment commun pour tous que je suis bien obligé de nommer tendresse. Celui qui rectifiait les erreurs et celui qui se disait que, quoi qu'il en soit, l'année allait se passer.

Mais rassurez-vous: eux, ils n'ont rien remarqué.

lundi 3 septembre 2012

Problème arithmétique

Sans doute le deuxième est-il totalement élidé....

Des fleurs (2): la reine-marguerite

C'est sans doute la fleur que j'ai le plus vue dans le jardin de ma mère. Elle en plantait chaque année, un carré entier qui ressemblait bientôt à une forêt vierge. Nous en faisions des bouquets pour la salle à manger où nous ne mettions que rarement les pieds ou pour la cuisine, la véritable salle à vivre.

Alors que je n'ai jamais apprécié les marguerites blanches, je les aimais, elles, pour leur variété de couleurs, leur abondance et leur facilité à se laisser arranger dans un vase. Jean-Claude, parti en Espagne, m'a donné son bouquet. Il est sur la table de ma cuisine, c'est lui que j'ai photographié ce soir. Je les aime toujours.

dimanche 2 septembre 2012

Et un peu de musique, ça vous dirait? (116)

Lilidrop. T'oublier.Pour faire plaisir. A qui? Il le sait.

Tout est prêt!

La trousse a été remplie: les stylos (le rouge, celui qui sert le plus, le bleu, le vert), le crayon à papier, la gomme, le taille-crayon... Le cartable est prêt avec quelques feuilles blanches, une nouvelle programmation et les notes prises en clôture d'année dernière, les photocopies à faire sont rangées dans la pochette ad hoc. Avec le paquet de cigarettes et l'appareil photos, je devrais pouvoir affronter sereinement la journée de demain. Il n'y a plus que la tête à remettre en place....

samedi 1 septembre 2012

Des fleurs (1): la rose

Elles ne peuvent être que plurielles, odorantes et fragiles, rose pâle,  celles qui, sous la tonnelle du jardin de mon enfance, parsemaient leurs pétales sur la page du livre entrouvert. Combien d'étés passés ainsi à humer leur parfum en compagnie de D'Artagnan, Rubempré ou Bob Morane...
Le parfum de ma jeunesse rêveuse en  attente.

L'Homme des vallées perdues (Shane)

Le Wyoming, des fermiers, des cow-boys, une petite ville qui ne demande qu'à grandir, un inconnu solitaire, sorte de double fascinant de l'ange de "Théorème", et les yeux d'un enfant pour regarder tout ça et tenter de comprendre ce qui divise tant les grands. Un texte magnifique de tendresse et d'humanité, comme je les aime.
(Jack Schaefer, L'Homme des vallées perdues. Phébus Libretto. Trad de Éric Chédaille.)